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Quelle stratégie de croissance pour les pays en développement ?
Publié dans La Tribune le 30 - 07 - 2016

En recherche d'une croissance durable et rapide, les pays en développement sont confrontés à d'importants obstacles sur lesquels ils n'ont pas toujours prise. Au-delà des difficultés liées à la faible croissance des pays avancés et du contexte anormal de l'après-crise économique et financière, il faut compter avec les technologies digitales qui vont éroder brutalement les avantages comparatifs des pays en développement en termes de production manufacturière à forte intensité de main d'œuvre.
En recherche d'une croissance durable et rapide, les pays en développement sont confrontés à d'importants obstacles sur lesquels ils n'ont pas toujours prise. Au-delà des difficultés liées à la faible croissance des pays avancés et du contexte anormal de l'après-crise économique et financière, il faut compter avec les technologies digitales qui vont éroder brutalement les avantages comparatifs des pays en développement en termes de production manufacturière à forte intensité de main d'œuvre. Cette évolution étant irréversible, la seule solution est de s'y adapter.
La robotique a déjà largement pénétré l'électronique - et le secteur de la couture (le premier point d'entrée d'un grand nombre de pays dans les échanges internationaux) devrait suivre. Dans ce contexte, les entreprises n'établiront plus systématiquement leurs usines dans des pays où la main d'œuvre est bon marché, mais se rapprocheront de leur clientèle finale. Ainsi Adidas construit déjà une usine en Allemagne où des robots fabriqueront des chaussures de sport sophistiquées et prévoit d'en construire une autre aux USA.
Les pays en développement doivent donc adapter dès à présent leur stratégie de croissance à cette nouvelle donne et prendre en compte plusieurs facteurs clés :
- Les problèmes des pays avancés (d'une croissance anémique aux incertitudes politiques) vont sans doute persister, réduisant un peu partout le potentiel de croissance sur une longue période. Autrement dit, les pays en développement ne doivent pas succomber à la tentation de relancer la demande avec des solutions à court terme comme le creusement de leur dette.
Ils doivent au contraire (notamment ceux qui en sont aux premières étapes de leur développement) trouver de nouveaux marchés extérieurs en intensifiant leurs échanges avec les autres pays en développement dont beaucoup disposent d'un pouvoir d'achat important. La demande de ces derniers ne pourra pas compenser entièrement la baisse de la demande des pays avancés, mais elle leur permettra d'amortir le choc.
- L'investissement, qu'il soit public ou privé, reste un puissant moteur de croissance. Dans les pays en excès de capacité de production, un investissement ciblé peut être doublement rentable, car il peut susciter une demande à court terme et relancer par la suite la croissance et augmenter la productivité. Il est donc indispensable d'accroître les investissements à haut rendement en terme financier et social.
Les investissements générateurs de croissance et d'une meilleure productivité doivent être financés en priorité par l'épargne intérieure, avec recours partiel à l'endettement si nécessaire. Les organismes internationaux d'aide au développement pourraient financer au moins partiellement les investissements à long terme dans les infrastructures.
- La gestion des comptes de capitaux doit impérativement inclure la protection et l'amélioration du potentiel de croissance de l'économie réelle. Des flux de capitaux importants en provenance de pays à faibles taux d'intérêt peuvent facilement pousser à la hausse les taux de change, mettant sous pression le secteur exportateur de l'économie. Par ailleurs, la perspective d'une inversion des flux de capitaux accroît les risques, dissuade les investisseurs et peut conduire à un resserrement brutal du crédit.
Un contrôle sélectif des capitaux et une gestion avisée des réserves peuvent contribuer à stabiliser la balance des paiements et éviter qu'un changement trop rapide de la modalité des échanges n'annule les gains de productivité. Ceux des pays en développement qui sont sur la voie de la prospérité ont appliqué ces mesures avant même la crise économique mondiale.
- Il faut une stratégie réaliste face à la révolution digitale. Les pays en développement doivent réaliser que même si elle est rapide, cette révolution ne rend pas leur modèle de croissance obsolète du jour au lendemain. La croissance prolongée de la Chine et la hausse des revenus des ménages leur offrent des opportunités en matière de production manufacturière à bas coût dans les pays à faibles revenus
Ils seront inéluctablement amenés à modifier leur modèle de croissance en raison de la révolution des technologies digitales. Au lieu de considérer cela comme une menace et de résister au changement, ils doivent au contraire l'anticiper en adoptant les innovations. Cela suppose qu'ils investissent dans leurs capacités matérielles et humaines pour s'y adapter.
Au-delà de l'amélioration de leur chaîne de production, ils doivent se préparer au basculement vers une économie de services qui va accompagner la hausse des revenus (même s'il est difficile de prévoir quand ce basculement aura lieu). A l'image de l'Inde ou des Philippines, il leur faut encourager l'extension du secteur des services.
- Ils ne doivent pas imiter les pays avancés qui ne se sont pas préoccupés de la répartition des bénéfices de la croissance, ce qui a conduit à une polarisation politique croissante, à une vague d'hostilité à l'égard de l'establishment et à un affaiblissement de la cohésion sociale. Dans un contexte de faible croissance, les pays en développement ne peuvent se permettre la même erreur.
- Il faut construire maintenant un modèle de croissance durable. Une stratégie «verte» améliorerait quantitativement et qualitativement la croissance, renforcerait la résilience de l'économie à long terme et apporterait une meilleure qualité de vie à la population.
- Enfin, pour que le potentiel économique se traduise dans la réalité il faut favoriser l'initiative privée en supprimant les obstacles à la création d'entreprises et en offrant un soutien financier. Ouvrir la voie aux échanges d'informations et d'idées, à l'expertise et aux talents étrangers va dans le sens de cette stratégie.
Les pays en développement n'ont peut-être pas vraiment prise sur nombre d'obstacles auxquels ils sont confrontés, mais ils ne sont pas désarmés. Ils peuvent faire beaucoup, non seulement pour parvenir à une croissance modérée, mais aussi pour assurer leur prospérité à long terme.
M. S.
(Traduit de l'anglais par Patrice Horovitz)
*Prix Nobel d'économie, professeur d'économie à la Stern School NYU of Business, Distinguished Visiting Fellow au Conseil des relations étrangères, Senior Fellow à la Hoover Institution de l'Université de Stanford, président académique du Conseil de l'Institut Asia Global à Hong Kong, président du Forum économique sur les nouveaux modèles de croissance et président de la Commission internationale indépendante sur la croissance et le développement mondiales.
In project-syndicate.org


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