La Grande-Bretagne reste un producteur modeste de gaz et de pétrole : de l'ordre de 1% de la production mondiale pour l'un et l'autre. Ainsi, selon Bjarne Schieldrop, analyste chez Seb Markets, le vote en faveur du Brexit est susceptible de n'avoir qu'un effet baissier léger sur l'équilibre entre l'offre et la demande du marché pétrolier dans un contexte de rééquilibrage général et de resserrement de ce marché qui se poursuit à une échelle bien plus significative. De même, Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix, jugeait que les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne resteraient limitées sur les fondamentaux de l'offre et de la demande propres au pétrole, même si elles pourraient se faire sentir indirectement via une aversion croissante au risque et un renforcement du dollar, entraînant une volatilité extrême comme cela a été le cas dans les échanges asiatiques. Hier, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,69 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 2,22 dollars par rapport à la clôture de jeudi. Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance lâchait 2,15 dollars à 47,96 dollars. Les cours du Brent et du WTI sont ainsi tombés, hier vers 3H50 GMT, alors que les dépouillements commençaient à pencher en faveur du Brexit (pour British Exit), respectivement jusqu'à 47,54 dollars et 46,70 dollars, soit des baisses de quelque 6% et 7%. Cette baisse des cours était en partie imputable à l'appréciation du dollar qui, dans le sillage de la victoire du Brexit (pour British Exit), a nettement grimpé face à la livre sterling et à l'euro, s'établissant au plus haut en plus de trente ans face à la première et au plus haut depuis le 10 mars face au second, avant de légèrement ralentir la cadence. Mais, selon M. Schieldrop, le déclin des prix du pétrole restait timide, constituant toutefois une bonne opportunité d'achat pour les investisseurs. Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix pense que le mouvement des prix pétroliers durant la nuit de jeudi à vendredi ne peut pas être considéré comme une anomalie. Le brut s'est effondré (pendant les échanges asiatiques) dans un contexte de faible volume d'échanges mais est de retour dans une fourchette de prix normale alors qu'ont débuté les échanges européens. Dans ce contexte, «nous nous attendons à ne voir que des périodes vraiment limitées au cours desquelles les prix du Brent évolueront en dessous des 50 dollars le baril. Nous sommes également très confiants dans le fait que nous allons voir le Brent atteindre les 60 dollars le baril plus tard cette année», concluait M. Schieldrop. Alors que la décision des Britanniques de quitter l'UE a provoqué la panique sur les marchés financiers, avec une livre qui plongeait, et des Bourses en forte chute en Asie et en Europe, le Premier ministre David Cameron a annoncé sa prochaine démission de ses fonctions, tout en se voulant rassurant sur la santé économique de son pays. Les Britanniques ont voté jeudi dernier à 51,9% des voix pour sortir de l'Union européenne, contre 48,1% pour rester, selon les résultats définitifs publiés hier matin par la commission électorale. B. A./Agences