La nouvelle première ministre britannique Theresa May entre dans le vif du sujet jeudi 14 juillet pour son premier jour à Downing Street, sous la pression de plusieurs dirigeants européens qui réclament un Brexit rapide. La nouvelle première ministre britannique Theresa May entre dans le vif du sujet jeudi 14 juillet pour son premier jour à Downing Street, sous la pression de plusieurs dirigeants européens qui réclament un Brexit rapide. D'autres travaux non moins herculéens attendent Mme May. Elle devra rassembler un Parti conservateur divisé, contrer les velléités indépendantistes de l'Ecosse et rassurer les investisseurs. Dans un éditorial intitulé «Nouveau Premier ministre, mêmes problèmes», le quotidien The Guardian résume jeudi les défis qui attendent Mme May : «Pas d'argent, pas de franche majorité et une grosse migraine : l'Europe.» Le quotidien The Independent s'excuse, lui, en Une de son édition de jeudi, du «désordre» laissé à Theresa à la suite du Brexit. «Pardon» pour l'arrivée de Boris Johnson Nommée mercredi en fin d'après-midi à Buckingham Palace, quelques minutes après que David Cameron eut remis sa démission, elle a tout de suite rejoint le 10 Downing Street pour distribuer les portefeuilles les plus importants. C'est notamment sur cette information que le quotidien Metro a fait sa Une, en titrant sur «l'équipe» de Theresa May, citant notamment Philip Hammond. Cet ancien ministre des Affaires étrangères a été le premier à être nommé au portefeuille des Finances, signant la disgrâce de George Osborne, fidèle lieutenant de David Cameron. Mais c'est l'entrée de M. Johnson au gouvernement qui interpellait jeudi la presse britannique, divisée. «Boris rebondit !», lançait le Daily Mail. Le Daily Mirror, affiche, lui, en Une une célèbre photo de l'ex-maire de Londres coincé sur une tyrolienne. Pour illustrer cette photo railleuse, le journal se désole en ces termes : «Cher monde… Pardon». Le Daily Express évoque lui «le choc Boris Johnson» dans l'équipe de Theresa May. La nomination de cet eurosceptique haut en couleur et très peu diplomate est en effet accueillie avec perplexité, voire consternation, notamment dans les chancelleries européennes. L'ancien maire de Londres, adepte de la bourde et de la provocation, n'a-t-il pas, lors de la campagne référendaire, comparé les buts de l'UE avec les visées d'Adolf Hitler et de Napoléon ? Surtout, l'homme à la tignasse platine ébouriffée n'a jamais occupé de poste ministériel. Un Cameron «en décalage» Le départ de David Cameron trouve également une (petite) place en Une de la presse britannique. Si The Independent titre sur Theresa May, sa photo de Une représente David Cameron, entouré de sa femme et de ses trois enfants, faisant un signe d'au revoir, sur le perron du 10 Downing Street. Le quotidien Metro, qui arbore la même photo, titre sa Une avec une citation de l'ancien Premier ministre : «Cela a été le plus grand honneur de ma vie [d'occuper cette fonction].» Pour David Cameron, qui avait prôné le maintien dans l'UE, c'est une nouvelle vie qui commence. Le dirigeant conservateur a remporté deux élections législatives (2010 et 2015), survécu au référendum d'indépendance de l'Ecosse… mais restera pour l'Histoire le Premier ministre du Brexit. «M. Cameron espère que l'on ne se souviendra pas seulement de lui pour le référendum sur le Brexit», commente The Telegraph dans son éditorial, avant de lui souhaiter une autre carrière, en dehors du monde politique : «Il est assez jeune pour se tailler une nouvelle carrière. M. Cameron a toujours donné l'impression d'être un homme en décalage avec le monde politique.» In lemonde.fr