Les prix du pétrole évoluaient sans direction hier, dans un marché qui reprenait son souffle et hésitait à se choisir une tendance face à un léger renchérissement du dollar et à l'indécision des places boursières européennes. Vers 10h GMT (9h, heure algérienne), le baril de brent de la mer du Nord pour livraison en novembre s'échangeait à 78,83 dollars sur l'InterContinental Exchange de Londres, cédant 4 cents par rapport à la clôture de vendredi. A la même heure, dans les échanges électroniques du New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance grappillait 9 cents à 76,58 dollars. Le marché reprenait son souffle après les gains engrangés à la fin de la semaine dernière. Il se trouvait tiraillé entre l'optimisme des Bourses asiatiques et l'indécision des places européennes, sur fond de renchérissement du dollar face à un euro affaibli par un regain d'inquiétudes sur l'Irlande. Une appréciation de la monnaie américaine est de nature à rendre moins attractifs les achats de pétrole libellés en dollars pour les investisseurs munis d'autres devises. «Le prix du brent était presque inchangé ce matin», même si «les marchés asiatiques étaient en hausse», relevait Bjarne Schieldrop, analyste de la banque suédoise SEB. «On peut s'attendre à ce que le brut monte un peu durant la journée […] mais il n'y a rien dans l'agenda aujourd'hui qui pourrait avoir suffisamment d'impact pour pousser le brut à la hausse jusqu'au seuil des 80 dollars qu'il convoite depuis si longtemps», a-t-il ajouté. Selon lui, «l'humeur reste tout de même positive après les chiffres des commandes de bien durables aux Etats-Unis vendredi [ils ont reculé moins qu'attendu en août, ndlr], et le marché commence à anticiper l'arrivée de la saison hivernale qui voit les opérateurs se tourner vers le diesel et le fioul de chauffage», les cours de ces derniers étant de nature à tirer le brut. En revanche, les inquiétudes sur la tempête tropicale Matthew qui menaçait en fin de semaine dernière le champ pétrolifère mexicain Cantarell s'étaient dissipées sur le marché hier. «Matthew a disparu au-dessus de l'Amérique centrale et ne menacera donc plus d'installations pétrolières. En revanche, les autorités météorologiques américaines surveillent une nouvelle dépression apparue au nord de la mer des Caraïbes», notait Olivier Jakob, du cabinet Petromatrix. Bien que celle-ci ne soit pas inquiétante pour le moment, «c'est le signal que nous ne sommes pas encore au bout de la saison des ouragans» durant laquelle sont susceptibles d'intervenir des interruptions de production dans le golfe du Mexique, ajoutait M. Jakob. R. E.