Le dernier rapport de la Banque mondiale de fin juillet 2016, prévoit des réserves de change pour l'Algérie, courant 2018 de 60 milliards de dollars et au rythme de la dépense actuelle, il y a un risque d'épuisement vers 2019/2020. Tous les indicateurs économiques de l'Algérie sont donc dans le rouge puisque le pays risque la faillite dans moins de 5 ans. Pourtant, le FMI, dans son dernier rapport, a été moins alarmiste en notant que le pays a devant lui «une occasion exceptionnelle de se concentrer sur la mise en œuvre de ces réformes essentielles et d'opter pour un modèle économique plus pérenne, plutôt que de rester tributaire de réserves pétrolières qui risquent de s'épuiser d'ici vingt ans». Pour le FMI qui surveille le système monétaire international et suit les politiques économiques et financières de ses 189 pays membres en donnant des conseils sur les ajustements nécessaires en matière de politique économique, «la croissance économique de l'Algérie rebondira à partir de 2019». Dans son dernier rapport annuel sur l'économie algérienne, le FMI prévoit que la croissance rebondira à partir de 2019 pour atteindre 3,4% en 2021. Il prévoit également que le secteur des hydrocarbures qui a renoué avec la croissance en 2014, après deux années de contraction, va maintenir cette tendance haussière durant les cinq prochaines années. Selon les mêmes anticipations, la production des hydrocarbures devrait amorcer une hausse à partir de l'année en cours à 145 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) et préserver la progression jusqu'en 2021 à 163 millions de Tep. Les exportations pétrolières suivront cette tendance haussière et devraient augmenter à 1,3 million de barils/jour en 2018. Côté investissements directs étrangers, ils devraient s'inscrire à la hausse en 2016 à 1,4 milliard de dollars contre -0,7 milliard en 2015 et devraient progresser à 3,6 mds de dollars en 2021. Certes le FMI conseille au gouvernement d'accélérer les réformes de structures comme condition d'une économie diversifiée, ne devant pas compter sur un retour du cours du baril à plus de 70 dollars, faute de quoi le pays vers 2020 devrait connaître des tensions économiques et sociales mais il demeure assez optimiste en affirmant que «grâce aux marges accumulées par le passé, l'Algérie a la possibilité de mener l'ajustement au choc de l'effondrement des cours du pétrole, d'une manière progressive et de reconfigurer son modèle de croissance.» Ainsi donc l'alarmisme de la Banque mondiale est un peu atténué par l'optimisme du FMI même si ce dernier émet des conditions à mettre en œuvre impérativement pour réussir à sortir du gouffre. L'Algérie a donc la possibilité de faire face à la crise financière mondiale et de s'en sortir mais, comme le préconise le FMI, «sous certaines conditions». Tout repose donc sur les dirigeants de ce pays qui doivent être des visionnaires compétents, capables de rationaliser et d'optimaliser les dépenses mais aussi de tracer des objectifs stratégiques clairement définis et datés dans le temps, à la fois politiques mais aussi socio-économiques. Seule manière de réussir la transition vers une économie diversifiée et libérée de la dépendance pétrolière. H. Y.