Pyongyang a tiré hier depuis un sous-marin un missile (SLBM) qui a parcouru un demi-millier de kilomètres en direction du Japon. Ce qui constitue pour les experts une nette avancée dans les programmes balistiques nord-coréens. Pyongyang a tiré hier depuis un sous-marin un missile (SLBM) qui a parcouru un demi-millier de kilomètres en direction du Japon. Ce qui constitue pour les experts une nette avancée dans les programmes balistiques nord-coréens. La distance couverte par le projectile dépasse de beaucoup celle de précédents missiles SLBM, qui n'avaient pas dépassé 30 km, ce qui laisse penser que la Corée du Nord a effectué d'importants progrès techniques. Une véritable capacité SLBM ferait monter d'un cran la tension dans la région. Les résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU interdisent à Pyongyang de développer son programme balistique, mais la Corée du Nord a multiplié les essais de missile depuis son quatrième essai nucléaire en janvier. Séoul a riposté en acceptant le déploiement controversé sur son sol du bouclier anti-missile américain Thaad, une décision condamnée par Pékin et Moscou. Pour les observateurs la technologie SLBM serait une «parade efficace» au Thaad du fait de la capacité des sous-marins à tirer des missiles «derrière» les radars. Et, ce qui n'était jamais arrivé pour un projectile de cette nature, le missile est «entré dans la zone d'identification de défense aérienne» (ADIZ) du Japon, a déclaré le Premier ministre japonais Shinzo Abe. Cette zone est celle dans laquelle tous les avions doivent s'identifier auprès des autorités locales. Abe a dénoncé «une sérieuse menace pour la sécurité du Japon, un acte irresponsable qui ne peut être toléré». Début août, Pyongyang avait tiré depuis la terre ferme un missile balistique qui, pour la première fois, s'était abattu dans les eaux japonaises. Ce nouveau tir intervient dans un contexte déjà très tendu sur la péninsule après le déclenchement de manœuvres annuelles impliquant 50 000 militaires sud-coréens et 25 000 Américains. L'armée sud-coréenne estime que le nouveau tir de missile vise à jeter de l'huile sur le feu. Séoul et son allié américain assurent que leurs manœuvres sont purement défensives, mais Pyongyang y voit une provocation, son ministère des Affaires étrangères allant jusqu'à les qualifier d'«acte criminel impardonnable», qui pourrait précipiter la péninsule «au bord de la guerre». L'Armée populaire coréenne (KPA) s'est dite «complètement prête à lancer des frappes préventives de représailles contre toutes les forces offensives ennemies impliquées». Après plusieurs mois de tirs nord-coréens de missiles, certains experts considèrent que les relations intercoréennes n'ont plus été aussi tendues depuis les années 1970. Le risque d'une bavure ou d'un incident involontaire - qui pourrait avoir des conséquences militaires dramatiques - est plus élevé du fait de la fermeture ces derniers mois de tous les canaux de communication intercoréenne. Le ministre chinois des Affaires étrangères a cependant fait part de son opposition au programme nucléaire de Pyongyang. «La Chine est opposée au développement nucléaire nord-coréen et à toute action qui pourrait provoquer des tensions». R. I.