S'appuyant sur des chiffres publiés début septembre par The Soufan Group, une entreprise américaine basée à New York qui fournit des services en matière de sécurité et de renseignements aux gouvernements, Integrated regional information networks (Irin) qui est un ensemble de réseaux d'informations régionaux intégrés, a publié, jeudi dernier, un rapport dans lequel elle affirme que l'Algérie est le pays le moins touché dans le monde par le recrutement terroriste. Irin qui est rattachée au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, a indiqué «en dépit de sa proximité géographique avec des régions impactées par le radicalisme et ayant connu un passé mouvementé de militantisme, l'Algérie compte moins de recrues comparés à plusieurs autres pays, y compris ses voisins la Tunisie et le Maroc au moment où le groupe terroriste autoproclamé ‘‘Etat islamique'' (Daech/EI) est en train de recruter des membres dans le monde entier». S'appuyant sur des chiffres publiés début septembre par The Soufan Group, une entreprise américaine basée à New York qui fournit des services en matière de sécurité et de renseignements aux gouvernements, Integrated regional information networks (Irin) qui est un ensemble de réseaux d'informations régionaux intégrés, a publié, jeudi dernier, un rapport dans lequel elle affirme que l'Algérie est le pays le moins touché dans le monde par le recrutement terroriste. Irin qui est rattachée au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha) de l'ONU, a indiqué «en dépit de sa proximité géographique avec des régions impactées par le radicalisme et ayant connu un passé mouvementé de militantisme, l'Algérie compte moins de recrues comparés à plusieurs autres pays, y compris ses voisins la Tunisie et le Maroc au moment où le groupe terroriste autoproclamé ‘‘Etat islamique'' (Daech/EI) est en train de recruter des membres dans le monde entier». Etayant ses dires par les chiffres, le réseau mondial d'informations, spécialisé dans la couverture des crises humanitaires, précise que «la Tunisie compte entre 6 000 et 7 000 terroristes recrutés par des groupes extrémistes essentiellement par Daech. Selon les mêmes estimations établies jusqu'à décembre 2015, le Maroc compte entre 1 200 et 1 500 recrues. En Algérie leur nombre est largement inférieur, se situant autour de 200 recrues». Ce chiffre infime de recrues algériennes s'explique, selon Irin, par le fait que «l'Algérie a connu une décennie du terrorisme, mais quinze années après le radicalisme semble avoir moins d'attrait dans ce pays». «L'Algérie a-t-elle pris un vaccin anti-Daech ?», s'est même interrogé Jenny Gustafsson, l'auteur de l'analyse. Ce dernier a interrogé à ce sujet Dalia Ghanem-Yazbeck, spécialiste du terrorisme chez Carnegie Middle East Center. La spécialiste a expliqué que l'expérience vécue par les Algériens durant la décennie noire «reste fraîche dans la mémoire collective et fonctionne comme une forme de dissuasion psychologique». Et d'ajouter : «La guerre a été un traumatisme important pour la population algérienne. Les gens ont encore peur et ils ne veulent pas que cela se reproduise. Les images qui nous arrivent aujourd'hui de la Libye et de la Syrie sont des rappels quotidiens de ce que des millions d'Algériens ont vécu.» Revenant sur la situation actuelle en Algérie, Jenny Gustafsson, l'auteur de l'article estime que le terrorisme n'est pas entièrement vaincu en Algérie. Il a rappelé, à ce propos, un certain nombre d'incidents au cours des dernières années, notamment la prise d'otages mortelle sur le site gazier d'In Amenas en 2013 et l'assassinat du touriste français par un groupe affilié à l'EI en 2014. «La branche régionale d'Al-Qaida, Al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), conserve en outre son statut et sa réputation», écrit Gustafsson avant d'ajouter que «l'EI a cependant eu moins de succès qu'ailleurs. Jund al-Khalifa, le groupe responsable de l'assassinat du touriste français, a été éliminé moins de trois mois après le meurtre et le groupe qui l'a remplacé a subi le même sort en l'espace de quelques jours». Cela s'explique, selon Mme Ghanem-Yazbeck «en partie par l'investissement massif de l'Algérie dans ses forces de sécurité». L'Algérie assure «une tâche formidable» en maintenant le contrôle tout au long de ses vastes frontières avec le Mali et la Libye, explique encore Ghanem-Yazbeck, en relevant que le pays est actuellement leader en Afrique en matière de capacités d'armement et sa force de police dépasse de loin celles du Maroc, de la Tunisie et de la France. «L'armée algérienne est devenue une force massive […], si vous ajoutez à cela les forces de police et de la gendarmerie, et les branches de renseignement […], ils ont évité à de nombreux Algériens de nouer des liens avec des groupes comme Daech», a-t-elle affirmé. Donnant des détails sur les efforts consacrés par l'Etat, la spécialiste précise que «l'Algérie est le principal importateur d'armes en Afrique. Il est aussi le seul pays du continent dont les dépenses militaires annuelles dépassent les 10 milliards de dollars. Sa force policière est également beaucoup plus importante que celles d'autres pays : en 2014, le service national de sécurité algérien employait 209 000 personnes, contre 46 000 au Maroc et 143 000 en France, un pays avec une population de 65 millions d'habitants – 25 millions de plus que l'Algérie». L'auteur Gustafsson est revenu enfin dans son analyse sur «la charte pour la paix et la réconciliation nationale» qui a, comme il le souligne, contribué à la réinsertion des égarés au sein de la société. Il a aussi évoqué les actions menées par le gouvernement pour contrer le salafisme radical, tout en rappelant la création du Syndicat national des imams qui agit comme un rempart aux idées religieuses importées. H. Y.