De notre correspondant à Constantine Abdelhamid Lemili A Constantine, en matière de subvention des clubs sportifs, les institutions élues sont les otages des deux clubs dits «phares», en l'occurrence le CSC et le MOC. En fait, leur concours à l'endroit des deux associations est directement lié à la température exhalée par le terrain, non pas par celui où évolueraient les deux clubs, mais plutôt celle de la rue… des fans, une situation exploitée d'une manière éhontée par les dirigeants de l'un ou de l'autre club, mais beaucoup plus par ceux des Vert et Noir (CSC) qui, au motif des 100 000 supporteurs (1/7e de la population) dont ils revendiquent le nombre, exercent un chantage indirect sur les autorités locales quant à la vulnérabilité d'une paix sociale précaire… très précaire. C'est ce qui justifie sans nul doute la disparité entre l'importance des subventions officielles ou des concours discrets accordés à l'une ou l'autre des deux équipes que ne justifie pourtant pas leur appartenance à une même division, et faisant face, par conséquent, à la même nature des charges et obligations. Le MOC ou le CSC vivent bon an mal an de l'essentiel des subventions accordées par l'administration, auxquelles s'ajoutent mais sans grande consistance les contributions des sponsors étatiques que sont la Sonelgaz et la Sonatrach. Cela étant, le sponsoring, œuvre des démarchages de la direction des clubs concernés, est très souvent insignifiant. Ce qui, en conclusion, nous amène à insister sur le fait que leur «survie» dans la compétition ne dépend que de l'aide des pouvoirs publics, laquelle absorbe l'essentiel des charges authentiques, comme le transport, l'hébergement, et qui contribue énormément, même si c'est en infraction flagrante et de notoriété publique, à l'esprit et à la lettre des lois. Si les concours financiers de l'Etat tels qu'ils sont autorisés, en vertu des dispositions réglementaires, sont arbitrairement et inégalement versés à l'un ou l'autre club, que dire alors des autres associations de la cité, sans doute peu importantes ou connues par le nom, dont l'ancrage populaire est certain, jusqu'à leur en disputer parfois la dimension de l'audience. Du moins pour le MOC, comparativement au MBC (MOC originel et non pas l'hybride universitaire issu d'une douteuse alchimie) et qui relève pourtant de la commune, d'où son nom de Mouloudiat Baladiat Constantine, voire celles des quartiers populaires, à l'image de haï des frères Abbas, de la Cité, de haï Emir Abdelkader, etc. Il apparaît donc clairement que la subvention des associations sportives n'obéit à aucune orthodoxie de gestion des deniers publics, mais sa consistance est plutôt réglée selon la capacité de la rue à chahuter ou à remettre en cause l'ordre public, mais aussi celle (capacité) du lobbysme des dirigeants d'un club donné. L'exemple typique pourrait venir du club banlieusard, à savoir l'AS Khroub, aujourd'hui en division 1, après des saisons exceptionnelles réalisées dans les divisions inférieures suivies d'une ascension formidable au cours des six dernières années. Sa subvention est allée crescendo, à mesure que l'engouement populaire prenait de l'ampleur, lequel conclura ipso facto à une causalité sur l'importance des aides publiques à telle enseigne que l'on ne sait par quel phénomène de gestion ou comment, par rapport à la comptabilité publique, peuvent se justifier des aides de la wilaya, des communes, autrement que parce que l'association avait besoin d'être assistée dans la mesure où il s'agirait du seul représentant parmi l'élite, et que les joueurs menacent de débrayer, parce qu'un déplacement, motif de forfait, pourrait être remis en cause, que la fête de l'Aïd (l'un ou l'autre) arrive et que les salariés du club ont besoin aussi de la fêter, du moment que les résultats catastrophiques ponctuels ne pourront être corrigés que si le problème financier est levé, etc. Souvent, des engagements farfelus sont pris par les représentants de l'administration ou d'institutions élues, et cela sans démêler une situation et/ou sortir immédiatement de l'impasse, uniquement à l'occasion de rencontres conviviales organisées (démarrage de la compétition, réception en l'honneur du secteur sportif, veillée de fêtes nationales et religieuses), et sont peu suivis d'effet ou le sont après une épreuve de force avec la rue, qui n'est pas dupe des promesses faites et largement rapportées par les médias auxquels plus rien n'échappe.Le plus inquiétant dans tout cela est que la gestion du football, sur le plan financier officiel, s'éloigne de plus en plus des canons exigibles et obligatoires.