Les participants à un 1er séminaire sur les activités pharmaceutiques, qui s'est ouvert hier à Oran, ont plaidé pour la création d'une spécialité «Pharmacie hospitalière» compte tenu du rôle important que joue le pharmacien dans la sécurisation des soins et le bon fonctionnement de tout établissement sanitaire. Pour le Pr Nassima Moussaoui, présidente du comité d'organisation de ce séminaire, initié par le département de pharmacie de la faculté de médecine d'Oran, la formation spécialisée dans ce domaine est «absente en Algérie». Le constat de l'état des lieux mérite une réflexion attentive car, dans la majorité des cas, les tâches du pharmacien hospitalier dans les hôpitaux «se limitent à la gestion des commandes, le stockage et la dispensation des médicaments et des dispositifs médicaux», a-t-elle indiqué à l'APS, en marge de ce séminaire, organisé autour des thèmes de «La pharmacie hospitalière» et «Les traitements médicaux innovants». Pour la professeure, il est important de se pencher sur les «véritables» missions d'un pharmacien d'hôpital dont les tâches sont aussi polyvalentes que variées. «Qu'en est-il des autres missions ? La réalisation des préparations hospitalières, la reconstitution des anticancéreux, l'assurance de la traçabilité des médicaments et des dispositifs médicaux, de la participation aux actions de pharmacovigilance, de l'assurance de la sécurisation du médicament, toutes ces missions sont normalement du ressort du pharmacien hospitalier», indiquera le Pr Moussaoui. La pharmacie hospitalière en tant que discipline a bien été intégrée dans le cursus de graduation depuis 2014, néanmoins pour avancer vers cet objectif de développer la pharmacie hospitalière, une formation spécialisée s'impose, a-t-elle recommandé. «Une formation qui permettra de fournir aux pharmaciens hospitaliers les qualifications nécessaires pour qu'ils puissent aborder avec compétence le milieu professionnel très complexe», a-t-elle précisé. De son côté, le Pr Hassiba Rezzkallah, chef de département de pharmacie de la faculté de médecine, a mis l'accent sur le rôle incontournable du pharmacien hospitalier dans la chaîne des soins et la prise en charge des patients, soulignant que la pharmacie de l'hôpital est en quelque sorte le «poumon de tout établissement de santé, car sans matériel ou médicaments tous les efforts des médecins et des infirmiers seraient voués à l'échec». «Depuis 2014, nous avons dans le cursus universitaire, en cinquième année, un module de pharmacie hospitalière. Toutefois, nous œuvrons encore pour la création d'une spécialité à part entière, compte tenu de l'importance de cet élément dans le parcours de traitement des patients mais aussi dans la bonne marche de l'établissement hospitalier», a précisé la responsable. Pour sa part, le Pr Yahia Dellaoui, président du comité scientifique de ce séminaire et professeur à la faculté de médecine d'Oran, a souligné un manque de services de pharmacie hospitalière dans les établissements sanitaires, estimant que la pharmacie hospitalière devrait avoir son service indépendant, à l'instar des autres spécialités de cardiologie, de pneumologie... etc. «Cette spécialité est pénalisée par le manque de services hospitalo-universitaires, d'une part, et l'absence de statut du pharmacien hospitalier en Algérie, d'autre part», a-t-il conclu. Des communications autour du «rôle du pharmacien hospitalier dans la sécurisation des soins dans les établissements de santé» et de «la gestion hospitalière», entre autres, ont été présentées. Le deuxième thème retenu pour cette journée permettra d'aborder des préoccupations liées à «l'intérêt de la mise en place des tests génétiques pour l'utilisation des thérapies ciblées» et à «l'apport des nanotechnologies à la santé» et «les bio-marqueurs en oncologie». APS