Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, s'est opposé à la mise en place de trêves à Alep en Syrie car, ces dernières permettent «surtout aux terroristes d'accroître leurs forces». «Les trêves ont eu pour conséquence un répit insignifiant en matière humanitaire, pendant que les terroristes ont ajouté 7 000 personnes à leurs rangs, sans parler des importantes quantités d'armes et de munitions qu'ils ont reçues», a estimé Lavrov. Particularité : les bombardiers russes ont décollé d'une base aérienne en Iran. La ville syrienne d'Alep fait l'objet d'une lutte de positionnements acharnés. L'armée syrienne tentant de récupérer la ville infestée par les groupes armés aidés par des parties étrangères. Certains pays occidentaux pressent la Russie d'instaurer une trêve. Une option rejetée par Lavrov. Selon le chef de la diplomatie russe, «les trêves, telles que celles qui ont été réalisées jusqu'à présent, peuvent en effet aider les groupes terroristes impliqués dans le conflit à mettre la main sur de nouveaux armements, déguisés en aide humanitaire, et à rallier de nouveaux membres». La bataille d'Alep, la plus importante depuis le début de la tragédie en Syrie en 2011, est cruciale pour la suite du conflit aux multiples dimensions. L'armée syrienne tente de récupérer la deuxième ville du pays entre les mains des groupes armés depuis 2012. La Russie qui intervient en Syrie à la demande de Damas pour soutenir l'armée syrienne militairement et logistiquement a proposé d'instaurer une «pause humanitaire» quotidienne de trois heures à Alep afin de permettre l'acheminement de l'aide humanitaire. L'ONU s'attache pour sa part à «l'instauration de 48 heures de pause dans les hostilités chaque semaine, indispensables pour organiser les convois humanitaires». En attendant la lutte contre Daech continue. Des bombardiers russes Tu-22M3 et Su-34, récemment déployés dans une base aérienne en Iran, ont frappé hier plusieurs cibles de l'organisation terroriste autoproclamée Daech en Syrie. Le ministère russe de la Défense annonce que «le 16 août, des bombardiers à long rayon d'action Tu-22M3 et des bombardiers tactiques Su-34, ont décollé, armés, de l'aérodrome Hamedan en Iran». Le ministère russe de la Défense ajoutera que les frappes «ont frappé des cibles des groupes terroristes ‘Etat islamique' et Front Al-Nosra dans les régions d'Alep, Deir Ezzor et Idleb». Selon le ministère «cinq importants dépôts d'armes, de munitions et de carburant, des camps d'entraînement appartenant aux terroristes dans les régions de Seraqib, d'Al-Bab, d'Alep et de Deir Ezzor, trois centres de coordination des terroristes dans les régions de Jafra et de Deir Ezzor ont été détruits ainsi que de nombreux terroristes éliminés lors de l'attaque». C'est la première fois que l'aviation russe utilise une base aérienne iranienne afin de frapper les positions de Daech en Syrie. Auparavant, les bombardiers russes à long rayon d'action décollaient d'un aérodrome situé sur le territoire de la Russie, tandis que les bombardiers de première ligne décollaient de la base aérienne de Hmeimim, en Syrie. M. B./Agences