La grève de trois jours à laquelle a appelé l'Intersyndicale pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite a été marquée par un suivi mitigé dans plusieurs secteurs de la Fonction publique ainsi que l'organisation de sit-in pacifiques à travers plusieurs wilayas. Ainsi et pour le secteur de l'Education qui généralement donne le ‘‘La'' à ce mouvement de protestation, la grève a été partiellement suivie à Alger. La grève de trois jours à laquelle a appelé l'Intersyndicale pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite a été marquée par un suivi mitigé dans plusieurs secteurs de la Fonction publique ainsi que l'organisation de sit-in pacifiques à travers plusieurs wilayas. Ainsi et pour le secteur de l'Education qui généralement donne le ‘‘La'' à ce mouvement de protestation, la grève a été partiellement suivie à Alger. A Dar El Beïda, Kouba, EL Madania et Sidi M'hamed, les cours ont été normalement assurés alors qu'au niveau de l'école primaire de Rahmani de Jolie vue ou encore au Lycée Idrissi, les élèves ont dû rebrousser chemin. A l'Ouest où le taux de suivi de ce mouvement de protestation oscille entre 20 et 55%, selon les chiffres communiqués par les différents syndicats, «la mobilisation a été marquée par des rassemblements devant les sièges de wilaya et des taux de suivi du mot d'ordre de grève diversement apprécié d'une région à une autre», selon les correspondants de l'APS. Le rassemblement, à Oran, des syndicats autonomes (santé, éducation et collectivités locales) devant le siège de la wilaya pour exprimer un rejet du projet de la loi sur la retraite et la défense du pouvoir d'achat, est également à souligner. A Relizane, le mouvement de protestation dans le seul secteur de l'Education, a atteint un taux de suivi de 63,54%, selon l'Intersyndicale formée localement par cinq syndicats (Snapest, Cnapest, CLA, l'Unpef et Snte). A Saïda, le secteur a été peu touché par le mouvement de protestation avec un taux de suivi de 5,18% selon les services de la wilaya, alors que les syndicats autonomes avancent un taux de suivi de 65%. A Sidi Bel Abbès, la journée a été marquée également par un rassemblement d'un collectif de 12 syndicats autonomes devant le siège de la wilaya, scandant les mots d'ordre consignés dans la plateforme de revendications de l'Intersyndicale. A l'est du pays, l'appel à la grève lancé par l'Intersyndicale a été diversement suivi, selon nos correspondants. Dans la wilaya de Constantine, le taux global de suivi, au premier jour de cet appel au débrayage, dans le secteur de l'Education était de l'ordre de 13, 64%, selon le directeur de l'éducation. Ce dernier a précisé que le taux de suivi dans le cycle primaire a atteint 3% contre 13% recensé dans le cycle moyen et 18% dans le palier secondaire. De son côté, le porte-parole de l'Intersyndicale a indiqué que le taux du débrayage a atteint à Constantine 60% pour les trois cycles de l'éducation. Dans la wilaya d'El Tarf, le taux de suivi du mouvement de grève a atteint 16,76% ont affirmé les services de l'éducation alors que les syndicats autonomes ont avancé 30% dans les trois paliers du secteur de l'éducation. A Annaba, la grève a été suivie à 15,89% pour la direction de l'éducation et à 59%, selon les données de l'Intersyndicale. A l'instar des autres régions du pays, au Sud, le suivi a été également partiel. Quant aux taux de suivi, ils diffèrent selon la source. En effet, les services du ministère de l'Education parlent d'un taux de 30% alors que les syndicats autonomes avancent un taux de 70%. Les grévistes de Ouargla, d'El-Bayadh, Illizi et El-Oued, ont ponctué leur arrêt de travail par l'organisation de sit-in devant les directions de wilayas de leurs wilayas respectives. Rappelons que treize syndicats autonomes de différents secteurs relevant de la Fonction publique dont l'éducation nationale, la santé, la formation et l'enseignement professionnels et les collectivités locales avaient appelé à une grève cyclique de trois jours et des rassemblements dans les wilayas pour revendiquer l'annulation du projet de loi relatif à la retraite et leur association dans l'élaboration du nouveau code du travail. Un second débrayage aura lieu la semaine prochaine, du 27 au 29 novembre. L'Intersyndicale a annoncé également l'organisation de rassemblements régionaux le 23 du même mois à Laghouat, Sétif, Oran et Boumerdès devant les sièges de wilayas et enfin, un rassemblement national devant le siège de l'Assemblée populaire nationale (APN) à Alger, le 27 novembre. Ce cycle de grèves est le second qu'organise l'Intersyndicale de la Fonction publique depuis l'annonce de la suppression de droit au départ à la retraite sans condition d'âge. Deux grèves de deux jours chacune ont eu déjà lieu au courant du mois d'octobre dernier. Précisons enfin que face à cette contestation, le gouvernement a choisi la fermeté affirmant par la voix du Premier ministre, Abdelmalek Sellal qu'il ne compte nullement renoncer au projet de loi visant de supprimer le départ à la retraite avant 60 ans. La fermeté de Abelmalek Sellal a été précédée par celle de ses ministres. A ce propos, il y a lieu de rappeler les déclarations du ministre du Travail, qui a accusé les syndicats autonomes, tantôt de vouloir tromper l'opinion publique, tantôt de présenter «des arguments fallacieux». De son côté, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf a menacé de saisir la justice pour statuer sur la légalité de la grève enclenchée par les praticiens de la santé publique. Mme Benghabrit qui continue d'affirmer que les portes du dialogue restent ouvertes et que la revendication syndicale ne relève pas de son secteur, a annoncé des retenues sur salaires des enseignants grévistes. Du côté de l'Union générale des travailleurs algériens (Ugta), le secrétaire général, Abdelmadjid Sidi Saïd a affiché son opposition à ce mouvement de grève évoquant la stabilité et la paix qui seraient, selon lui, menacées. H. Y.