Sans grande surprise, le parti conservateur d'Angela Merkel a connu une véritable débâcle lors des élections régionales à Berlin. Dans la métropole de 3,5 millions d'habitants, le parti n'a recueilli que 18% des suffrages, en recul de plus de 5 points par rapport au dernier scrutin de 2011, tandis que l'AfD fait son entrée dans le Parlement local de la capitale allemande avec plus de 12% des voix. Par contre, la droite populiste a réalisé une percée sans précédent. L'Union chrétienne-démocrate (CDU) a enregistré dimanche dernier le pire résultat de son histoire. La chancelière allemande semble faire les frais de sa politique sur l'immigration qui a suscité du mécontentement. Un raidissement de l'opinion semble avoir profiter encore une fois à la droite populiste. Il s'agit du deuxième revers électoral consécutif en deux semaines lors d'un scrutin régional. L'Union de la chancelière allemande a été déjà, devancée début septembre par le mouvement anti-migrants et anti-islam Alternative pour l'Allemagne (AfD) dans le nord-est du pays. C'est un signe alarmant à un an des prochaines élections législatives pour la CDU. Même s'il a essuyé de lourdes pertes à Berlin, le parti social-démocrate (SPD) reste toutefois le premier parti de la ville avec un peu moins de 23% des voix. Ceci devrait permettre au maire actuel, Michael Müller, membre de ce parti, d'être reconduit dans ses fonctions. L'on n'exclut pas une coalition de gauche avec les écologistes. Ces derniers sont crédités d'un peu plus de 16% des voix. Lors de la campagne électorale, le maire avait averti qu'un score supérieur à 10% pour l'AfD serait interprété dans le monde entier comme le signe d'une renaissance de l'extrême droite et des néonazis en Allemagne. Un des présidents de l'AfD, Jörg Meuthen, qualifie cette victoire de résultat fantastique et de grand succès. Elle permettra au parti d'entrer dans un dixième parlement régional, sur les seize que compte le pays. « Nous sommes désormais un parti établi et en bonne voie pour entrer au Bundestag », a jugé un des responsable du parti à Berlin. L'on s'accorde à dire que le recul de la CDU lors de ce scrutin risque de peser lourdement sur le parcours de la chancelière, dont la politique n'a pas manqué de susciter de vives critiques dans son proche environnement politique. De l'avis des politologues allemands ce succès accélérera la fragmentation et la recomposition du paysage politique en Allemagne, dont seront victimes la CDU et le SPD.