L'Algérie va approvisionner dès le mois d'octobre l'île de Cuba en pétrole. Le groupe Sonatrach livrera ainsi 80 000 tonnes de brut, soit 515 000 barils de pétrole, à Cuba via la PDVSA, la société vénézuélienne de pétrole. Une autre cargaison au mois de novembre ou de décembre prochains pourrait y avoir lieu Depuis plus de dix ans, le Venezuela approvisionne Cuba en pétrole à des prix préférentiels. En raison de la crise économique, les livraisons du Venezuela ont baissé. Chose qui a entraîné une réduction de moitié de la croissance cubaine au premier semestre. Si la situation persiste, certains économistes craignent une récession de l'économie cubaine en 2017 ou 2018. En juillet, le président cubain Raul Castro a reconnu que les livraisons vénézuéliennes du pétrole avaient baissé, affectant la croissance de l'île, inférieure aux prévisions au premier semestre. «Cuba a enregistré une baisse de la fourniture de combustible négociée avec le Venezuela, en dépit de la ferme volonté du président (vénézuélien) Nicolas Maduro de respecter ses engagements», a déclaré, début juillet, le président cubain sans quantifier cette baisse. Cette situation a occasionné «des tensions supplémentaires sur le fonctionnement de l'économie cubaine, déjà affectée par la chute des prix des matières premières (nickel) et les difficultés rencontrées par d'autres partenaires (Bolivie, Venezuela), a-t-il précisé. En conséquence, le taux de croissance pour le premier semestre n'a été, selon Raul Castro, que de 1%, «soit la moitié de ce nous avions prévu initialement, a-t-il souligné en clôture d'une session semestrielle du Parlement cubain. Avant cette baisse, Caracas a livré entre 2006 et 2015 quelque 94 000 barils de pétrole par jour à Cuba, soit l'équivalent de 26,5 milliards de dollars (23,6 milliards d'euros) au prix moyen du baril sur cette période, selon le quotidien vénézuélien El Nacional. Cuba bénéficie à cet égard de conditions et de tarifs préférentiels, selon El Nacional qui précise que l'approvisionnement de Cuba par le Venezuela a pris son envol en 2000, lorsqu'Hugo Chavez a signé un accord de coopération avec Fidel Castro. En échange de l'or noir, l'Etat cubain fournirait à son partenaire de Caracas des services de santé, d'éducation, de culture et dans le domaine du sport. Pour faire face à la nouvelle situation, le gouvernement cubain a adopté une série de mesures et garanti les activités principales qui assurent la vitalité de l'économie. Parmi ces mesures, l'on cite la diminution de l'approvisionnement en courant électrique aux organes et aux entreprises d'Etat, ainsi que la réduction des paiements en devises. En outre, l'Etat cubain a donné la priorité pour la disponibilité restreinte de devises et d'offre énergétique aux secteurs qui attirent des revenus extérieurs, comme le tourisme, ou qui remplacent les importations. «Il est nécessaire de réduire les coûts de tous types non indispensables, d'encourager une culture de l'économie et d'exploitation efficace des ressources disponibles», a indiqué, à ce titre, Raul Castro. L'impératif de s'orienter vers d'autres fournisseurs dont l'Algérie La baisse des livraisons vénézuélienne du pétrole pousse aujourd'hui la grande île caribéenne à chercher de nouvelles voies d'approvisionnement. Selon l'agence russe Interfax, Raul Castro aurait déjà demandé, début septembre, de l'aide à son homologue russe Vladimir Poutine, pour lui demander un approvisionnement «stable» en pétrole. D'éventuelles livraisons de pétrole ont aussi été évoquées lors de la visite sur l'île du chef de la diplomatie iranienne Javad Zarif. Mais, à court terme, Cuba va s'orienter vers l'Algérie pour compenser le déficit engendré par la baisse du volume de l'approvisionnement en provenance du Venezuela. L'Agence africaine d'informations économiques et financières «Ecofin» qui a repris un communiqué de la Sonatrach a indiqué que l'Algérie, déjà fournisseur de Cuba, va ainsi approvisionner dès le mois d'octobre l'île caribéenne en pétrole. Le groupe Sonatrach parle de quelques, «80 000 tonnes de brut, soit 515 000 barils de pétrole» qui devraient être livrés à Cuba via la PDVSA, la société vénézuélienne de pétrole. Une autre cargaison au mois de novembre ou de décembre prochains pourrait y avoir lieu, selon Ecofin. Cette occasion devrait permettre à l'Algérie de gagner davantage de parts de marché et de s'imposer et pour mettre en place une stratégie d'importation du Sahara Blend. B. A.