Outre la mise à niveau de la réglementation et des différents instruments juridiques nécessaires au développement de cette technologie, l'aspect sensibilisation reste déterminant dans l'introduction de l'e-paiement. L'introduction des moyens de paiements électroniques en Algérie souffre de plusieurs contraintes, lesquelles ont retardé son développement et sa généralisation dans les différents secteurs de l'économie nationale. La ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Iman Houda Feraoun, a reconnu la semaine dernière que toutes les transactions par Internet sont à l'arrêt en Algérie en raison de l'absence de la certification électronique. La ministre a rappelé sur ce plan que le paiement électronique nécessite l'aval de la Banque d'Algérie (BA) pour autoriser le transfert monétique via Internet. Elle a précisé que son département aura cet aval de la BA avant la fin de l'année en cours pour commencer les transactions relatives aux paiements de factures et de mandats, dans un premier temps. Elle a expliqué que la non-obtention de cette autorisation par le ministère est due au vide juridique régissant la certification et le commerce électroniques. Justement, la ministre indiquera que le projet de loi relatif à la certification électronique «sera présenté prochainement au gouvernement». Dans ce sens, la première responsable de la Poste et des TIC a annoncé l'introduction de la certification électronique durant l'année prochaine. Pour elle, la mise en service de l'instance de certification électronique «constitue un fondement du développement de l'économie numérique». Outre la mise à niveau de la réglementation et des différents instruments juridiques nécessaires au développement de cette technologie, l'aspect sensibilisation reste déterminant dans l'introduction de l'e-paiement. Il convient de rappeler qu'en dépit de l'installation de milliers de terminaux de paiement électroniques, les consommateurs algériens sont restés indifférents, voire réticents à cette technologie. La distribution de millions de cartes magnétiques et bancaires n'a pas aussi donné de résultats et elles n'ont généré qu'un faible nombre de transactions. D'ailleurs, face à cette situation, il a été décidé de créer le ministère délégué chargé de l'économie numérique dont la tâche sera de donner un coup d'accélérateur à ces modes de paiements et ouvrir la voie au développement de nouveaux secteurs d'activité dont le commerce électronique et en ligne, de nouveaux services et prestations à distance etc. Parallèlement à ces efforts, les économistes se focalisent aussi sur la réforme du système bancaire qui devra suivre. Ainsi, il faut dire que la réussite des nouveaux modes de paiements dépend grandement de l'efficacité du système bancaire national en particulier et le marché financier d'une manière générale. En fait de grands défis attendent le système bancaire algérien confronté à de multiples contraintes et obstacles qui freinent son développement. Les banques sont appelées ainsi à faire preuve de dynamisme et de réactivité afin de contribuer à la réussite des actions lancées par le gouvernement. C'était d'ailleurs l'appel qu'a lancé récemment le Premier ministre en direction des banques afin qu'elles accompagnent l'économie nationale. Il convient de souligner au même titre que selon les observateurs, les banques se limitent actuellement aux activités bancaires classiques mettant de côté les activités annexes et autres services innovants susceptibles de faciliter l'accès aux fonds et les transactions financières. Les banques tardent aussi à se mettre à l'heure du numérique et des nouvelles technologies bien que toute la structure des TIC soit mise en place à travers l'introduction de l'Internet mobile. Sur ce point, l'on relève, d'ailleurs, l'absence des applications bancaires, pour certaines banques, qui pourraient faciliter l'accès aux différents services bancaires, voire améliorer la relation avec le client. D'autres services liés aux paiements électronique et autres avantages liés à la bancarisation des l'argent demeurent encore faibles. Outre cette contrainte, soulignons aussi que le taux de bancarisation reste une faiblesse pour le secteur, lequel enregistre ainsi un manque à gagner considérable en raison des faibles réseaux bancaires. S. B.