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Les 7 000 fast-foods d'Alger dans le collimateur de la wilaya La majorité de ces commerces ne disposent d'aucune autorisation pour exercer leur activité
Photo :Riad Par Abderrahmane Semmar Les fast-foods d'Alger sont un danger public. Les conditions d'hygiène qui y règnent menacent directement notre santé. Il s'agit là d'une vérité établie que le directeur de commerce de la wilaya d'Alger, Youcef Lamari, n'a guère hésité à reconnaître. Intervenant hier au forum de la radio El Bahdja, M. Lamari a révélé que la majorité des 7 000 fast-foods que comptent la capitale et ses environs ne disposent même pas d'une autorisation pour exercer leur activité. «Une note qui date de 1975 classe ces commerces comme des restaurants de la catégorie 3. Dans ce sens, il faut une autorisation de la wilaya pour ouvrir un fast-food. Or, nous l'avons constaté au cours de nos opérations de contrôle, la grande majorité de ces commerces n'ont obtenu aucune autorisation pour exercer leur activité. Nous avons également relevé à maintes reprises de graves manquements à l'hygiène. Le minimum d'hygiène requis n'est, souvent, pas respecté par les gérants de ces commerces. Nous luttons désormais pour leur mise en conformité», a déclaré hier sur les ondes de la radio El-Bahdja le directeur de commerce de la wilaya d'Alger. A ce sujet, Youcef Lamari a indiqué qu'il est urgent d'opérer une «mise à niveau» de ces commerces de restauration rapide et ce, afin de les régulariser. «Nous n'optons pas toujours pour la fermeture. Car il est possible à ces fast-foods d'obtenir au bout de 45 jours l'autorisation appropriée pour exercer leur activité. A leurs gérants de nous démontrer qu'ils respectent au moins les conditions requises en matière d'hygiène et de propreté», souligne-t-il tout en avertissant les gérants de ces commerces que ses services n'hésiteraient plus à recourir à la fermeture de leurs locaux si aucune autorisation ne leur a été délivrée par la wilaya dans les jours à venir. Dans ce sillage, notre interlocuteur nous a fait savoir que pas moins de la moitié des 476 locaux de commerce fermés en 2008 à travers toute la wilaya d'Alger sont en réalité des fast-foods. Sur un autre chapitre, M. Youcef Lamari a signalé que 25 080 interventions ont été menées par les agents de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes de la wilaya d'Alger. Plus de 11 000 procès-verbaux d'infraction aux règles de la pratique commerciale ont été établis l'année dernière. La valeur des produits saisis dépasse les 16 millions de dinars. Quant aux produits vendus sans facturation, saisis par les brigades du contrôle de la qualité et de la répression des fraudes de la Direction du commerce d'Alger, leur montant avoisine les 2 milliards de dinars. Toutefois, M. Lamari a reconnu que le nombre des inspecteurs et agents de contrôle dont dispose sa direction est largement insuffisant pour couvrir tout le territoire de la wilaya d'Alger. Au nombre de 190, ces «contrôleurs» doivent inspecter régulièrement plus de 160 000 commerces installés dans toute la wilaya et pas moins de 160 marchés de détail existants dans 41 communes ! Et en 2008, 8 100 nouveaux commerçants ont été inscrits au registre du commerce de la wilaya d'Alger. Face à ce nombre croissant de commerces, les brigades de contrôle de la qualité et de la répression des fraudes n'ont guère été étoffées. En 2008, à peine 35 inspecteurs ont été recrutés par la direction de commerce de la wilaya. Et ces agents ne sont pas encore opérationnels car ils doivent suivre au préalable une formation en bonne et due forme. A signaler que seulement 21 inspecteurs officient au niveau du port d'Alger et 11 autres au niveau de l'aéroport Houari Boumediene. Ces dizaines d'inspecteurs ont la lourde tâche de contrôler à eux seuls des milliers de produits qui entrent chaque jour à Alger par le port et l'aéroport. «Il est clair que le nombre des agents de contrôle est en deçà des attentes et des besoins exprimés. Mais, je peux vous assurer que nous travaillons d'arrache-pied pour veiller sur la qualité et la conformité des produits vendus dans les marchés. Pendant le dernier Ramadhan, nous avons effectué plus de 9 000 opérations de contrôle par jour», précise à ce propos Youcef Lamari. Concernant enfin les marchés anarchiques, le directeur de commerce de la wilaya d'Alger nous a fait savoir qu'ils sont au nombre de 97. La wilaya n'a pu supprimer que 15 de ces marchés en 2008. Alors que 24 marchés anarchiques ont été réactivés en dépit de la régularisation de 2 864 commerçants informels. Sur ce dossier, Youcef Lamari a sévèrement épinglé les collectivités locales, à savoir les APC, qui n'assument pas leur responsabilité pour éradiquer ces aires de commerce informelles. «Comment voulez-vous qu'il n'y ait pas de marchés anarchiques alors qu'on réalise toujours des lotissements et des agglomérations sans aménager le moindre espace à même d'accueillir un marché de proximité ?» s'interroge notre interlocuteur qui persiste à dire que les collectivités locales «laissent le terrain vide à ces commerçants informels pour imposer leurs activités illégales». Il est à souligner en dernier lieu que la wilaya d'Alger a réceptionné 5 marchés couverts en 2008. En tout et pour tout, 48 marchés de proximité devraient être réalisés dans plusieurs communes de la wilaya durant les cinq années à venir.