L'année 2006 est marquée par la détermination de l'Algérie de remettre son économie sur le rail. Après des années de stagnation, causée principalement par la tragédie nationale, l'Algérie œuvre à redorer son blason près des investisseurs étrangers, en leur offrant des opportunités exceptionnelles. La stratégie adoptée par le pays, comme le dit le président Abdelaziz Bouteflika, s'articule sur trois objectifs complémentaires, à savoir : l'ouverture économique dans la transparence, la mise en place des instruments nécessaires à la bonne gouvernance et l'adaptation de ses moyens de production aux exigences de la compétitivité mondiale. Lancée dans ce challenge, l'Algérie commence par développer sa législation et sa réglementation, offrant ainsi des mesures d'incitation et de facilitation pour tout investisseur, sans distinction entre le capital national et le capital étranger. Un code des investissements Dans ce cadre, l'Algérie s'est dotée d'un code des investissements révisé par l'ordonnance n°01-03 du 20 août 2001 relative au développement de l'investissement. Cette ordonnance offre une série d'avantages aux investisseurs et a mis en place les instruments nécessaires à une politique de promotion des investissements tel que le Conseil national de l'investissement présidé par le chef du Gouvernement, l'Agence nationale de développement de l'investissement (ANDI), avec ses structures centrales et ses guichets uniques regroupant les secteurs administratifs concernés par l'acte d'investissement. L'Agence gère également le Fonds d'appui à l'investissement. Quant aux facilités, elles comprennent notamment un volet fiscal et parafiscal accordant des baisses importantes voire des exonérations selon les régimes prévus, sur certaines charges des entreprises (application du taux réduit en matière de droits de douane pour les équipements importés dans le cadre de la réalisation de l'investissement, exonération de l'impôt sur le bénéfice annuel, de l'impôt sur le revenu global, franchise de TVA sur les biens et services…).La loi accorde également des garanties essentielles aux investisseurs. La garantie des investissements au sens de la non-discrimination et du traitement identique entre toutes les personnes physiques et morales non-résidentes (nationales ou étrangères) et entre celles-ci et les personnes physiques et morales algériennes. Sont également garantis le transfert du capital investi et les revenus qui en découlent (si ce dernier a été réalisé grâce à des apports en devises), l'intangibilité de la loi, le règlement des différends entre l'Etat et l'investisseur ainsi que la garantie du recours à l'arbitrage international. Créer un environnement favorable aux investissements Les réformes que l'Algérie a entrepris ces dernières années, ont crée un environnement favorable aux investissements. Une étude britannique a conclu dans ses résultats publiés par la revue économique "Economist intelligence unit", que l'Algérie est le troisième pays arabe en matière d'attractivité des investissements étrangers. Classée derrière les Emirats arabes unis, connus pour leur législation moderne ainsi que leur ouverture à l'investissement étranger, et l'Egypte, pays arabe le plus peuplé et réputé pour son ouverture économique, l'Algérie, comme le relève l'étude, attire un important flux des investissements étrangers principalement dans le secteur des hydrocarbures. Cela ne reflète pas l'image réelle de l'économie algérienne, qui continue à exporter moins d'un milliard de dollars hors hydrocarbures. Avec un flux d'investissements de 327 millions de dollars, les Etats Unis sont le premier investisseur en Algérie, suivis de la France. L'année 2006 est aussi l'année où l'Algérie a lancé une véritable opération de séduction auprès des investisseurs étrangers. Plusieurs délégations comp osées d'hommes d'affaires, ont visité le pays pour consulter l'importance du climat des affaires et les opportunité qu'offre le marché algérien. Pas moins de 750 investisseurs arabes se sont regroupés au mois de novembre passé en Algérie, à l'occasion du dixième congrès des hommes d'affaires arabes.
Le climat des affaires en Algérie demeure contraignant Malgré toutes les réformes économiques et financières que le pays a fait pour faciliter les investissement étrangers, le climat des affaires en Algérie demeure contraignant. Le rapport annuel, "Doing Business en 2007", cofinancé par la Banque mondiale et la Société financière internationale, qui établit un classement mondial où la pratique des affaires est plus facile, place l'Algérie à la 116e place, sur une liste de 175 pays, devancée par la Tunisie et le Maroc classés respectivement aux 70e et 115e positions. Selon ce rapport, l'immatriculation d'une nouvelle entreprise (l'enregistrement de la propriété), prend plus de 51 jours et nécessite 16 procédures administratives. Le coût global d'enregistrement est estimé à 9% du capital de l'entreprise. La Banque mondiale souligne qu'il faudrait 15 jours, 9 documents pour importer un produit en Algérie. À l'exportation, le délai est de 22 jours et exige 9 documents.