Un f'tour géant, organisé par Henkel et l'APC d'Alger-centre, a été servi, hier, au centre de la capitale, à plus d'un millier de personnes, jeunes pour la majorité, en présence du «citoyen d'honneur», le footballeur Faouzi Ghoulam. Organisé par l'entreprise de produits d'entretiens et détergents Henkel et l'Assemblée populaire communale (APC) d'Alger-centre, la gigantesque tablée a offerts 1 500 repas servi par une armée de bénévoles. Comme de coutume dans les pays européens pour rassembler les citoyens de différentes traditions et confessions religieuses (musulmane, chrétienne, juive), et de ce fait consacrer les valeurs universelles avec l'humanité, la rupture, collectivement du jeûne, hier, sur le long de la prestigieuse rue Didouche Mourad au cœur d'Alger, n'était tout simplement que la réconciliation de l'Algérien avec lui-même, ses traditions ancestrales de partage et fraternité. Les lieux étaient saturés de personnes de tout âge, une heure et demie déjà avant l'appel à la prière du maghreb, heure de rupture du jeûne. Ce n'est pas un restaurant de la rRahma qu'on a l'habitude de fréquenter en ce mois sacré où les jeûneurs s'alignent sur deux rangées d'environs cinq tables, munis de leurs journaux, quelques temps avant l'heure de l'iftar. L'évènement d'hier se distingue d'abord par le fait qu'il n'était pas exclusivement réservé aux nécessiteux, voyageurs et jeunes travailleurs venant d'autres horizons du pays. Tout le monde était le bienvenu. Ensuite, il y avait cette ambiance festive, la joie, le bonheur et le moment de partage convivial qui ont caractérisé, des heures durant, ces tables garnies en dattes, lait, chorba, desserts, limonades, eau… Plus de 1 500 personnes, dont des dizaines de familles algéroises, ont partagé dans un moment de convivialité et de fraternité. Tenant un Smartphone d'une main, Djalal, 28 ans, se désole montrant de l'autre une foule impressionnante s'apprêtant à se mettre autour de ces tables, impossibles de contenir toute cette belle foule, le temps d'un match de football, avant la prière du maghreb. «Apparemment on n'aura pas le droit de manger». Superviseur commercial pour une entreprise française à l'aéroport d'Alger, Djalal est surtout attiré par l'ambiance. «On attendais l'évènement depuis son annonce», avoue-t-il. Il est à la fois important et intéressant d'organiser ce genre d'évènements conviviaux. Car «ça nous manque beaucoup, nous devions revenir à nos traditions et coutumes», nous explique Larbi, la trentaine, ingénieur en télécommunication chez Huawei. «Nous devons plus que jamais reconquérir nos valeurs humaines», tranche-t-il d'un regard rempli d'une lueur d'espoir d'un avenir radieux et harmonieux pour une société qui a trop souffert de ses différends et contradictions. Plusieurs femmes, heureuses dans les selfies que leur prennent leurs filles et fils ne tarissent pas d'éloges aux organisateurs qui ont réussi le pari. «Nous nous sommes déplacés de Ben Aknoun jusqu'ici, ce n'est pas parce que nous n'avons pas quoi ou où manger mais ce qui nous intéresse c'est d'abord ce partage convivial entre toutes ces familles», témoigne Malika, la quarantaine, femme au foyer. Ensuite, ce qui a attiré cette famille, en plus de géant f'tour, c'est le footballeur Ghoulam, présent sur place. En effet, l'international algérien, Faouzi Goulam a été sacré «Citoyen d'honneur» en cette soirée, pour ses engagements et actions citoyennes. «C'est un immense honneur pour moi de recevoir cette distinction», a-t-il affirmé, fièrement à la presse qui le sollicitait sans arrêt. Cette fois-ci le latéral des Verts a eu l'occasion de se rapprocher de ses semblables, « mes précédentes visites en Algérie se limitaient à venir jouer un match avant de repartir aussitôt en Italie, dans mon club employeur (Naples). Aujourd'hui, l'APC d'Alger-Centre m'a donné la possibilité de passer une journée entière avec mes compatriotes et cela m'a fait énormément plaisir», a-t-il indiqué. Le joueur a ainsi pu prendre part au f'tour géant. il se rendra ensuite dans une mosquée mitoyenne et effectuer sa prière des tarawih, selon l'un de ses accompagnateurs. «Je n'ai jamais été aussi près du peuple algérien», a affirmé Ghoulam, ajoutant que ce contact direct avec ses compatriotes lui a fait «énormément plaisir». Le défenseur napolitain a prévu de participer, hier, à une campagne de sensibilisation à la protection de l'environnement, contribuant ainsi au nettoyage des grandes rues du quartier de Debbih-Chérif à Soustara. Il se consacrera aujourd'hui à son association, la fondation Faouzi-Ghoulam afin de venir en aide aux familles ayant le plus souffert des derniers séismes de la wilaya de Médéa. Une heure après la rupture, en ce magnifique endroit bandés de familles et surtout des jeunes venus en masse voir leur idole de l'équipe nationale du football, nous rencontrerons Djalal et Larbi dans une cafétéria. Effectivement, «nous nous sommes rendu dans un restaurant pour manger ! Ce n'était pas possible de nous mettre à la longue table», avance Larbi. Même ce restaurant «on a failli ne pas le trouver», nous indique son ami Djalal tenant sa Marlboro et sirotant un Lavazza à cette belle terrasse, à quelques mètres de la Grande Poste. Mais Djalal et Larbi, comme d'autres d'ailleurs, ne regrettent «rien». « L'essentiel pour nous, c'est que nous avons pu assister aux première mises en scènes, on a pris des photos … Un bon moment quoi !», avance l'un d'eux, avec un sourire de mi-content. A. B.