La nouvelle Première ministre britannique, Theresa May, a poursuivi jeudi la composition du gouvernement avec lequel elle entend réussir au mieux la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, n'hésitant pas à écarter des figures du Parti conservateur. La nouvelle Première ministre britannique, Theresa May, a poursuivi jeudi la composition du gouvernement avec lequel elle entend réussir au mieux la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne, n'hésitant pas à écarter des figures du Parti conservateur. Au lendemain de son installation au 10 Downing Street, Theresa May, a ainsi mis sur la touche le ministre de la Justice Michael Gove, un partisan du Brexit qui avait un temps brigué la succession de David Cameron, après avoir confié le portefeuille clé du Foreign Office à l'ancien maire de Londres Boris Johnson, provoquant la stupéfaction dans bon nombre de chancelleries du monde entier. Face aux interrogations sur l'impact économique du Brexit au Royaume-Uni, Theresa May a installé Philip Hammond au ministère des Finances et ce dernier a promis qu'il serait moins intransigeant que son prédécesseur George Osborne en matière de réduction des déficits publics. «Les marchés ont besoin de signaux encourageants, ils doivent savoir que nous ferons tout ce qui est nécessaire pour maintenir l'économie sur les bons rails», a déclaré Philip Hammond. «Bien sûr, nous allons poursuivre la réduction des déficits, mais les questions de méthodologie, de calendrier et de rythme seront abordées à la lumière des nouvelles circonstances économiques», a-t-il dit. En dépit des attentes des analystes, la Banque d'Angleterre a choisi jeudi le statu quo et n'a pas touché à son taux directeur alors que les investisseurs s'attendaient à ce qu'elle lâche un peu de lest. Mais elle a laissé entendre qu'elle annoncerait des mesures de soutien au crédit et à l'économie dès le mois prochain. Theresa May, qui avait soutenu du bout des lèvres le camp du «Remain», doit encore choisir quand et comment enclencher la procédure de divorce avec les autres pays de l'Union européenne, qui espèrent de leur côté que le dossier sera réglé rapidement. Interrogé à l'occasion de la traditionnelle interview du 14-Juillet, le président français, François Hollande, a prié la nouvelle Première ministre de ne pas perdre de temps, tout en lui rappelant que «le Royaume-Uni ne peut pas avoir dehors ce qu'il avait dedans». Theresa May a préféré réserver ses premiers mots de chef de l'exécutif aux Britanniques ordinaires, leur promettant davantage de justice sociale. «Le gouvernement que je dirige ne sera pas conduit en fonction des intérêts de quelques privilégiés mais en fonction des vôtres. Nous ferons tout ce qui est possible pour vous donner davantage de contrôle sur vos vies», a-t-elle dit. Les Britanniques ont fait le choix du Brexit en dépit des signaux adressés par le camp du «Remain» qui assuraient qu'une telle issue précipiterait le Royaume-Uni dans une phase de turbulences, tandis que les partisans du «Leave» accusaient les pro-européens de mener une campagne de terreur et expliquaient qu'une sortie de l'UE redonnerait la prospérité à une Grande-Bretagne redevenue indépendante de Bruxelles. L'une des premières décisions prises par Theresa May après sa nomination par la reine Elizabeth II a été de se séparer de George Osborne, qui a incarné pendant six ans les politiques d'austérité britanniques et qui s'était ostensiblement rangé dans le camp des partisans du maintien dans l'UE. La Première ministre a poursuivi l'exercice jeudi en écartant les ministres de la Justice, de l'Education, de la Culture et celui des Relations avec la Chambre des communes. Theresa Villiers, ministre pour l'Irlande du Nord et Stephen Crabb, ministre du Travail et des Retraites, ont quant à eux démissionné. Parmi les entrants, on constate l'arrivée de personnalités de l'aile droite du Parti conservateur, dont David Davis, nommé à un ministère nouvellement créé, celui de la sortie de l'Union européenne, et Liam Fox, ancien ministre de la Défense, désormais chargé du Commerce international. Ces deux chauds partisans du Brexit seront donc en première ligne dans les négociations longues et délicates qui s'annoncent avec l'Union sur la procédure de divorce. Reuters