Prévue pour la matinée d'hier, samedi à 9h, la rencontre devant réunir la ministre de l'Education nationale, Mme Nouria Benghabrit, avec les syndicats du secteur n'a pas eu lieu. Les syndicats ont simplement fait faux bond. Ils ont boycotté la réunion. Ce sont eux-mêmes qui le disent ainsi. «Nous avons demandé une réunion de négociation, non une réunion d'information. Si c'est pour les négociations, nous sommes partants. Si c'est pour l'information, nous sommes assez bien informés», affirmait Boualem Amoura, le porte-parole du Satef, joint par téléphone. Et ce dernier de préciser que le ministre du Travail, Mohamed El Ghazi et des responsables de la Caisse nationale d'assurance sociale (Cnas) devaient eux-aussi prendre part à la réunion. Le Satef, signataire de la Charte d'éthique, n'est pas le seul à fausser compagnie à la ministre et à assumer pleinement son acte, à quelques heures de l'entame d'une action de protestation intersyndicale qui s'annonce dure, aux conséquences fâcheuses sur plusieurs secteurs. En effet, contacté par téléphone, Idir Achour, le porte-parole du CLA, indique que l'organisation créée par le défunt Osmane Redouane, elle-aussi, a décidé de boycotter la rencontre et évoque la même raison : «Il y a eu déjà une réunion d'information, pourquoi en faire d'autres ?». En outre, «notre problème n'est pas dans l'incompréhension et l'application des changements décidés en ce qui concerne la retraite mais dans leur rejet total. Nous nous opposons avec force à la suppression de la retraite anticipée», poursuit-il. Le représentant du CLA rappelle que depuis sa création, l'organisation autonome milite pour la réduction des années de travail (seulement 25 ans) et non pour le rétablissement à 60 ans de l'âge de départ à la retraite. Les représentants du CLA et du Satef rapportent aussi que la décision de boycott a été prise à l'unanimité, suite à une réunion de l'alliance des syndicats. Les syndicats membres de l'Alliance sont le CLA, le Satef, le Cnapeste le Snapest, l'Unpef et le syndicat des enseignants du primaire. L'organisation des corps communs y faisait partie mais a fini par quitter l'alliance. La Fnte, affiliée à l'UGTA, n'y adhère pas, non plus. Et ce sont ces deux syndicats (Fnte et la coordination des corps communs), ajouté le Snte, qui ont répondu «présents» hier à la rencontre avec la ministre. L'on note également la présence des deux associations des parents d'élèves. Chose qui a suscité davantage l'ire des autres syndicats : «Dès le départ, les autres approuvent la suppression de la retraite anticipée. Pourquoi venir à la réunion ?» lance le porte-parole du Satef. Cette décision commune des organisations autonomes du secteur risque fort de fragiliser à nouveau le secteur, à sa tête Mme Benghabrit. Les syndicalistes et autres travailleurs qui contestent les décisions du gouvernement concernant la retraite et le code du travail refusent que leurs «droits chèrement acquis» soient à nouveau menacés. Y. H.