Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Le secteur de l'éducation est en ébullition. Les mouvements de protestation s'y multiplient. Il est devenu l'espace d'expression privilégié des syndicats autonomes, lesquels ont permis de mettre les pleins feux sur les revendications des travailleurs de l'éducation. L'UGTA et ses fédérations, discréditées, les syndicats autonomes ont libéré, en réalité, l'action syndicale qui demeurait auparavant déconnectée de la crise sociale vécue au quotidien par les travailleurs de la fonction publique en général et de l'éducation en particulier. Ainsi, après le SNAPEST, le CLA et le CNAPEST, le SNAE vient de voir le jour pour enrichir la lutte revendicative dans la fonction publique. En effet, les adjoints de l'éducation, suite à leur assemblée générale organisée jeudi dernier à Alger, à laquelle ont pris part des délégués de 12 wilayas, ont décidé de créer le Syndicat national autonome des adjoints de l'éducation (SNAE). Au nombre de 50 000 dans les établissements scolaires, les adjoints de l'éducation se sont fait connaître ces derniers temps à travers des rassemblements, des mouvements de débrayage et des grèves. Mais, décidés à ne pas lâcher, ces fonctionnaires ont fait le choix de s'organiser et de se regrouper en un mouvement syndical autonome pour poursuivre leur lutte. Et pour avancer leurs revendications, ils n'écartent aucune option. C'est en tout cas le message que nous a délivré le tout nouveau secrétaire Général du SNAE, Saïdi Sief Lyes, qui s'est déplacé, hier, à notre rédaction en compagnie de plusieurs de ses camarades. «Nous sommes lésés par le nouveau statut que veut nous imposer la tutelle. En plus, nous sommes largement sous-payés par rapport à l'importance du travail que nous effectuons chaque jour dans les établissements scolaires. Nous avons pour mission de veiller au respect des règlements intérieurs des établissements et d'orienter les élèves dans leur scolarité. Normalement, selon la réglementation en vigueur, pour 150 élèves, il doit y avoir un adjoint de l'éducation chargé de les encadrer. Mais, sur le terrain, on recense un adjoint de l'éducation pour plus de 250 élèves. Imaginez toute la charge de travail que nous subissons quotidiennement», explique Saïdi Sief Lyes. Notre interlocuteur ne peut s'empêcher de tonner contre les salaires insignifiants que perçoivent ses confrères : «Pour tout le travail que nous accomplissons, nos salaires ne dépassent guère les 24 000 DA pour les plus chevronnés d'entre nous ! Peut-on vivre avec un tel salaire ? Est-ce digne de notre labeur ?» s'interroge-t-il. Il est à noter que le SNAE revendique essentiellement la classification des adjoints de l'éducation à la catégorie 10 au lieu de la 7, une réduction du volume horaire, actuellement de 36 heures par semaine, l'ouverture de cycles de formation pour le recyclage des travailleurs de ce corps et la suppression de la permanence des vacances scolaires. Les adjoints de l'éducation exigent également leur réintégration dans les listes d'aptitude pour bénéficier de la promotion au poste de surveillant général, avantage bloqué pat le nouveau statut, alors que l'article 90 du décret exécutif n°49-90 du 6 février 1990 le leur garantissait. La définition des tâches avec précision figure également parmi les revendications du SNAE, qui demande en dernier lieu de faire la part des choses entre les missions de l'adjoint de l'éducation et celles du conseiller pédagogique.