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Et si la croissance européenne retombait ?
Quelle serait la réaction des gouvernements de la BCE
Publié dans La Tribune le 04 - 09 - 2016

Et si la croissance de la zone euro retombait vraiment, durablement ? En France, elle a déjà chuté à zéro au deuxième trimestre, et il faudrait qu'elle atteigne au moins 0,5% au troisième et quatrième trimestre 2016 pour que l'objectif de Bercy soit atteint (1,5% sur l'ensemble de l'année). Jamais, depuis 2010, la hausse du PIB n'a atteint 0,5% deux trimestres de suite. La probabilité est donc élevée que la prévision de Bercy pour 2015 ne soit pas atteinte. La croissance dépasserait à peine 1%.
Et si la croissance de la zone euro retombait vraiment, durablement ? En France, elle a déjà chuté à zéro au deuxième trimestre, et il faudrait qu'elle atteigne au moins 0,5% au troisième et quatrième trimestre 2016 pour que l'objectif de Bercy soit atteint (1,5% sur l'ensemble de l'année). Jamais, depuis 2010, la hausse du PIB n'a atteint 0,5% deux trimestres de suite. La probabilité est donc élevée que la prévision de Bercy pour 2015 ne soit pas atteinte. La croissance dépasserait à peine 1%.
Le cas français n'est pas isolé. Car la croissance de la zone euro manque cruellement de moteur. Ce qui l'a fait rebondir en 2015, c'est une conjonction de facteurs extérieurs favorables : la baisse de l'euro vis-à-vis du dollar, qui a dopé les exportations, et la chute des prix pétroliers. Or ces deux facteurs ne jouent plus. Certes, les cours pétroliers sont relativement stables, sous les 50 dollars le baril. Pas de franche remontée en vue. Mais ce qui compte, en la matière, c'est l'impulsion donnée, via une baisse des prix. Quand ils se stabilisent durablement, l'effet dopant disparaît peu à peu.
Pas de soutien aux exportations, une demande interne «flat»
Quant à l'euro, il est relativement stable par rapport au dollar. Mais, face à l'ensemble des monnaies, son taux de change s'est en fait apprécié, depuis le début de 2015. L'effet se fait sentir actuellement : les exportations des pays de la zone euro vers le reste du monde sont sur une mauvaise pente, leur croissance tangente actuellement le zéro. La demande interne à l'Union économique et monétaire peut-elle prendre le relais ? Rien n'est moins sûr. Les hausses de salaires ralentissent, dans un contexte de chômage élevé. L'idée s'est imposée, c'est le discours dominant en France, que l'Hexagone, dont le taux de chômage se situe tout juste sous les 10%, connaîtrait un sous emploi particulièrement marqué par rapport au reste de l'Europe. En fait, le taux de chômage moyen de la zone euro est de 10,1%. Les mauvaises performances françaises correspondent à la moyenne de la zone.
Ce chômage élevé place évidemment les salariés en position de faiblesse dans les négociations salariales. Pas étonnant que les hausses de salaires se rapprochent de 1% l'an, avant prise en compte de la hausse des prix.
Prévisions à revoir à la baisse
Voilà pourquoi, les économistes de la commission européenne, qui prévoyaient au mois de mai une légère accélération de la croissance en 2017, celle-ci passant de 1,6% en 2016 à 1,8% l'an prochain, risquent de devoir réviser à la baisse leur pronostic. Déjà, en retenant une même hypothèse de croissance pour 2015 et 2016 (+1,5%) le gouvernement français a admis que la conjoncture ne s'améliorerait pas l'an prochain. Directeur des études économiques de Natixis, Patrick Artus voit au contraire la progression du PIB de la zone euro passer de 1,4% en 2016 à 1,2% en 2017. Loin de s'améliorer, la situation va se dégrader, prévoit-il.
Il n'est pas le seul à craindre
«La locomotive allemande commence elle-même à patiner», estime Olivier Passet directeur des études économiques du cabinet Xerfi. «Toutes les enquêtes dans ce pays confirment que l'industrie est à la peine. La cagnotte pétrolière est en voie d'épuisement, ce qui complique le rebond de la consommation. Quant aux taux d'intérêt, à leur plancher, il est difficile d'imaginer qu'ils produisent autre chose que ce qu'ils ont produit jusqu'ici. Différer un accident financier majeur, sans pour autant avoir prise sur l'économie réelle. Reste éventuellement l'euro, qui s'il venait à se déprécier par rapport au dollar, pourrait fournir une petite bouffée d'oxygène à la demande externe. Enfin, pour boucler ce sombre tableau de la rentrée, le risque d'une rupture financière demeure latent. (...). Bref. Nous étions avant l'été dans le temps de l'incertitude teintée d'espoir. En cette rentrée, c'est l'inquiétude qui prévaut.
Pas de relance en vue
Si cette hypothèse d'une rechute de la croissance en 2016 est malheureusement, avérée, la question se posera de la réaction des gouvernements et de la seule autorité fédérale de la zone euro, la BCE. Que feront-ils pour faire face à une telle rechute de l'activité, synonyme de dégradation de l'emploi et de nouvelle augmentation des déficits ? En théorie, face à une activité fortement ralentie, une politique coordonnée de relance budgétaire, ou tout au moins d'arrêt de la réduction des déficits, pourrait être envisagée. Mais en théorie seulement.
Car, comme le souligne Patrick Artus, la commission européenne s'inquiète du niveau de déficit de pays comme l'Espagne, le Portugal et la France, et pourrait accentuer à nouveau sa pression sur les gouvernements concernés pour qu'ils respectent leurs engagements. Pas question de relâcher la «discipline» pour soutenir une activité économique défaillante, affirmera Bruxelles. La commission mettra toujours en avant son plan Juncker de relance de l'investissement, dont tous les économistes, même les plus «mainstream» admettent qu'il est totalement sous-dimensionné.
L'Allemagne pourrait, à elle seule, avoir un rôle de locomotive, en acceptant une relance budgétaire et un creusement temporaire de son déficit. Mais cette deuxième hypothèse de soutien à la conjoncture européenne est tout aussi improbable. Les Allemands tiennent à leur excédent budgétaire. En pleine campagne électorale, en vue des élections de l'automne, Angela Merkel ne cèdera pas sur ce point.
Quid, enfin, de la BCE ? Elle fait déjà le maximum pour relancer le crédit, achetant obligations d'Etat et d'entreprises pour faire baisser les taux d'intérêt, à travers sa politique de Quantitative easing. Pour Patrick Artus, elle n'ira pas plus loin, elle chercherait même à sortir de cette politique qui conduit à gonfler artificiellement son bilan. Pas de soutien à attendre de ce côté, donc. Le risque est grand que la zone euro s'enfonce dans la stagnation sans réaction des autorités politiques.
I. B.
In latribune.fr


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