L'immunothérapie sera introduite prochainement au profit des personnes atteintes du cancer des poumons, du sein et de la vessie, a annoncé, vendredi dernier à Alger, le chef de service oncologie au Centre de lutte anti-cancer de Blida, le Pr Adda Boulendjar. Il s'agit d'une méthode de traitement permettant de lutter contre toutes sortes de maladies et notamment le cancer par l'administration de médicaments qui vont activer et mobiliser les défenses immunitaires. En optant pour ce traitement, les chercheurs et médecins explorent les nombreuses pistes possibles pour faire en sorte que le système immunitaire s'attaque de façon efficace aux cellules cancéreuses. «C'est une piste importante de la recherche cancérologique actuellement», s'accordent à dire les spécialistes. En effet, les recherches en immunothérapie permettent de mieux comprendre comment les cellules cancéreuses arrivent à échapper aux défenses immunitaires. Les traitements d'immunothérapie visent donc à redonner au système immunitaire sa capacité de réaction et d'action face aux cellules cancéreuses. Les résultats des traitements ont confirmé la supériorité de l'immunothérapie sur la chimiothérapie standard. Plusieurs traitements d'immunothérapie sont déjà disponibles et sont utilisés dans le traitement de certains cancers, aux côtés de la chirurgie, de la radiothérapie et de la chimiothérapie. En éliminant les dernières cellules cancéreuses qui auraient échappé aux autres traitements, l'immunothérapie pourrait, par exemple, transformer une rémission en guérison définitive. Lors du 8e Congrès d'oncologie organisé par la Société algérienne d'oncologie en coordination avec la Ligue arabe de lutte contre le cancer, le spécialiste avait annoncé que l'immunothérapie sera bientôt introduite en Algérie et qu'elle sera destinée aux personnes atteintes de cancer du sein, des poumons, de la vessie, tout en soulignant qu'il s'agit du dernier traitement médical mis au point dans ce domaine. Il a tout de même précisé que les essais cliniques effectués par les pays développés ont prouvé l'efficacité de ce médicament dans l'amélioration de la qualité de vie du malade. Plus de 400 médecins spécialistes de différentes régions du pays ont pris part à cette rencontre scientifique pour parler des bienfaits de cette thérapie et se former aux méthodes d'administration du traitement conformément aux recommandations américaines et européennes. De son côté, le Dr Soria Talhi, oncologue au CHU Frantz-Fanon a salué les efforts consentis par les pouvoirs publics pour que les malades puissent bénéficier de traitements récents dont l'immunothérapie qui sera prochainement disponible sur le marché national. Par la même occasion, elle a rappelé que l'Algérie compte 40 000 nouveaux cas par an dont 11 000 cas de cancer du sein, soit 130 cas par an pour 100 000 habitants, selon les statistiques de 2014. «Le cancer des poumons représente 15% de l'ensemble des cancers qui atteignent l'homme soit une moyenne de 20 nouveaux cas par an pour 100 000 habitants», a-t-elle précisé affirmant que les cancers du sein et des poumons enregistrent une hausse sensible au sein de la société. La spécialiste a affirmé lors de son intervention que le dépistage précoce du cancer du sein protège la femme des complications de la maladie. Pour lutter contre cette maladie qui emporte chaque jour des centaines de personnes, les autorités publiques et les services concernés ont pris différentes mesures dont la plus importante est l'adoption du plan anti-cancer 2015-2019. A ce sujet, le chargé de la coordination, du suivi et de l'évaluation de ce plan, le Pr Messaoud Zitouni, avait annoncé dans une de ses déclarations que les objectifs du programme du plan anti-cancer 2015-2019 ont été atteints en partie dès la première année de son lancement. Pour sa part, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Abdelmalek Boudiaf, avait souligné que la réalisation des objectifs de lutte contre le cancer nécessite une mobilisation collective de l'ensemble des acteurs. C. C.