A l'occasion d'une rencontre organisée, hier à Alger, autour de la problématique «Innovation et e-santé, quel modèle et avenir pour l'Algérie ?», sous le parrainage du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière, les spécialistes ayant pris part à cet événement ont souligné que le recours aux technologies de l'information et de la communication (TIC) pour la gestion du système de santé en Algérie est «incontournable». Les professionnels de la question considèrent que les TIC sont très importants pour la gestion du système de santé en Algérie afin de moderniser davantage ce secteur qui est très sensible. Le spécialiste des TIC au bureau algérien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS-Algérie), Mohamed El Amine Djaker, a observé dans son exposé que l'utilisation de ces nouveaux moyens de communication «a révolutionné les prestations de soins et la gestion du système de santé», à travers le monde, plaidant pour que l'Algérie les «intègre impérativement pour le développement du secteur de la santé». Il fera savoir à ce sujet que l'OMS, en collaboration avec le ministère de la Santé, a réalisé une enquête en 2015 sur la «cybersanté» en Algérie, dans l'objectif d'asseoir une stratégie nationale d'informatisation du secteur, précisant que ce projet est «en cours» de concrétisation. L'OMS a également réalisé une autre enquête sur «Les facteurs de risque des maladies non transmissibles», en recourant aux ordinateurs de poche, a-t-il poursuivi, informant également l'appui par l'agence onusienne de la faculté de médecine d'Alger pour la réalisation d'une plate-forme e-learning destinée aux utilisateurs du projet «Be-healthy, Be-mobile». Promouvoir la santé via l'utilisation du téléphone mobile, il s'agit d'un projet impliquant la direction de la Prévention, au ministère de la Santé, a-t-il précisé. Pour sa part, le directeur des systèmes informatiques au niveau de ce département, Hadj Miloud Abdelkader, a soutenu que l'introduction des TIC dans ce secteur constitue «un levier et une valeur ajoutée» pour celui-ci, dans le sens où, a-t-il explicité, la prise en charge du patient s'en trouverait améliorée, en même temps que seront réduites les erreurs médicales. «Les TIC créent un cadre propice, offrent un tableau de bord au praticien et contribuent à la prise de la bonne décision», a-t-il souligné, notant qu'à travers la nouvelle loi sanitaire, le ministre de la Santé, Abdelmalek Boudiaf, a décidé d'une «transformation par le numérique» du secteur. Rappelant, à ce propos le lancement du projet Sihatic, M. Hadj Miloud a estimé que celui-ci «fournit des outils pour une meilleure prise en charge du patient», citant, entre autres, l'aspect consistant à soulager le malade de la contrainte de son dossier médical. «Grâce à l'informatisation des données qui assurent la disponibilité de l'information, le médecin traitant a accès directement aux données liées à son patient et que son confrère peut lui transférer si besoin», a-t-il détaillé. Dans un mot adressé aux organisateurs de cette rencontre, le ministre de la Santé a considéré que les TIC contribuent à «la prise en charge des besoins en système d'informations sanitaires, mais aussi à ceux liés aux applications de gestion et de e-santé», ajoutant que cette rencontre devra «aider à la mise en place et à l'utilisation optimale» du projet Sihatic. La modernisation du secteur de la santé en Algérie demeure le cheval de bataille des pouvoirs publics pour assurer des soins adéquats aux citoyens et pour hisser le secteur au diapason des pays développés. F. O./APS