L'insertion des nouvelles technologies de l'information de la communication (TIC) dans la gestion des établissements hospitaliers et l'amélioration de la prise en charge du patient ont été au centre de la rencontre internationale organisée, hier, à l'hôtel Sofitel d'Alger. Les professionnels de la question sont intervenus à l'occasion d'une rencontre sur « l'Innovation et e-santé, quel modèle et avenir pour l'Algérie ? », organisée sous le parrainage du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Ce workshop international ayant regroupé des experts venus de Finlande, France, Turquie et Tunisie, intervient au moment où le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'apprête à mettre en place le système Sihatic qui prend en charge non seulement les besoins en système d'information sanitaire mais également ceux liés aux applications de gestion et de e-santé. « Ce projet s'appuie sur trois axes essentiels. Il s'agit de l'amélioration de la prise en charge des patients, la création d'un cadre adapté facilitant les protocoles de soins et d'offrir un tableau de bord pour les médecins en charge des cas », a souligné Abdelkader Hadj Miloud, responsable des systèmes informatiques au ministère de la Santé dans son allocution d'ouverture de la rencontre. Selon lui, « le patient est le plus grand bénéficiaire de cette application puisqu'elle permet de le décharger du fardeau de la paperasse et de minimiser les erreurs ». Pour atteindre cet objectif, « la démarche nationale a besoin de bases et de réseaux qui seront déployés par les établissements », a-t-il précisé. Un premier réseau de télémédecine en Algérie a déjà été lancé pour pallier le manque de médecins spécialistes, notamment dans les zones enclavées. Il sera suivi par le lancement d'un autre système, celui de la téléradiologie. L'Algérie, consciente de l'opportunité de mettre en place un tel levier, a, avec l'appui de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), « mené en 2015 une enquête sur la stratégie cybersanté. Comme elle a réalisé un projet destiné à la faculté de médecine consistant en l'utilisation d'un ordinateur de poche et l'étude des facteurs de risque des maladies non transmissibles ». L'autre support de partenariat entre le ministère et l'institution onusienne a trait à « l'exploitation d'une plateforme e-learning d'ici deux semaines, ainsi que l'initiation à Health B Mobile par la Direction de la prévention et de la promotion de la santé », a-t-il confirmé. Le coordinateur des académies et de la communauté de l'Université d'Oslo (Finlande), Matthieu Pinard, a, lors de son intervention, mis l'accent sur la « possibilité d'améliorer la gestion du flux de données qui noie le système de santé ». Ceci permettra « de se concentrer sur la qualité des soins et assurer un système sanitaire mieux géré ». Cette base de données est, pour l'orateur, « plus fiable, capable d'anticiper les décisions de protocole ». Concernant notre pays, Pinard a souligné que « l'Algérie utilise depuis deux ans le DHIS2 (système d'information décisionnel) », un outil de pilotage des services de santé.