étrangement, les appréciations et rapports publiés par divers organismes étrangers sur l'économie algérienne et son environnement divergent de plus en plus. Certains, à l'instar de la Société financière internationale et la Banque mondiale, «condamnent» l'Algérie dans la catégorie des pays ayant un mauvais climat d'affaires. La BM et le FMI mettent à nu, dans leurs rapports respectifs, les entraves et doléances qui affectent notre climat d'affaires. Le dernier en date est le Rapport 2009 Doing Business de la Banque mondiale sur le climat des affaires, pour l'exercice 2008. Selon cette étude «les progrès, en termes d'amélioration de l'environnement des entreprises, restent très lents, nuisant à la compétitivité de son marché par rapport à ceux des pays de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient». De ce fait, l'Algérie s'est vue classer à la 132e position sur un échantillon de 181 économies. Pis encore, cette institution indique que notre pays recule de sept points par rapport à 2007, l'année au cours de laquelle elle a été classée 125e. De l'autre côté, la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur), a mis en exergue, dans son dernier rapport «la solidité de la situation financière de l'Algérie, la stabilité de sa situation politique ainsi qu'un climat d'investissement favorable». Mieux, elle relève que «la réglementation n'opère pas de discrimination entre les investisseurs nationaux et les investisseurs étrangers pour les projets réalisés dans les activités de production de biens et de services». Et pour boucler la boucle, la même source soutient que l'investissement productif est le bienvenu en Algérie. Ces deux études, au demeurant contradictoires, ont fait réagir, cependant, plusieurs acteurs intervenant dans le paysage économico-financier algérien. Ces derniers s'accordent à dire que ces deux constats sont largement contestables et loin d'être un Coran. Le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (ABEF), M. Benkhalfa, a indiqué, à ce propos, que les analyses de ces organismes étrangers, notamment celles qualifiant l'Algérie de mauvais élève, ne doivent pas tomber tel un couperet. «Il n'y a pas de quoi s'alarmer mais il ne faut pas non plus les nier», a-t-il expliqué. Il citera comme arguments les «excellents points» attribués par ces organismes étrangers aux pays les plus industrialisés, les classant de ce fait, à la tête du peloton, mais sans pour autant être épargnés par des crises économiques. Le doute est permis, laisse-t-il entendre. «Il ne faut prendre pour argent comptant toutes ces analyses, car les critères d'établissement de ces classements sont largement contestables, et il existe toujours des pondérations», nous a précisé un autre expert. Mieux, la même source soutient que ces points et rapports, doivent uniquement être pris en ligne de compte pour améliorer certains secteurs et rénover certains concepts. «Pour ce qui est des classements, ils ont juste le mérite d'exister. Ils nous permettent de dire quelles sont les mesures à prendre pour améliorer tel secteur», souligne de son côté M. Othmani.