Theresa May, nouvelle Premier ministre britannique, remplace David Cameron, démissionnaire après le Brexit Hier, le quotidien de gauche Daily Mirror a dénoncé un «couronnement» et appelé à de nouvelles élections législatives, à l'instar des Parti travailliste, parti libéral-démocrate et des Verts. David Cameron a présidé hier son dernier Conseil des ministres, avant de céder aujourd'hui la place à la tête du gouvernement britannique à sa ministre de l'Intérieur Theresa May qui devra s'atteler à la mise en oeuvre du Brexit. M.Cameron présentera sa démission aujourd'hui à la reine Elizabeth II après sa dernière prestation au Parlement, lors des questions hebdomadaires au Premier ministre en fin de matinée. Soit moins de trois semaines après le vote des Britanniques pour sortir de l'Union européenne, contre sa recommandation, le conduisant à annoncer immédiatement sa démission. Mme May sera intronisée Première ministre dans la foulée, devenant la deuxième Première ministre du pays après Margaret Thatcher qui a gouverné de 1979 à 1990. David Cameron s'est dit lundi «ravi» de laisser les clés du 10, Downing Street à Mme May, 59 ans, qualifiant sa successeure de «solide et compétente». Cette nomination a été précipitée par la décision surprise lundi de la secrétaire d'Etat Andrea Leadsom, pro-Brexit, de jeter l'éponge, quatre jours seulement après avoir été sélectionnée comme finaliste à la course à la succession de M. Cameron. Dans sa première déclaration publique après l'annonce de son imminente nomination à Downing Street, Mme May, qui s'était rangée dans le camp du maintien dans l'UE pendant la campagne référendaire, a affirmé lundi vouloir que le Royaume-Uni «négocie le meilleur accord» de sortie de l'Union européenne et qu'il se construise «un nouveau rôle dans le monde». «Brexit signifie Brexit et nous en ferons un succès», a martelé Theresa May, qui a pris dès lundi la tête du Parti conservateur. Initialement, Theresa May et Andrea Leadsom auraient dû être départagées cet été par un vote des 150.000 adhérents du parti, pour une annonce du résultat le 9 septembre. Hier, le quotidien de gauche Daily Mirror a dénoncé un «couronnement» et appelé à de nouvelles élections législatives, à l'instar des Parti travailliste, parti libéral-démocrate et des Verts. «Il est inacceptable que Theresa May entre à Downing Street demain après avoir été couronnée par un petit cercle de 199 députés conservateurs soit 0.0004% de l'électorat» britannique, s'insurge le tabloïd. Mais la semaine dernière, Mme May avait exclu de convoquer des élections anticipées, avant la prochaine échéance de 2020. Le Times souligne lui, que Mme May a «moins de deux jours pour former son premier cabinet». Selon les médias, l'actuel ministre des Affaires étrangères Philip Hammond pourrait hériter du poste de ministre des Finances occupé par George Osborne, qui le remplacerait lui au Foreign Office. Son gouvernement devrait aussi comprendre plusieurs figures du camp pro-Brexit, dans une tentative d'apaiser un parti conservateur qui s'est déchiré sur le référendum et prouver aux Britanniques qu'elle compte bien mettre en oeuvre ce pour quoi ils ont voté. Le sort des trois principaux leaders de la campagne pro-Brexit Boris Johnson, Michael Gove et Andrea Leadsom, demeure toutefois encore incertain. Côté travaillistes, la guerre des chefs se poursuit: lundi, la députée Angela Eagle a annoncé qu'elle allait se présenter contre Jeremy Corbyn pour lui succéder à la tête du principal parti d'opposition. Triomphalement élu en septembre à la tête du Labour par les militants, M.Corbyn n'a jamais réussi à s'imposer auprès d'une majorité des cadres du parti, qui le jugent trop à gauche, et incapable de remporter des élections législatives. Les critiques ont redoublé depuis le vote pour le Brexit, avec une motion de défiance de 170 députés travaillistes et la démission des deux tiers de son cabinet fantôme. Le comité exécutif du parti devait se réunir hier pour décider si M.Corbyn peut automatiquement être candidat à son poste ou s'il doit recueillir le soutien de 50 députés pour concourir, ce qui pourrait s'avérer compliqué. Les avocats d'un membre du comité exécutif, proche de Corbyn, ont écrit au secrétaire général du parti, menaçant de poursuites devant la Haute Cour de Londres si le nom du leader travailliste ne figurait pas sur les bulletins de vote. S'il se présente et est réélu, des experts prédisent une possible implosion du Labour.