Photo : Sahel Synthèse de Samir Azzoug La formation professionnelle requiert une importance stratégique dans le processus de développement économique et social. Au regard du manque, sans cesse décrié, en main-d'œuvre qualifiée, l'Algérie s'est retrouvée dans l'obligation de réformer et d'ajuster son système de formation pour le mettre en adéquation avec les exigences en perpétuelle évolution du marché du travail. Le pays ayant amorcé depuis plusieurs années des tentatives pour impulser une nouvelle dynamique à l'économie nationale et pour remettre à niveau toute l'infrastructure de base, les besoins en ouvriers compétents s'est accrue précipitamment, mettant à nu la problématique du binôme formation/qualification. Alors que la population algérienne est constituée à 70% de jeunes et le taux de chômage est à deux chiffres, les entreprises ont du mal à trouver les ressources humaines indispensables. Une réalité qui a vu «l'importation» massive de main-d'œuvre étrangère. A l'instar des secteurs de l'éducation et de l'enseignement supérieur, celui de la formation professionnelle (FP) connaît une série de réformes, d'évaluations et de programmes de coopération. Le 4 mars 2002, une convention de financement d'un programme de coopération bilatérale avec l'Union européenne, qui doit se clôturer en 2012, a été signé pour un montant de plus de 6 millions d'euros. L'objectif étant d'adapter la stratégie du système de formation professionnelle aux besoins des individus et des entreprises. En matière de réalisation -rien n'indique que c'est grâce à la coopération-, on inscrira un accroissement de l'offre de formation (187 336 en 2007 contre 103 828 en 1999) ; la prise en charge de métiers prioritaires correspondant aux besoins des secteurs économiques ; l'information, l'orientation et l'accompagnement des stagiaires en vue de faciliter leur insertion dans le tissu économique. Il est important de noter que 60% des créateurs de microentreprises dans le cadre de l'ANSEJ sont des diplômés de la formation et de l'enseignement professionnels. La formation professionnelle «doit cesser d'être seulement un réceptacle des déperditions scolaires, elle doit coller aux réalités économiques et sociales du pays, en répondant aux besoins et exigences des entreprisses et à la demande de formation exprimée par les jeunes», prônait hier, le ministre en charge du dossier. El Hadi Khaldi, à l'ouverture d'un atelier sur la coopération algéro-allemande visant à promouvoir la formation professionnelle, qui est arrivée à son terme, a jugé que ledit projet de coopération «apporte des solutions aux dysfonctionnements» de son secteur, rapporte l'APS. «L'intérêt le plus remarquable que nous avons relevé est que ce projet, s'inspirant de l'expérience internationale positive, a su prendre en compte le contexte propre au système algérien dans ses aspects les mieux réussis», rapporte l'agence. Les résultats annoncés de cette démarche se manifestent dans la formation de ressources humaines, la mise en place de méthodes d'organisation, de gestion et de suivi de l'apprentissage et la réalisation d'une méthode d'élaboration de programmes de formation adaptés à l'apprentissage. En outre, un manuel de formation, un guide des maîtres d'apprentissage et une banque de données relatives à l'apprentissage ont été réalisés. Rappelons que les objectifs fixés au départ sont le suivi et la mise en œuvre de 14 programmes de formation professionnelle, l'encadrement des commissions pour l'élaboration et l'adaptation des programmes pour d'autres métiers et l'intensification des actions de formation des maîtres d'apprentissage. Quatre enquêtes menées auprès de 244 entreprises publiques et privées dans l'optique de créer 7 centre d'animation d'apprentissage au niveau local sont à la source des résultats du projet, informe M. Wolfgang Hampusch, expert allemand, qui propose la mise en place d'un comité national de concertation et de promotion de l'apprentissage qui aura pour mission de définir un programme d'actions concrètes et opérationnelles avec un suivi des réalisations. Quant aux recommandations émises par l'étude, M. Khaldi a précisé : «Notre département ministériel a déjà engagé les actions nécessaires en vue d'adapter le cadre juridique de l'apprentissage à la nouvelle démarche développée par le projet et de pérenniser l'expérience acquise dans ce domaine.» Il reste un travail très important à réaliser : réfléchir profondément à une campagne d'information efficace pour attirer les jeunes vers les centres de formation. Ces derniers, boudés pendant de longues années, commencent à attirer l'attention des adolescents. De plus en plus de jeunes y voient, dorénavant, la seule voie hormis les études, vers le monde du travail.