Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.
15e Colloque international Abdelhamid-Benhadouga sur le roman La manifestation s'ouvre aujourd'hui à Bordj Bou Arréridj en présence de plusieurs experts
Ce colloque a pour objectif le développement de la littérature algérienne, la consécration de ses maîtres et la découverte de nouveaux talents Après cinq années d'éclipse, le colloque international Abdelhamid-Benhadouga sur le roman revient pour sa 15e édition, et s'ouvrira, aujourd'hui, au complexe culturel Aïcha-Haddad à Bordj Bou Arréridj pour une durée de trois jours. Placée sous le thème «le roman et les arts entre expérimentation et critique», la rencontre réunira des chercheurs algériens ainsi que des universitaires d'Egypte, d'Irak, de Jordanie, du Maroc, des Emirats arabes unis, de France et d'Espagne, a précisé la direction de la culture de la wilaya à l'APS. Il est également précisé que le colloque débattra plusieurs axes dont l'esthétique dans le roman algérien, les auteurs de la nouvelle génération et le rôle de la critique littéraire. Le colloque dont le comité d'organisation est présidé par le romancier et critique Saïd Boutadjine prévoit l'organisation d'ateliers animés par des écrivains et universitaires, la présentation de pièces de théâtre et films ainsi que l'organisation du concours «Abdelhamid- Benhadouga» du roman. Ce colloque qui porte le nom de Abdelhamid Benhadouga en hommage au père de ce genre littéraire a pour objectif le développement de la littérature algérienne, la consécration de ses maîtres et la découverte de nouveaux talents. Pour rappel, la précédente édition avait été consacrée à la thématique de la femme dans la littérature de Benhadouga. Cette thématique avait permis de mettre en exergue le travail et l'œuvre de la romancière algérienne Fadhila El Farouk qui vit au Liban. Plusieurs œuvres de ces romancières sont étudiées que ce soit pour le contenu féministe ou pour leur forme qui allient finesse toute aussi féminine et sensibilité. Il est à noter que la wilaya de Bordj Bou Arréridj est un gisement de talents qui a enfanté plusieurs noms connus de la littérature algérienne comme Djilali Khellas, Lahbib Sayeh, Wassini Laaredj et Mouloud Achour. Abdelhamid Benhadouga est né le 9 janvier 1925 à El Mansoura, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Il fit ses études dans les deux langues, arabe et française qu'il entamera dans son village d'El Hamra et intégrera par la suite l'Institut Ketani de Constantine puis l'Université d'El Zeitouna de Tunis. De 1957 à 1974, il écrira plus de 200 pièces radiophoniques de théâtre et sketches en langue arabe, pour la Radio tunisienne, la BBC et la Radio et Télévision algériennes. En 1958, il rejoint le FLN en Tunisie où il collabore à l'émission radiophonique «La voix de l'Algérie». Il fut un écrivain prolixe. Il a entre autres écrit Al Djazair Bayn el amsi wa lyawm (L'Algérie entre hier et aujourd'hui, un recueil d'articles publié en 1958, Banae As-Soubh (La mise à nu), roman de 1974, Wa Ghadan yaoum djadid roman de 1992. Il a également écris de la poésie «Al-Arwah Al Shaghira» (Ames vacantes) en 1967. «Rih el Djanoub» (Le vent du sud) est l'un de ses plus beaux écrits. Il sera adapté au cinéma et traduit dans plusieurs langues dont le français, le hollandais, l'allemand et l'espagnol. «Rih el Djanoub» est considéré par la critique comme étant le premier véritable roman algérien écrit en langue arabe. Abdelhamid Benhadouga est décédé en 1996, à Alger. Dans un émouvant article-hommage signé par Waciny Laredj, il est souligné que «l'écriture chez Benhadouga obéit fondamentalement à une stratégie implicite. Elle est partagée entre un rôle social et un rôle purement littéraire, où se marient femmes, terre et mots. D'une part, elle est constamment à l'écoute des fracas invisibles qui bouleversent la société algérienne, d'autre part elle s'attache viscéralement à la littérature comme phénomène ayant ses propres lois qui la gèrent de l'intérieur». Il précise que le souci majeur de l'auteur «était de répondre à l'attente d'une société en proie à toutes les dérives, entre une féodalité en pleine difficulté devant les différentes mutations et une modernité qui s'imposait difficilement sur les restes d'un archaïsme trop résistant». S. B./APS