La production céréalière mondiale devrait augmenter de 4,3 % en 2007 atteignant le niveau record de 2,82 milliards de tonnes, selon le bulletin d'avril de la FAO " Perspectives de récoltes et situation alimentaire " publié mardi. Le gros de l'augmentation serait le fait du maïs, explique la Fao. Une récolte exceptionnelle de cette céréale est entamée en Amérique du Sud et une expansion des emblavures est attendue aux Etats-Unis, toujours selon le même rapport. On s'attend aussi à une hausse notable de la production de blé stimulée dans les principaux pays exportateurs par de meilleures conditions climatiques par rapport à l'année dernière. La production de céréales secondaires devrait augmenter également de 5,6 % passant à 1,033 milliard de tonnes. La production de blé augmenterait de 4,8 % pour s'établir autour de 626 millions de tonnes et la production de riz atteindrait 423 millions de tonnes, soit quelque 3 millions de tonnes de plus qu'en 2006. Selon les prévisions préliminaires de la FAO, en 2007 la production céréalière du groupe de 82 pays à faible revenu et à déficit alimentaire s'établirait autour du niveau supérieur à la moyenne de 2006. Les importations céréalières de la plupart de ces pays devraient diminuer durant l'année commerciale 2006/07 du fait de bonnes récoltes. En Afrique australe, la campagne céréalière 2007 bat son plein. Selon les prévisions préliminaires établies par l'organisation onusienne pour l'alimentation et l'agriculture, la production de maïs atteindrait 14,8 millions de tonnes, soit presque autant que le niveau inférieur à la moyenne de la campagne précédente. Les perspectives varient considérablement d'un pays à l'autre. N'oublions pas que des inondations ont provoqué des pertes de récolte importantes dans certaines parties de la région alors que des périodes de sécheresse prolongées ont entraîné une baisse des rendements en d'autres endroits. A noter aussi que les cours du maïs sont en hausse en Afrique du Sud, principal exportateur de la région, du fait de précipitations inadéquates ayant entraîné une baisse des rendements. Cela affectera le Swaziland, le Lesotho et d'autres marchés de la région. En Afrique orientale, la campagne secondaire, qui vient de s'achever dans la plupart des pays, a été bonne dans l'ensemble. Intervenant à la suite d'une campagne primaire supérieure à la moyenne, une récolte record est confirmée pour 2006/07, qui devrait améliorer les approvisionnements alimentaires. Toutefois, des millions d'individus continuent de dépendre de l'aide alimentaire du fait de plusieurs facteurs, notamment les conflits et les mauvaises conditions climatiques. En outre, la fièvre de la vallée du Rift, qui s'est déclarée fin décembre 2006 au Kenya, a réapparu dans le sud de la Somalie et le nord de la Tanzanie provoquant le décès de centaines de personnes et décimant le bétail. Ce nouveau coup a été durement ressenti par les éleveurs qui avaient déjà souffert des effets d'une longue sécheresse. Dans son dernier rapport mensuel, publié le 31 mars 2007, le Comité international des cérélales (CIC) prévoit, également, une augmentation de la consommation des céréales à travers le monde. Le chiffre a été relevé de deux millions de tonnes, au niveau record de 1,628 milliard de tonnes, soutenu par l'accroissement de l'usage industriel de maïs en Chine et fourrager au Mexique. Parallèlement, les experts du CIC estiment le déficit de la production mondiale à 67 millions de tonnes (Mt), au même niveau qu'annoncé en février. Mais les stocks mondiaux seront trois fois supérieurs à ce déficit, à 242 millions de tonnes, quoiqu'en baisse de 20% par rapport à 2005/2006. En somme, la production de maïs, qui est, pour rappel, la plante la plus cultivée dans le monde, pour 2006/2007 a été revue à la hausse mais en revanche, les prévisions de production de blé pour la campagne de 2006/2007 sont maintenues par le CIC. Elles seront de 590 millions de tonnes, soit en recul de 5% par rapport à la récolte 2005/2006, tandis que le conseil table toujours sur une consommation mondiale de blé à 607 millions de tonnes, soit 2,7% de moins que l'année dernière. L'estimation des stocks de blé a été revue en très légère hausse, à 117 millions de tonnes contre 116 millions de tonnes prévues en février, en raison du ralentissement des exportations de l'Union européenne et du Canada, deux des cinq plus gros exportateurs. Pour l'Algérie qui est un gros importateur de blé, elle risque de voir sa facture revue à la hausse surtout que ses principaux fournisseurs européens dont la France vendent très cher leur blé. Si la production est en baisse, les cours du blé seront sûrement revus à la hausse.