Un hommage a été rendu, hier à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, au défunt moudjahid Rachid Adjaoud, un des rédacteurs de la plateforme de la Soummam en 1956. Cet hommage a eu lieu à l'occasion de la célébration du 62e anniversaire du déclenchement de la Révolution. Des membres de sa famille et des chercheurs universitaires venus spécialement de la wilaya de Béjaïa, région natale du moudjahid, ont témoigné de son parcours révolutionnaire tout en s'étalant sur les circonstances de la préparation du 1er novembre 1954, date du déclenchement de la lutte armée. Son cousin, Omar Adjaoud, a rappelé à l'assistance que le défunt Rachid a œuvré pour l'indépendance de l'Algérie depuis l'âge de 17 ans. Né en 1937 à Seddouk, dans la wilaya de Béjaïa, Rachid Adjaoud a commencé à travailler dans la mairie coloniale de Seddouk, d'où a démarré son parcours de militant de la cause nationale, a-t-il précisé. «Avant de rejoindre le maquis et en tant que secrétaire de l'administration coloniale, il faisait un travail d'espionnage et transmettait des documents et des informations aux moudjahidine. Quelques temps après, il a été contacté par les moudjahidine qu'il a rejoint en emportant avec lui la machine de dactylographie qu'il utilisait à la mairie», a-t-il encore rappelé. Zahia Benmehrez, une moudjahida qui a beaucoup côtoyé Rachid Adjaoud au niveau de poste de commandement de la wilaya III, a raconté, les larmes aux yeux, que son compagnon de lutte était très apprécié par le colonel Amirouche Aït Hamouda qui lui a confié de grandes tâches et lui faisait une confiance totale. Cette femme, blessée par balle à deux reprises pendant les quatre ans qu'elle a passés au maquis avec son mari qui était un proche collaborateur d'Amirouche, se souvient que le jeune Rachid était parmi les quatre membres du secrétariat qui ont tapé à la machine la plateforme du congrès de la Soummam en 1956. «L'administration française avait envoyé plusieurs émissaires à Adjaoud pour le convaincre de revenir en lui promettant des postes de responsabilité au sein de la mairie de Seddouk. Elle a ensuite mis tous les membres de sa famille en prison pour l'obliger à se rendre mais en vain, car l'amour de sa patrie et son engagement pour l'indépendance du pays étaient plus forts», a-t-elle témoigné. Avec chaudes larmes, Na Zahia qui avait travaillé courageusement comme infirmière au maquis mais qui a aussi pris les armes pour défendre la terre de ses ancêtres, a rappelé que «l'indépendance et la liberté ont été payées par le sang de milliers d'Algériens, des sacrifices des veuves de chouhada qui ont élevé seules leurs enfants au milieu de toute la maltraitance que l'armée coloniale leur a imposée». «Des hommes et des femmes qui ont passé des semaines entières sans boire, ni manger. Ils ont été torturés, tués et blessés mais n'ont jamais renoncé à leur cause. L'Algérie est souveraine grâce à eux», a-t-elle martelé. D'autres intervenants lors de cet hommage comme Ouatmani Settar de l'université de Béjaïa, Amar bettache, un spécialiste de l'insurrection de 1871 et Ali Ahmed Chabane de l'université de Tamda (Tzi Ouzou) sont revenus sur le travail politique mené par les militants de la cause nationale pour aboutir au déclenchement de la guerre de libération nationale, le 1er novembre 1954. APS