Avec beaucoup de retard, le dossier de l'introduction du paiement électronique qui a pris en otage l'émergence d'une économie numérique n'a pas encore vu le jour. Sa mise en œuvre a été d'ailleurs annoncée à maintes reprises, en vain. Pour expliquer le retard enregistré, la ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, Iman Houda Feraoun, a rejeté la responsabilité sur la Banque d'Algérie. Elle a indiqué en des termes clairs : «Le paiement électronique nécessite l'aval de la Banque d'Algérie (BA) pour autoriser le transfert monétique via internet.» S'exprimant devant les députés à l'occasion d'une séance plénière, la ministre a rassuré que son département aura l'aval de la BA avant la fin 2016 pour commencer les transactions relatives aux paiements de factures et de mandats dans un premier temps. Selon elle, la non-obtention de cette autorisation par le ministère est due au vide juridique régissant la certification et le commerce électroniques. Evoquant la certification électronique, la ministre a tenu à souligner que «son secteur œuvrait à introduire la certification électronique durant l'année prochaine». Elle dira dans ce sens que «la mise en service de l'instance de certification électronique constitue un fondement du développement de l'économie numérique». «Toutes les transactions par internet», a-t-elle précisé, «sont à l'arrêt en Algérie en raison de l'absence de la certification électronique», rappelant à cet effet que «le projet de loi relatif à la certification électronique sera présenté prochainement au gouvernement». Appuyant ses dires, Feraoun a fait savoir que son département travaillera avant la fin de l'année en collaboration avec le ministère délégué chargé de l'économie numérique pour lancer le paiement électronique qui permettra, avec la certification électronique, de relancer le commerce électronique. Rappelons dans ce sens qu'une nouvelle loi 15-04 a été publiée au Journal officiel du 10 février 2015. Elle a notamment pour objet de fixer les règles générales relatives à la signature et à la certification électronique afin de protéger les transactions commerciales électroniques de la fraude et des attaques informatiques. A une question relative au classement mondial de l'Algérie en matière de technologies de l'information et de la communication, la ministre a répondu que les critères de ce genre de classement «sont généralement subjectifs et politiciens». «Ce classement, a-t-elle soutenu, ne reflète pas la réalité de l'utilisation des TIC, d'autant plus que les critères de ce classement ne tiennent pas compte des aspects géographique et démographique de l'Algérie».