Angela Merkel n'a pas l'intention de tirer de conclusions de sa défaite cinglante aux élections régionales. Son parti a été devancé par le parti anti-migrants de l'AfD, mais la chancelière ne changera pas sa politique d'accueil des migrants. Angela Merkel n'a pas l'intention de tirer de conclusions de sa défaite cinglante aux élections régionales. Son parti a été devancé par le parti anti-migrants de l'AfD, mais la chancelière ne changera pas sa politique d'accueil des migrants. Elle a même mis en garde, hier, contre les solutions proposées par l'AfD appelant la classe politique à ne pas céder à la pression de la droite populiste sur la question des migrants et a défendu les valeurs humanistes de l'Allemagne. «Si nous commençons dans nos paroles comme dans nos actes à nous orienter en fonction de ceux qui ne sont pas intéressés à apporter des solutions, alors c'est nous qui allons perdre la boussole», a déclaré la chancelière allemande lors d'une intervention devant la Chambre des députés à Berlin, en référence au mouvement de droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD). Alors qu'elle fait l'objet de vives critiques dans sa propre famille politique conservatrice, elle a appelé les partis politiques allemands traditionnels, ébranlés par le dernier succès électoral de l'AfD lors d'un scrutin régional dimanche dernier, à ne pas jouer la surenchère sur les questions d'immigration. «Les responsables politiques devraient mesurer leurs propos car si nous nous lançons dans une escalade ce sont ceux qui jouent sur les paroles fortes et les solutions simplistes qui l'emporteront», a-t-elle mis en garde à propos de l'AfD. La chancelière a estimé que les partis traditionnels, s'ils ne doivent pas «invectiver les électeurs» qui les ont rejetés, ne regagneront la «confiance des citoyens» qu'en refusant une telle surenchère. Elle a une nouvelle fois défendu le bien-fondé de sa politique d'ouverture aux réfugiés en 2015, basée sur les devoirs moraux et humanitaires de l'Allemagne, vantant «l'effort national» mené depuis un an et rappelant la nette baisse des arrivées dans le pays. Face aux défis mondiaux, dont fait partie la crise migratoire, «ma réponse est de dire que nous servons notre pays au mieux lorsque nous nous orientons en fonction des valeurs qui ont fait ce que nous sommes aujourd'hui, à savoir la liberté, la sécurité, la justice et la solidarité», a-t-elle dit. Le parti d'Angela Merkel (CDU) a été sévèrement battu lors d'élection régionale dans le nord-est de l'Allemagne dimanche. Pour la première fois dans un tel scrutin, il a été devancé par l'AfD, qui a dépassé le seuil des 20% des voix. A noter enfin que la popularité d'Angela Merkel est en chute libre à cause de sa politique sur l'immigration. D'ailleurs les électeurs l'ont sanctionné en faisant subir dimanche dernier à son parti une double défaite dans le Land qui abrite sa circonscription de députée. En effet, son parti a glissé sous la barre symbolique et historique des 20%. Pire, il n'est arrivé qu'en troisième position derrière le SPD (30,6%) et surtout le parti populiste Alternativ für Deutchland (AfD, 20,8%), créé voici seulement trois ans. R. I.