Des dizaines de projets ont été délocalisés ou alors restés en suspens faute de terrains qui pourraient servir d'assiette auxdits projets. Une situation qui avait amené la wilaya d'Annaba à entreprendre des démarches administratives mais aussi auprès des tribunaux pour récupérer des terrains squattés par des particuliers ou pour reprendre certains autres fautes de non réalisation des projets pour lesquels ils avaient été affectés à des investisseurs. Des dizaines de projets ont été délocalisés ou alors restés en suspens faute de terrains qui pourraient servir d'assiette auxdits projets. Une situation qui avait amené la wilaya d'Annaba à entreprendre des démarches administratives mais aussi auprès des tribunaux pour récupérer des terrains squattés par des particuliers ou pour reprendre certains autres fautes de non réalisation des projets pour lesquels ils avaient été affectés à des investisseurs. La dilapidation du portefeuille foncier de la wilaya remonte à des dizaines d'années au moment où l'Etat occupé à combattre le terrorisme a quelque peu délaissé la gestion des affaires publiques. Une brèche très vite exploitée par des individus qui se sont accaparés des espaces relevant du domaine public pour construire des habitations, certaines cossues, et s'approprier carrément des terrains pour les morceler et les vendre en lots. C'est le cas notamment du côté des hauteurs de la plage Rizzi-Amor (ex-Chapuis) où l'on est frappé par cet enchevêtrement de constructions illicites tenant des favelas brésiliennes avec des ruelles sinueuses, sans éclairage et sans système d'évacuation des eaux usées, des branchements illicites sur le réseau de la Sonelgaz et des piquages pirates sur les conduites d'eau. Et cela continue, on y construit chaque jour ou alors on squatte les habitations de ceux qui ont bénéficié de logements sociaux. A H'Djar Eddis, une agglomération de la commune de Sidi Amar où l'anarchie est érigée en système de gestion (nous y reviendrons dans un prochain article), c'est encore pire car la situation échappe totalement à tout contrôle de l'Etat avec des milliers de constructions qui squattent des terrains appartenant à l'Etat. A El Hadjar, du côté de Texi, ou de la ferme dite «l'Oasis» on construit le plus normalement au monde sans aucun document et on est sûr de ne pas être inquiété car la situation a fait que le nombre de ces constructions illicites dépasse et de loin celui de celles dites légales avec un permis de construire en bonne et due forme et un certificat de conformité. A Chétaïbi, Berrahal, Aïn El Berda, El Eulma, Chorfa, Chaiba ou El Bouni, c'est un véritable hold –up des terrains qui se fait au grand jour sans que les élus, la tutelle ou la police de l'urbanisme et de la Protection de l'environnement (Pupe) n'interviennent pour stopper ces constructions ou procéder à leur démolition. La semaine dernière, c'est une construction illicite qui a été réalisée devant le CEM Bouamrane Mohamed à Sidi Amar et se dresse défiant l'autorité de l'Etat. Aucune réaction, ni de la part du directeur de l'établissement et encore mois de ceux ayant en charge la gestion de la commune. Aucune poche dans le tissu urbain de la ville d'Annaba n'existe aujourd'hui, excepté les terrains libérés suite à la démolition du bidonville d'El M'Haffer ou à Sidi Salem qui ont été pris en main par la wilaya qui a procédé à leur clôture de crainte de les voir encore squattés. Le wali d'Annaba qui a instruit les services concernés quant à la récupération des terrains squattés est intraitable sur cette question car il y va du développement de la wilaya qui se trouve ainsi dans l'impossibilité de réaliser des projets nécessaires et utiles aux populations. Les investisseurs qui s'adressent à la wilaya pour réaliser des projets se heurtent à cette «pénurie» de terrains, ce qui les amène à s'implanter dans d'autres régions du pays. Pour pallier à cette «fuite», de nouvelles zones industrielles ont été créées à Aïn El Berda et sont en passe d'être aménagées et des lots seront attribués très prochainement aux demandeurs. Mais si le problème du foncier industriel est plus ou moins réglé, il reste cependant celui ayant trait aux projets relevant du sectoriel ou des plans communaux de développement qui peinent à trouver des terrains alors que ceux-ci sont squattés par des particuliers qui ont déposé des dossiers de régularisation. Les campagnes ponctuelles menées par les élus qui font exécuter les décisions de démolition de quelques constructions ne sont en réalité que des actions limitées et ne touchant que certains. Et donc en l'absence de réactions énergiques pour éradiquer ces constructions et récupérer les terrains, la situation empire avec en plus l'anarchie qui prend le pouvoir sur la Loi et l'Ordre. Où est donc l'Etat ? M. R.