Photo : Riad De notre correspondant à Constantine A. Lemili à telle enseigne que cettesupériorité donnait même l'impression d'être numérique, quoique l'une et l'autre des deux équipes eussent un nombre paritaire de joueurs. Cela dénote d'emblée que les plans tactique et technique mis en place par Aït Djoudi donnaient déjà l'irréfutable preuve d'une différence d'efficacité de taille, comparée à ceux du néophyte khroubi. Lequel remplaçait au pied levé Lamine Boughrara pour un premier test qui ne risquait pas d'être très franchement à son avantage. Cela se traduira d'une manière flagrante sur le terrain. A la débauche d'énergie des jeunes Diables rouges répondait le calme imperturbable des Diss et consorts, surtout l'expérience acquise des joueurs sétifiens à vadrouiller individuellement, en professionnels, d'une équipe à l'autre, c'est-à-dire dans les plus grosses cylindrées du championnat national. Saisissant l'ampleur de la tâche, les Khroubis ont cherché, dès le coup d'envoi, à prendre à la gorge leurs adversaires du jour mais le public aura compris que ce n'était qu'illusion tant le rapport de force était inégal. D'ailleurs, il était tout aussi visible de voir que les protégés de Haïmoud étaient habités par un trac sans commune mesure, au vu de la manière dont chacun des joueurs tenait à se débarrasser au plus vite de la balle dès qu'elle était en sa possession. Pouvait-il d'ailleurs en être autrement sachant qu'il était immédiatement entouré par au moins trois joueurs, notamment par l'omniprésent Farouk Belkaïd, qui a rempli à merveille, comme toujours d'ailleurs, son rôle d'essuie-glace sur tout le terrain… aussi bien dans la surface de réparation adverse que dans la sienne, proche à chaque fois du lieu où se trouvait le ballon. Au travail rugueux et surtout ingrat, aux yeux des puristes, de Belkaïd, s'ajoutait celui très technique… véritable régal pour les yeux de Djediat, mais aussi le pressing lancinant d'Adiko, le Camerounais soufflant tout sur son passage. Et quand on sait que Aït Djoudi a laissé sur le banc de touche des joueurs, en fait des poètes de la balle ronde, comme Hadj Aïssa et Metref, les deux n'ayant été incorporés que dans le dernier quart d'heure, histoire de faire plaisir au millier de supporters sétifiens ayant fait le déplacement, sans doute aussi pour que les deux joueurs aient de la compétition dans les jambes sans exclure l'idée de narguer quelque peu le public local. Hadj Aïssa en fera toutefois trop, donnant l'impression effective qu'il n'était sur le terrain que pour une démonstration personnelle, faisant avorter par ses progressions balle au pied des ébauches d'offensive promises initialement à un meilleur aboutissement. Tout le monde aura remarqué que le talentueux Sétifien n'a eu cesse de vouloir réussir la roulette de Zizou sans y parvenir, heureusement ou malheureusement, compte tenu du marquage à la culotte de son vis-à-vis. En fait, tout le monde a rempli son rôle au sein de l'ESS, sans trop en faire, s'appliquant à honorer sa part de contrat dans la zone de jeu où il est affecté et à laquelle il doit répondre. Et c'est forcément là le point fort des Noir et Blanc. Pour sa part, Hemani, déconcertant, allait comme d'habitude matérialiser une supériorité sur tous les plans en la transformant en buts. Il le fera avec l'intelligence et surtout avec l'opportunité et le sens du but qu'on lui connaît. Deux contre rien, nous sommes prêts à jurer que ce n'était vraiment pas cher payé par les Khroubis. Mieux, ils n'avaient pas à en rougir. Loin s'en faut. Concluons enfin sur la déclaration du coach sétifien : «Essayer d'assurer le maximum de points dans les rencontres à venir afin de mieux se consacrer aux autres rendez-vous en coupe d'Algérie ainsi que sur les plans continental et intercontinental. Le meilleur moyen est déjà de prendre nos distances tant que cela est dans nos cordes.» L'entraîneur khroubi, lui, a délégué un des joueurs, en l'occurrence Amir Bourahli, pour s'exprimer à la presse, lequel souligne : «La trêve prolongée a cassé tous les ressorts au sein de l'équipe et rompu les mécanismes existants. La victoire de notre adversaire ne souffre aucune contestation. Maintenant, le plus dur reste à faire»