Le nouveau gouvernement réunit des membres de Nidaa Tounes, d'Ennahda et d'autres formations politiques ainsi que des figures de l'opposition, des personnalités considérées comme indépendantes et des proches du puissant syndicat UGTT Le Premier ministre tunisien, Youssef Chahed, a annoncé samedi la composition de son gouvernement, avec entre autres le maintien à leur poste des ministres sortants des Affaires étrangères et de la Défense et l'arrivée aux Finances d'une femme, Lamia Zribi. Youssef Chahed a été nommé à la tête du gouvernement par le président Beji Caïd Essebsi il y a près de trois semaines après la démission le mois dernier d'Habib Essid, qui avait perdu un vote de confiance au Parlement. Il négociait depuis avec le parti islamiste Ennahda et la formation laïque Nidaa Tounes, qui soutient le président, pour former son équipe. La composition du gouvernement doit maintenant franchir l'étape clé du vote de confiance des députés. Ennahda, première formation représentée à l'Assemblée des représentants du peuple, et Nidaa Tounes détiennent ensemble la majorité des sièges. Haut responsable de Nidaa Tounes et proche du président, Youssef Chahed, 41 ans, a promis de former un cabinet capable de mettre en œuvre les réformes économiques qui ont pris du retard ces dernières années, mais certains observateurs estiment déjà qu'il pourrait manquer du soutien politique nécessaire. «Notre pays traverse une période très délicate et nous n'avons pas le droit de décevoir le peuple tunisien. J'appelle tous les Tunisiens et les partis à soutenir ce gouvernement», a-t-il déclaré à la presse samedi au palais présidentiel de Carthage. Le nouveau gouvernement réunit des membres de Nidaa Tounes, d'Ennahda et d'autres formations politiques ainsi que des figures de l'opposition, des personnalités considérées comme indépendantes et des proches du puissant syndicat UGTT. Alors que Marouane El Abassi, économiste à la Banque mondiale, était donné favori pour le portefeuille des Finances, Youssef Chahed lui a préféré Lamia Zribi, une ancienne secrétaire d'Etat à l'Investissement et au Développement qui présidait depuis trois mois la Banque de financement des PME tunisienne. Le portefeuille de l'Intérieur reste confié à Jedi Majdou, celui de la Défense à Farhat Horchani et celui des Affaires étrangères à Khemaies Jhinaoui. Avant sa démission forcée fin juillet, Habib Essid, un technocrate entré en fonction il y a moins deux ans, tentait de résister à l'idée du président de former un nouveau gouvernement d'union afin de promouvoir de nouvelles réformes économiques, qui pourraient se traduire par une baisse de la dépense publique. Youssef Chahed et son gouvernement ont hérité d'une situation économique délicate : trois attentats importants revendiqués par des groupes djihadistes l'an dernier ont fait chuter l'activité du tourisme, un secteur clé pour le pays, et le chômage atteint 15% dans l'ensemble de la population et bien plus chez les jeunes. Reuters.com