La chute drastique du prix du pétrole qui est passé d'une moyenne de 99,41 dollars en 2014 à 52,13 dollars en 2015 a entrainé une baisse de 43% du chiffre d'affaires à l'exportation de Sonatrach, passant ainsi de 58,45 milliards de dollars en 2014 à 33,19 milliards de dollars en 2015. C'est ce qu'a signalé hier le Président –directeur général de Sonatrach, Amine Mazouzi, lors d'une conférence de presse dédiée à présenter le bilan et des perspectives de la compagnie qu'il dirige depuis mai 2015. Sur le chapitre de la production de Sonatrach en hydrocarbures primaires, M. Mazouzi a fait savoir que la compagnie nationale des hydrocarbures a produit 191 millions de TEP (tonne équivalent pétrole) sur tous produits confondus, en 2015, soit une baisse de 4,2 millions de TEP par rapport à 2014. Cette légère baisse, prévue dans les plans 2013 et 2014, s'explique par «l'effet combiné du glissement de certains projets avec le déclin naturel de certains gisements matures», a-t-il détaillé. Selon lui, la production de 2015 aurait été de 192,5 millions de TEP (plus de 100% des objectifs) sans les arrêts pour révision triennale au niveau des gisements gaziers importants programmés. Concernant la production primaire de gaz naturel en 2015, elle a dépassé de 2,14 milliards m3 l'objectif de production en effort propre. En matière de gaz de vente, grâce à l'optimisation de certains gisements matures, un supplément de 3,1 milliards m3 a été dégagé, ce qui a permis de mettre un supplément de plus de 1,1 million de TEP à l'exportation. Par ailleurs, l'année 2015 a permis de confirmer le retour attendu des GPL avec une production de 8,4 millions de tonnes alors que l'objectif était de 8,2 millions de tonnes. L'activité raffinage a connu une production de 29,3 millions de tonnes de produits raffinés pour une prévision de 27,7 millions de tonnes, soit un taux de réalisation de 106%. M. Mazouzi a ainsi fait savoir que le bon fonctionnement des raffineries a permis de dégager une production additionnelle de 500 000 tonnes de gasoil, réduisant d'autant les importations. Ces dernières s'élevaient à 3,5 milliards de dollars en 2014 et ont baissé à 2 milliards de dollars, en 2015, et ce, grâce aux effets du raffinage, a tenu à préciser le vice-président activité liquéfaction, raffinage et pétrochimie auprès de Sonatrach, Akli Remini. Selon lui, ce n'est qu'à partir de 2019 que «nous allons passer du stade d'importateur au stade d'exportateur, et ce, avec la mise en service des raffineries de Tiaret et de Hassi Mesaoud». Pour ce qui est de l'investissement, il a progressé de 16% entre 2014 et 2015. A ce titre, M. Mazouzi a souligné que sur les 144 forages, 111 ont été réalisés en effort propres, «ce qui constitue un record sur les quatre dernières années», a-t-il précisé. Selon lui, les efforts réalisés dans le forage d'exploration et dans l'interprétation des données, ont permis à Sonatrach de renouveler les réserves en hydrocarbures. D'après Salah Mekmouche : Vice-président activité exploration et production auprès de Sonatrach, les réserves de l'Algérie en hydrocarbures oscillent entre 4 100 et 4 200 millions TEP (450 gisements). «Et ce qui reste à découvrir est pratiquement le double en gaz et 8 fois en huiles», a-t-il signalé. A une question sur le financement des investissements de Sonatrach à cours terme, M. Mekmouche a affirmé: «Tous les investissements de la période 2015-2017 seront financés en fonds propres du Groupe. Pour 2018, s'il n'y avait pas eu les projets de raffineries, nous aurons pu financer nos investissements en fonds propres». A partir de 2018, si le cours du baril se maintient à 60 dollars à compter de 2017, il y a une «forte probabilité» que les investissements soient financés par les moyens propres du Groupe, a -t-il avancé. Mais dans le cas où le prix du baril descendrait à 30 dollars, a-t-il précisé, les projets de pétrochimie seront financés en Project financing, alors que les plus importants projets de raffinage (environ 2 milliards de dollars) feront l'objet, à partir de 2018, de financements bancaires en interne. Par ailleurs, M. Mekmouche a indiqué que Sonatrach détient des placements au niveau des banques publiques à hauteur de 270 milliards de dinars, en plus de 904 milliards de dinars sous forme de bons de Trésor. Sur le plan financier, il a aussi fait savoir que des instructions avaient été données aux filiales opérant à l'international pour le rapatriement des dividendes et placements à l'étranger. Une première opération a déjà été effectuée dans ce sens et porte sur un montant de 322 millions de dollars. «Nous comptons récupérer d'ici fin juin en cours 100 millions de dollars de plus», a-t-il ajouté. En outre et en termes de perspectives, M. Mazouzi a indiqué que le Groupe Sonatrach compte exporter 108 millions de TEP en 2016, soit une augmentation de 10% par rapport à 2015. «Les résultats enregistrés sur les 5 premiers mois de l'année en cours sont en parfaite harmonie avec les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés pour 2016 et qui répondent à un seul souci, confirmer le retour de la croissance au niveau de Sonatrach», a tenu à préciser le gérant de Sonatrach. B. A.