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La mission de l'OAIC est des plus ardues
Devant l'exacerbation du marché céréalier mondial
Publié dans La Tribune le 16 - 02 - 2009

Selon l'organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) qui cite son dernier rapport «Perspectives de récolte et situation alimentaire», rendu public le 13 de ce mois de février, «durant cette décennie des épisodes climatiques extrêmes, y compris sécheresse et inondations, ont touché les principaux producteursde céréales notamment en 2005-2007».
La FAO précise aussi dans son rapport que la production céréalière mondiale a chuté de 3,6 % en 2005 et de 6,9 % en 2006 avant de se rétablir en 2007. «Deux années successives de faible production dans un contexte de stocks déjà bas ont engendré une situation préoccupante de l'offre sur les marchés mondiaux», lit-on dans le document. Il est aussi indiqué que la production céréalière s'est redressée : elle a augmenté de 4,7 % en 2007 et a continué sur cette même tendance en 2008. La FAO estimant la hausse des récoltes mondiales de l'année dernière à 2,8 % avec une production record de 2,24 milliards de tonnes de céréales, un chiffre en hausse de 5,4% par rapport à 2007. Pour ce qui concerne les prévisions des récoltes céréalières mondiales de 2009, la FAO avance qu'elles seront inférieures par rapport à 2008. Une conclusion tirée d'une somme d'indices relatifs à la production par pays. «Dans les pays à faible revenu et à déficit vivrier [PFRDV] les indicateurs de récolte céréalière début 2009 sont à la baisse : recul de la récolte de maïs en Afrique australe, sécheresse préfigurant des récoltes de blé en régression en Asie», écrit dans son rapport la FAO. Pour le détail, il est souligné pour ce qui concerne l'Amérique latine, les premières indications n'annoncent rien de bon pour les perspectives de récolte en 2009, en particulier en Argentine que où la production de blé a diminué de moitié en 2008, en raison de la sécheresse et de conditions climatiques défavorables. «Par contre, si le conditions climatiques sont propices pour le blé en Europe et aux Etats-Unis, il a été constaté chez ces derniers des diminutions des superficies ensemencées», évoque l'organisation onusienne.
En se référant aux cours de ces trois dernières années, on peut déduire qu'il existe une corrélation entre la météo et les prix des céréales. Qu'on en juge : la saison 2006/2007, qui a vu le cours du blé s'envoler à 13 dollars le boisseau, a été marquée par des conditions météorologiques des plus défavorables. En effet, tous les gros producteurs de blé que sont la Chine, l'Inde et les Etats-Unis, le Canada, l'Australie, la France et d'autres ont été touchés par une météo désastreuse. Sécheresse en Australie, mauvais temps en Europe et en Russie, coup de froid aux Etats-Unis et au Canada. En somme, les caprices météorologiques se sont enchaînés au fil des semaines et les cours ont grimpé de plus en plus haut à mesure des anticipations de baisse des rendements dans la céréaliculture mondiale. En clair, les cours sont partis de 4,60 dollars le boisseau en avril 2007 pour atteindre, en mars 2008, 13,18 dollars. Soit une progression de 190% en moins d'un an. Les prix du blé sont ensuite partis à la baisse de façon vertigineuse, chutant de 13,18 dollars à 7,31 dollars entre mars et mai. Une chute de 45% en deux mois C'est dire si la spéculation a trouvé le champ libre. Par ailleurs, à
travers ces variations, les équations suivantes se confirment. Une météo clémente donne une rentabilité forte, d'où une offre importante et donc une chute des cours. En revanche, une météo capricieuse à pour effet une baisse des rendements, d'où une chute de l'offre qui se traduit par une hausse des prix.
La consommation dépasse la production
Pour pallier le déficit dans leur production céréalière, de nombreux pays grands producteurs n'ont eu d'autre alternative que de puiser dans leurs stocks. Faut-il rappeler que, n'étaient les bonnes récoltes de 2008, les producteurs de céréales se seraient retrouvés encore à puiser dans leur stock. On se souvient d'ailleurs que, pour compenser le manque de production, ces pays n'ont fait que puiser dans leurs réserves. Pour preuve, les stocks de blé aux Etats-Unis, principal exportateur, étaient tombés à leurs plus bas niveaux depuis 60 ans, en recul à près de 19 millions de tonnes l'année 2007 contre 23 millions en 2006. Même cas de figure pour cet autre grand grenier à blé qu'est le Canada. Celui-ci avait vu son stock également reculer de 30% sur un an ! Au niveau mondial, le stock affichait, entre 2004 et 2005, 150 millions de tonnes puis est tombé en 2006/2007 à 124 millions de tonnes. La saison 2007/2008 s'étant terminée avec un stock inférieur à 110 millions de tonnes. Une chute de 27% en trois ans ! A l'époque, les analystes avançaient que, si l'on continuait à ce rythme, le stock sera épuisé dans dix ans. Heureusement que le record de récolte de 2008 est venu exclure ce cas de figure. Dans ce même ordre d'idées, il est bon de souligner les mises en garde de certains experts en perspectives alimentaires. Justifié par ce raisonnement «la consommation mondiale s'élève à 617 millions de tonnes [chiffres 2007], soit 51 millions par mois en moyenne «nous avons seulement deux mois de stock devant nous. C'est peu», ont-ils averti à l'époque. Dans la continuité de cette mise en garde, des experts ont fait savoir, en diverses occasions, leur avis sur la question. Soutenant que le rapport entre les stocks céréaliers mondiaux et leur utilisation n'enregistrera pas d'amélioration significative au cours de la prochaine campagne (2008/09) et cela malgré la forte augmentation de la production en 2008. Ce qui signifie pour eux que «les disponibilités totales seront encore relativement faibles par rapport à l'utilisation escomptée l'année suivante [2009/2010]». Une thèse qui a beaucoup de partisans dans le sens que la tendance de la demande est à la hausse. Et c'est tout à fait vérifiable : la population croît et va continuer de l'être. Autre évidence : la consommation de viande augmente fortement et, par conséquent, il faut beaucoup plus de céréales pour nourrir les animaux d'élevage. La pression est donc double sur le blé et le maïs, ajoutée à l'expansion des biocarburants.
Les superficies de céréales destinées à la production de biocarburant en nette croissance
Les céréales ne sont pas uniquement consommées par les populations, elles connaissent depuis quelques années une autre utilité et aussi un engouement certain de la part d'industriels à la recherche d'une alternative à l'énergie fossilifère. Ainsi, on se retrouve devant une expansion des biocarburants et, du coup, cela ponctionne une partie toujours plus importante de la production. On estime par ailleurs que, d'ici 15 ans, la demande pourrait croître de 60% dans le cas où le prix du baril de pétrole augmenterait, «la part des sols consacrés à la culture de biomasses pour la production de biocarburants liquides pourrait tripler au cours des 20 prochaines années», rapporte l'Agence internationale de l'énergie. Une hypothèse que partage la FAO qui, elle aussi, avance ses prévisions, dans ce cadre-là pour l'année commerciale 2008/2009 (juillet/juin).
Selon cette institution, le volume de céréales utilisé pour la production de biocarburants serait de 104 millions de tonnes, soit +22% par rapport à 2007/2008, soit 4,6% de la production céréalière mondiale. Citons en exemple les Etats-Unis, où le volume de céréales utilisées pour la production de biocarburants devrait atteindre environ 93 millions de tonnes (dont 91 millions de tonnes de maïs), soit +19% par rapport à 2007/08. Notons au passage que des prévisions antérieures prédisaient des volumes plus importants, mais la chute des cours du pétrole et le ralentissement de l'activité économique mondiale ont freiné la tendance.
Pour l'Algérie, gros importateur de céréales, la prudence dans les achats est de mise
Devant les fluctuations des cours des céréales et la lourde mission de répondre aux besoins de consommation des populations, l'OAIC, auquel incombe ce rôle, a toujours affiché une certaine prudence lors de ses contrats d'achat de céréales. Dans ce sens, «l'office a toujours été prudent, de manière à éviter les grosses fluctuations à la hausse du marché. En clair, la précaution est de mise au sein de cet organisme», a expliqué un cadre y exerçant dans une déclaration récente à la presse. Ce dernier a également précisé dans ces mêmes colonnes : «L'OAIC renouvelle dans le mois qui suit ce qui est consommé mensuellement. Une démarche qui permet de ne pas puiser dans les stocks stratégiques, qui sont eux-mêmes renouvelés régulièrement pour des raisons phytosanitaires.»
Il est à rappeler par ailleurs que, suite à la campagne moissons battage 2008, qui s'est soldée par une faible production, 22 millions de tonnes contre 43 millions en 2007, l'Etat a dû mettre plus d'argent que prévu afin de combler le grand écart et répondre à la
demande nationale, estimée à 63 millions de quintaux par an. Espérons que pour la prochaine campagne le même cas de figure ne se reproduira pas. La météo a, jusqu'à présent, été très favorable et les céréaliers d'autant plus encouragés à produire plus grâce aux crédits de campagne qui leur ont été accordés dans le cadre du RFIG et par la décision de maintenir les mêmes barèmes d'achat par l'OAIC auprès des producteurs. Il faut s'attendre donc à une bonne récolte 2009. Ce qui va éviter à l'Algérie de réduire ses volumes
d'importation et, par là même, alléger sa facture alimentaire, notamment cette année où les prévisions de la FAO en ce qui concerne la production mondiale de céréales sont estimées en net recul.
Z. A.


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