Crise financière, déficit budgétaire, rationalisation des dépenses, sont tous des signes que la conjoncture économique et sociale n'est pas dans sa meilleure forme. Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, l'admet à travers son message adressé au peuple algérien, à l'occasion de la commémoration de la Révolution de Novembre où il exhorte tous les citoyens à se serrer les coudes. Le chef de l'Etat appelle le peuple «à une mobilisation nationale pour partager l'effort». Cette dernière est nécessaire, selon Abdelaziz Bouteflika, eu égard à «la détérioration brutale, depuis deux années, des revenus des pays producteurs de pétrole, dont l'Algérie». Néanmoins, malgré la crise, le Président affirme que l'Algérie «a les capacités de redresser sa situation économique et financière et que son nouveau modèle de croissance lui permettra une mise en valeur plus intense de ses riches potentialités pour bâtir une économie plus diversifiée». S'adressant aux citoyens, «vous êtes un peuple respecté et admiré dans le monde pour sa capacité à résister et à relever les défis, et vous en avez administré la preuve à maintes reprises», a-t-il affirmé. Abdelaziz Bouteflika rassure que l'Etat s'attache à la justice sociale, soulignant l'importance d'«accélérer et approfondir les réformes qui ont enclenché une dynamique grâce à laquelle, nous enregistrons, chaque jour déjà, des progrès prometteurs». Sur la même lancée, le chef de l'Etat a évoqué le devoir qu'ont les partenaires économiques et sociaux, avec lesquels le gouvernement s'est attelé au dialogue et à la concertation, envers le succès de la démarche de construction nationale. Abdelaziz Bouteflika a tenu également, en cette conjoncture, a appeler les citoyens à «faire preuve de discernement face aux discours populistes ou électoralistes». Appel à la vigilance Confrontée à des risques de sécurité majeurs, le président de la République a appelé chaque citoyen et citoyenne à la vigilance. Dans un contexte sécuritaire délicat à l'échelle internationale, notamment dans les pays voisins, le chef de l'Etat a rendu hommage au travail rigoureux de l'Armée nationale populaire (ANP) et aux services de sécurité pour leur professionnalisme et leur mobilisation dans la lutte contre les résidus du terrorisme et les autres fléaux. «Le terrorisme est un fléau en expansion dans le monde et dans notre voisinage. Les trafics d'armes et de drogues notamment ont atteint un seuil dangereux dans notre sous-région. Notre armée et nos corps de sécurité doivent donc pouvoir compter sur l'appui des citoyens et sur le développement de l'esprit civique dans toutes nos contrées», a appuyé le Président Bouteflika. Dans le message du président de la République, il y a de nombreux défis d'envergure économique, sociale et politique, qui s'inscrivent dans une perspective de stabilité, condition sine qua non pour que le pays aille de l'avant dans sa marche vers le progrès économique et social. Ces défis «exigent, pour être relevés, un effort soutenu et un front intérieur solide pour faire face aux aléas de la conjoncture économique et géopolitique extérieure». Le troisième défi identifié par le président de la République est celui de la stabilité politique. Dans la perspective des prochaines élections législatives et locales, il rappelle que la mise en place de la Haute instance indépendante de surveillance des élections a été engagée. En sa qualité de garant de la Constitution, le Président s'est engagé à «veiller à la concrétisation et au respect des nouvelles garanties de transparence édictées par la Constitution, de sorte que la démocratie accomplisse de nouvelles avancées dans notre pays, que notre peuple s'investisse plus dans le choix de ses représentants, et que les Assemblées qui en résulteront, au niveau national et local, puissent concourir davantage au succès des réformes». S'adressant aux partis politiques, le chef de l'Etat a souligné que «le succès de la démocratie pluraliste exige la stabilité», les exhortant de ce fait à sa préservation. «C'est là une obligation pour chacun, envers le peuple source de la démocratie, et envers la Patrie unique pour tous», a-t-il affirmé.