Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
Le président Bouteflika appelle les citoyens à préserver la paix sociale «Génocide» colonial, situation économique et politique au cœur du message du 1er Novembre
Dans un message adressé à la nation, à l'occasion de la célébration 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution du 1er novembre 1954, le président de la République qui a tenu, comme à son habitude, à marquer la commémoration de cet événement, a pointé du doigt plusieurs sujets d'actualité. Le chef de l'Etat est revenu sur le «génocide» du colonisateur et implicitement sur la non repentance de la France. Il a évoqué la crise économique que traverse le pays, appelant les citoyens à se mobiliser et à préserver la paix sociale. Il a aussi insisté sur la stabilité politique du pays. Abdelaziz Bouteflika a donc, en premier, rendu un hommage aux «glorieux martyrs» et a exprimé la reconnaissance du peuple aux «vaillants moudjahidine et moudjahidate, ceux et celles qui nous ont malheureusement quittés déjà, et ceux et celles auxquels nous souhaitons bonne santé et longue vie». Mais non sans rappeler que «la nuit coloniale a été jalonnée de massacres proches du génocide. Elle a généré aussi une spoliation massive de nos terres, au profit de colons étrangers, alors que des milliers d'Algériens subissaient la déportation. Elle a donné lieu, également, à une tentative d'éradication de notre identité nationale». Ces «réalités du colonialisme en Algérie», comme a dit le Président sont «des réalités que nul discours outre-mer ne saurait à jamais ni travestir ni, encore moins, effacer». Il a ainsi rappelé que les discours des personnalités françaises faisant état des bienfaits du colonialisme ne sauraient effacer la réalité vécue par le peuple algérien. Il a aussi suggéré, implicitement que les quelques déclarations et initiatives officielles allant dans le sens de la reconnaissance par l'Etat français des crimes commis durant l'époque de domination coloniale en Algérie restent insuffisantes au vu des crimes commis. «La lutte aura été terrible et disproportionnée en moyens. Le sol de l'Algérie aura été irrigué du sang d'un million et demi de martyrs, soit plus du sixième de sa population, les uns tombés héroïquement au champ d'honneur les armes à la main, les autres, hommes, femmes et enfants, enlevés dans les villes et les villages, et assassinés dans les geôles coloniales ou sous la torture», a tenu à rappeler le chef de l'Etat, non sans souligner que le tribut versé par le peuple pour son indépendance compte aussi «des centaines de milliers de veuves et d'orphelins, des centaines de milliers d'handicapés, et des millions de personnes déracinées de leurs terres et mechtas brûlées, souvent par le napalm». Le président Bouteflika a fini son intervention à propos de cette époque en soulignant qu'il s'agit là d'un «souvenir qu'il est de notre devoir de perpétuer dans la mémoire nationale, non par pour cultiver la haine, mais pour que nul n'oublie le prix que notre peuple a payé afin de vivre libre et indépendant». Evoquant l'ère de l'Algérie indépendante, le chef de l'Etat, qui a rappelé brièvement les sacrifices du peuple pour la construction de l'Algérie, a choisi d'aborder plus longuement les questions de l'avenir national. Et, à ce propos, le Président a parlé des aléas de la conjoncture économique et géopolitique extérieure. Il a affirmé que le succès de la bataille actuelle que doit mener l'Algérie «nécessite un front intérieur solide, afin d'en relever les défis multiples». Il s'agit en premier lieu du défi de la sécurité du pays face auquel, «l'Algérie sait pouvoir compter sur les capacités, le professionnalisme et le patriotisme de l'Armée nationale populaire, digne héritière de l'Armée de libération nationale, ainsi que sur le potentiel et l'expérience de ses corps de sécurité, pour préserver l'intégrité du territoire et éradiquer les résidus du terrorisme de son sol», a dit le chef de l'Etat. Tout en rendant hommage à ce corps, à l'engagement de ses éléments et leur mobilisation, le Président a appelé le citoyen à participer à «la sécurité du pays et la destruction du terrorisme». Il a déclaré à ce propos que «le terrorisme est un fléau en expansion dans le monde et dans notre voisinage. Les trafics d'armes et de drogues notamment, ont atteint un seuil dangereux dans notre sous-région. Notre Armée et nos corps de sécurité doivent donc pouvoir compter sur l'appui des citoyens et sur le développement de l'esprit civique dans toutes nos contrées». Concernant le défi du développement économique et social, le Président a commencé par rappeler les efforts gigantesques investis et les résultats remarquables atteints. Cependant, «l'Algérie fait face, depuis deux années, à une brutale détérioration de ses revenus, comme c'est le cas des autres pays producteurs de pétrole», a dit Abdelaziz Bouteflika, pour expliquer les dernières mesures d'austérité prises par le gouvernement avant de lancer, dans ce contexte également, un appel : «Je suis convaincu que chacun de vous tient à la sauvegarde de cette indépendance économique qui concorde avec notre fierté nationale. C'est donc là un motif supplémentaire d'en appeler à une mobilisation nationale pour partager l'effort que nous imposent nos difficultés financières conjoncturelles, afin de poursuivre notre processus prometteur de développement.» Tenant à éviter l'explosion sociale, exhortant à la raison ceux qui appellent aux mouvements de grèves, le chef de l'Etat poursuit son message en disant qu'«il nous reste également à concourir, ensemble, à la préservation de la paix sociale pour le succès de notre démarche de construction nationale. A cet effet, le gouvernement est attelé au dialogue et la concertation avec ses partenaires économiques et sociaux. Je les invite tous ensemble à concourir à la préservation de la paix sociale. J'invite, également, les citoyens à faire preuve de discernement face aux discours populistes ou électoralistes». Le troisième et dernier défi évoqué par le Président est relatif à la stabilité politique. Le chef de l'Etat, qui est également le président du Front de la libération nationale (FLN), a appelé toutes les formations politiques à concourir à la préservation de la stabilité. «C'est là une obligation pour chacun, envers le peuple source de la démocratie, et envers la Patrie unique pour tous.» Il a rappelé à la classe politique que même si «l'ambition de l'accès au pouvoir est la finalité du pluralisme démocratique, le succès de la démocratie pluraliste exige la stabilité». Un message, on ne peut plus clair, à tous les militants du FLN, même les opposants, pour s'allier autour du nouveau secrétaire général du parti. Le chef de l'Etat a également évoqué les nouvelles garanties de transparence et d'impartialité pour les prochaines élections législatives et locales, non sans rappeler que «la mise en place de la Haute instance indépendante de surveillance des élections a été engagée afin que cette institution soit opérationnelle avant les prochaines élections législatives». Enfin et avant de conclure son message, le Président a tenu à affirmer que «l'Algérie dispose des atouts nécessaires pour aller plus loin dans son développement, répondre davantage aux besoins sociaux de chacun de ses citoyens et rejoindre le peloton des pays émergents.» H. Y.