Le Sahara occidental, dernière colonie en Afrique sous le colonialisme marocain ou encore la Palestine sous les raids et les multiples génocides que perpétue Israël sur son sol sont deux questions internationales pour lesquelles l'Algérie ne cesse de réitérer son soutien et ses positions, avec seul crédo : l'autodétermination des peuples. Ainsi, le ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Ramtane Lamamra, a indiqué, hier, à Alger que le parachèvement de la décolonisation en Afrique était tributaire de la solidarité et du soutien des peuples du continent à la cause sahraouie. Dans une allocution à l'ouverture du Colloque international intitulé : «Contribution de l'Algérie à la décolonisation en Afrique», M. Lamamra s'est dit convaincu que «le parachèvement du processus de la décolonisation en Afrique et la pleine consécration du droit des peuples à l'autodétermination sont tributaires de la solidarité entre les peuples africains et de leur soutien à la cause sahraouie conformément aux fondements et références de lutte et à la légalité internationale». «Fidèle à ses principes constants et à ses convictions ancrées quant au soutien au droit des peuples à l'autodétermination, l'Algérie a apporté l'appui nécessaire à nombre d'Etats africains pour le recouvrement de leur souveraineté et leur liberté», a-t-il rappelé, soulignant que cet appui «s'est matérialisé sur les plans politique, diplomatique, militaire, financier, mais aussi de la formation des dirigeants révolutionnaires de ces pays frères qui ont joué un rôle crucial dans l'indépendance de leurs pays». Parmi les «principes authentiques» de la diplomatie algérienne sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, le ministre a évoqué son attachement «constant» à répandre les principes de paix et de stabilité entre les peuples et sa contribution au règlement des conflits par la voie pacifique conformément aux valeurs de Novembre. Il a affirmé que «l'Algérie est demeurée fidèle à son appartenance africaine, s'employant à promouvoir la coopération et à renforcer ses relations avec les différents Etats africains et consentant d'importants efforts pour réunir les conditions propices au développement durable et l'éradication de la pauvreté, l'analphabétisme et les maladies». Le ministre a mis en avant, dans ce sens, l'initiative du président de la République consistant en l'annulation de la dette de nombre d'Etats africains. Pour M. Lamamra, la manifestation économique qui se tiendra dans les prochains jours à Alger permettra de passer en revue les moyens à même de promouvoir la coopération entre les hommes d'affaires africains, d'explorer les opportunités d'investissement et de partenariat, et de développer les échanges commerciaux «au service d'une plus grande coopération et des intérêts communs des peuples africains». La grandeur de la révolution algérienne, la justesse et la noblesse de sa cause «ont en fait une source d'inspiration pour tous les peuples et nations épris de liberté et un phare pour tous les mouvements de libération à travers le monde», a-t-il insisté. «Quand le continent africain était le plus exposé aux affres du colonialisme et de la discrimination raciale sous toutes ses formes, c'est tout naturellement que l'Algérie a été le point de chute des grandes figures africaines de la résistance comme Nelson Mandela de l'Afrique du Sud, Robert Mugabé du Zimbabwe, Samora Machel du Mozambique, Amilcar Cabral de Guinée-Bissau, Sam Nujoma de Namibie et Agostinho Neto de l'Angola», a encore dit le chef de la diplomatie algérienne. M. Lamamra a rappelé par ailleurs «la contribution importante» et «le rôle exceptionnel» du président Bouteflika lors de sa présidence de l'Assemblée générale de l'ONU en 1974 notamment l'exclusion de la délégation sud-africaine de l'apartheid. Il a, en outre, mis l'accent sur l'occasion donnée, pour la première fois, au Président de l'Organisation de libération palestinienne (OLP), feu Yasser Arafat, de participer aux travaux de l'assemblée générale et de prendre la parole, faisant de lui le premier leader d'un mouvement de libération à monter à la tribune des Nations unies. M. Lamamra a réaffirmé à cette occasion «le soutien de l'Algérie au peuple palestinien pour le recouvrement de ses droits légitimes et l'instauration d'un Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale». Pour sa part, le ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni a indiqué que la Guerre de libération nationale qui a mis fin à 132 ans de colonialisme, grâce à son parcours jalonné de résistances populaires, de luttes de libération et de positions fermes est devenue une «référence» pour les mouvements de libération en Afrique, et a ouvert les bras aux chefs de ces mouvements dans le domaine de l'instruction et des enseignements. L'Algérie poursuivra résolument ses efforts pour la consolidation de ses relations de coopération avec les pays africains et la création d'un cadre adéquat pour exprimer sa solidarité avec les peuples du continent et le soutien aux causes justes, notamment le parachèvement du processus de décolonisation au Sahara occidental, a-t-il encore affirmé. Le ministre des Moudjahidine a appelé les pays africains «au resserrement des rangs et à l'unification des positions», et à s'adapter aux nouvelles données stratégiques, politiques, économiques et sociales pour éviter la marginalisation et l'exclusion du processus de prise de décisions sur la scène internationale». A. B.