Malgré les dernières mesures prises par Ahmed Ouyahia d'actionner la commission de discipline, la fronde s'élargit au RND. En effet et selon un communiqué sanctionnant leur réunion tenue hier à Béjaïa, les onze militants et anciens cadres qui composent le groupe de redresseurs du RND, ont annoncé la tenue hier à Béjaïa d'une réunion qui a regroupé les militants et cadres de différentes wilayas de l'est du pays afin d'examiner la situation du parti et de réaffirmer leur engagement de poursuivre leur action jusqu'à la remise du parti «sur les rails». Malgré les dernières mesures prises par Ahmed Ouyahia d'actionner la commission de discipline, la fronde s'élargit au RND. En effet et selon un communiqué sanctionnant leur réunion tenue hier à Béjaïa, les onze militants et anciens cadres qui composent le groupe de redresseurs du RND, ont annoncé la tenue hier à Béjaïa d'une réunion qui a regroupé les militants et cadres de différentes wilayas de l'est du pays afin d'examiner la situation du parti et de réaffirmer leur engagement de poursuivre leur action jusqu'à la remise du parti «sur les rails». Les signataires dont des membres du conseil national, des ex-députés, des élus locaux et des cadres du parti (Semati Zoghbi, Nouria Hafsi, Yahi Mustapha Hita Amar, Kacem Kebir, Sahel Ali, Zitouni Tayeb, Boudina Mokhtar, Abdelhamid Ben Bouzid et Boudrahem Hafid) ont également annoncé l'installation de la commission temporaire de coordination et de suivi de la wilaya de Béjaïa du mouvement national de sauvegarde du RND. Cette dernière est composée de huit membres, selon les frondeurs qui ne donnent aucune précision sur la composante. Ils affirment cependant leur intention de continuer l'installation d'autres commissions de coordination et de suivi à travers le pays. Une décision prise après l'élargissement de la consultation de la base militante du parti à travers l'ensemble du territoire national «notamment avec d'anciens ministres, parlementaires, sénateurs et élus locaux qui ont été exclus», précise le communiqué. Il y a lieu de rappeler à ce propos que Nouria Hafsi avait averti que si l'appel des frondeurs n'était pas entendu, les opposants allaient actionner les instances parallèles du parti. «Nous avons des structures dans les 48 wilayas», avait déclaré la secrétaire générale de l'Unfa. A l'issue de la réunion d'hier, les présents ont affiché leur détermination à poursuivre leur lutte pour le changement au sein du parti. Ils ont rappelé les raisons de la contestation en dénonçant la gestion du secrétaire général du parti, Ahmed Ouyahia, auquel ils reprochent «l'exclusion des cadres et militants authentiques». Leur remplacement a obéi, selon eux, à de nouveaux critères qui vont de la «loyauté au favoritisme». Ils reprochent aussi au patron du RND d'introduire les milieux d'affaires dans les instances du parti. Les frondeurs ont également dénoncé les agissements de la direction du parti qui, refusant le débat contradictoire et par le biais des médias lourds, recoure à l'intimidation, aux menaces et à l'exclusion afin d'endiguer toute action visant à s'opposer à la dérive du RND. A ce propos, les contestataires évoquent la «purge» effectuée par Ahmed Ouyahia où plusieurs coordinateurs de wilayas ont été remplacés «sans le respect des textes réglementaires par des personnes étrangères à la formation, détentrices de richesses». Sur les positions du RND concernant des questions nationales importantes comme la saignée de l'économie ou encore l'amplification de la corruption, les redresseurs estiment que le RND est loin d'honorer ses engagements. Les frondeurs ont rappelé par ailleurs leur engagement de mobilisation pour soutenir le programme du président de la République. Ils ont évoqué la conjoncture difficile par laquelle passe le pays et qui nécessite la conjugaison des efforts de toute la classe politique qui doit, outre se rapprocher du citoyen, lui présenter lors du prochain rendez-vous électoral des candidats intègres, compétents, capables d'assumer la responsabilité et d'assurer une gestion adéquate. Les membres de la contestation du RND ont enfin appelé les militants du parti à adhérer et à participer au redressement du parti, sa sauvegarde et sa mise sur la bonne voie afin d'en faire une force nationale au service de l'Algérie. Pour rappel, le groupe de redresseurs au RND est né à l'issue de la tenue du congrès ordinaire le 5, 6 et 7 mai dernier. Un congrès qu'ils ont qualifié d'«illégal» exigeant d'apporter des correctifs aux dérives et carences enregistrées lors de l'opération de désignation des congressistes pour préserver l'unité du parti. En réaction, Ahmed Ouyahia a annoncé le 4 novembre dernier, à l'issue d'une réunion du bureau national, sa décision d'actionner les commissions de discipline contre les chefs de file de la contestation auxquels il est reproché de vouloir semer «l'anarchie et semé une crise dans la famille du RND, un parti sauvé de la dérive grâce à la détermination des militants». H. Y.