La crise du marché international de l'automobile, conséquence de la crise économique mondiale, a fini par toucher le marché national, qui fait face à de nombreux problèmes structurels, selon les concessionnaires activant en Algérie. Ces derniers ont affirmé à Algérie presse service (APS) que de mauvais chiffres de ventes sont réalisés, suite à «des tours de vis relevés au niveau des banques concernant l'octroi de crédits pour financer l'achat de véhicules» qui proviennent dans leur majorité des banques étrangères. Or, ces dernières «sont de plus en plus prudentes quant à l'octroi de ces crédits à cause de la crise financière qui secoue les maisons mères». S'ajoutent à cela, la hausse des taux d'intérêt et la taxe sur l'achat de véhicule neuf, indiquent les concessionnaires. Tous ces éléments ont poussé la clientèle, elle aussi, à être prudente, suite à des informations colportées çà et là concernant la crise économique mondiale et préfère donc attendre. Pour démontrer les signes du ralentissement du marché automobile en Algérie, le responsable de Nissan Algérie dira que toutes les mesures d'incitation pour l'achat de véhicules (remises jusqu'à 100 000 DA, cadeaux offerts…) n'ont pas attiré beaucoup de clients. Cette situation a poussé ce concessionnaire à geler ses investissements concernant la réalisation de ses nouveaux show-rooms et le développement de son réseau de distribution. Peugeot Algérie, par le biais de son représentant, dit pour sa part «faire très attention à ses dépenses pour prévenir les effets de la crise». Sur le projet de texte, en cours de finalisation, relatif à l'exercice de l'activité de l'industrie automobile, de nombreux concessionnaires estiment que «ce créneau nécessiterait le développement d'un tissu industriel compétitif autour de cette filière ainsi qu'une main-d'œuvre qualifiée». Pour eux, l'industrie automobile nécessite aussi «la mise en place d'un cadre juridique adéquat, une accessibilité au foncier, une infrastructure routière développée et un réseau de services efficaces». La nécessité de développer «de petites manufactures qui se chargeront de la fabrication de composants entrant dans la fabrication des véhicules pour le compte de l'usine doivent être situées à proximité d'un port, de voies ferrées et de routes» a été évoquée par les concessionnaires. Le responsable exécutif de l'Association des concessionnaires algériens (ACA), Zekri Boualem, a, quant à lui, déclaré que «si le pays désire se lancer dans la fabrication d'automobiles, il faut qu'il soit attractif aux yeux des constructeurs automobiles, dont le premier objectif reste le gain». Rappelons que les statistiques des Douanes algériennes font état de l'importation en 2008 de plus de 352 315 véhicules pour une valeur de 286,9 milliards de dinars, contre 217 742 unités en 2007 (plus de 172 milliards de dinars). B. A.