L'ex-DRS avait son GIS, la gendarmerie possède déjà son DSI et la police a désormais son Gosp. L'ancien et fameux Groupe d'intervention spéciale des services secrets algériens avait pour mission la lutte anti-terroriste, la libération d'otages, l'antiguérilla, la neutralisation de forcenés et autres malfaiteurs dangereux, la protection rapprochée et l'escorte de hautes personnalités, ainsi que la réalisation d'opérations spéciales clandestines, ce qui est avant tout sa vocation première. Le Détachement spécial d'intervention de la gendarmerie, sorte de Gign algérien, est chargé lui aussi de la lutte anti-terroriste et la libération d'otages, la neutralisation de criminels déchaînés, de même que la participation à des opérations de police judiciaire, le transfèrement de détenus dangereux et la protection rapprochée de VIP. A l'image des deux unités d'élite du DRS et de la gendarmerie, le Gosp, le Groupe des opérations spéciales de la police, est un outil pour les situations de crise. Il est formaté également pour la gestion des prises d'otages, le grand banditisme, le déplacement de détenus spéciaux, le narcotrafic et la lutte antiterroriste en milieu urbain. Vingt-neuf ans après le GIS et vingt-sept ans après le DIS, la Dgsn a mis donc beaucoup de temps pour se doter de son unité d'élite d'opérations spéciales. Un Gosp composée d'agents triés sur le volet et munis de matériels ultra performants après avoir été soumis à un entraînement spécial, rigoureux et intensif. Fait notable, ses éléments sont généralement issus de la Brigade de recherche et d'investigation (BRI) et de la Brigade mobile de la police judiciaire (Bmpj). Un écrémage opéré au sein d'unités déjà spécialisées et aguerries. Et si les gendarmes du DSI sont parfois comparés à ceux du Gign français, on n'hésite pas à dire dans la chaumière policière que les hommes du Gosp ont en revanche peu de choses à envier à leurs homologues du Raid hexagonal. A la bonne heure ! Positionné à Boumerdès, avec des unités d'appoint à Oran et Constantine, le Groupement des opérations spéciales de la police comptera entre 300 à 500 membres. A l'instar du GIS et du DSI, le Gosp dispose de véhicules adaptés et d'armes sophistiquées et bénéficiera du soutien tactique de l'Unité aérienne de la Dgsn, alors que des moyens logistiques appropriés sont mis à sa disposition. Normal pour des hommes de l'élite policière. En toute vraisemblance, le Gosp ne vient pas combler un quelconque vide qu'aurait laissé la dissolution du GIS après la restructuration du DRS. L'ancien GIS, en voie de reconfiguration, est appelé à revenir dans le giron des services secrets qui sont désormais placés sous l'autorité directe de la présidence de la République. Avec le Gosp, le GIS et le DSI, trois unités spéciales pour la gestion des situations de crise en milieu urbain et rural, trop de bien ne nuirait finalement pas. Dans un monde de plus en plus périlleux, ces trois instruments complémentaires ne seraient pas de trop dans les domaines du contre-terrorisme, la libération d'otages et le retranchement de forcenés. De même lorsqu'il s'agira des arrestations à haut risque dans la lutte contre le grand banditisme, l'observation-recherche en matière de surveillance, de collecte d'information et de preuves sur des individus dangereux dans la lutte contre le terrorisme et le grand banditisme. N. K.