Le secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia Il a instruit les secrétaires des bureaux de wilayas de Saïda, Bordj Bou Arréridj et Alger de traduire les responsables concernés devant la commission de discipline. Il intervient rapidement. Le Rassemblement national démocratique veut en finir avec les redresseurs. Une semaine après le communiqué rendu public par ses opposants le contestant, le secrétaire général du parti Ahmed Ouyahia actionne sa machine. Il a ordonné de traduire les responsables du mouvement de contestation devant la commission de discipline. C'est la décision qui a sanctionné la réunion du bureau national tenue vendredi dernier sous la présidence de Ouyahia. Dans une correspondance, le chef du parti a instruit les secrétaires des bureaux de wilayas de Saïda, Bordj Bou Arréridj et Alger de traduire les responsables concernés devant la commission de discipline. Il s'agit de Nouria Hafsi, Tayeb Zitouni, Mokhtar Boudina, et Smati Zoghbi. La direction reproche à ses quatre militants de vouloir semer «l'anarchie» dans les rangs du parti. «Devant la poursuite des comportements anarchiques qui continuent à contester les dispositions du cinquième congrès, nous avons décidé de recourir à l'application du règlement du parti», lit-on dans le communiqué rendu public. Ouyahia soutient que le parti a toujours oeuvré pour la solidarité et l'ouverture d'un dialogue au sein de la famille RND en consacrant le respect du règlement du parti. Il estime que ses agitations sont étroitement liées aux prochaines échéances électorales. La décision du secrétaire général a suscité des réactions des concernés. «A travers cette décision, la direction démontre à la fois ses inquiétudes et son refus d'ouvrir le débat au sein du parti», a soutenu Zoghbi Smati, qui précise que cette sanction ne va pas mettre un terme à ses idées. «Ouyahia a peur de l'effet, boule de neige, à la veille des élections législatives», a-t-il soutenu. Avec cette décision, le mouvement de redressement promet de poursuivre sa bataille jusqu'au bout. Le 29 octobre dernier, les redresseurs se sont réunis à Alger. Lors de cette réunion les adversaires de Ouyahia ont même menacé de présenter des listes électorales parallèles à celles de leur parti, à l'occasion des prochaines législatives. «Pourquoi le RND continue-t-il de présenter, depuis au moins une décennie, les mêmes figures à chaque élection, au moment où le véritable cadre et le militant de base restent marginalisés dans toutes les décisions se rapportant aux élections?», s'interrogent-ils en appelant les militants qui partagent les mêmes idées à résister. Les redresseurs, qui contestent, de nouveau, la composante du conseil national, ont même accusé la direction actuelle du RND d'avoir encouragé le régionalisme et d'avoir favorisé «ceux qui détiennent l'argent et qui ont remplacé même les coordinateurs de wilaya, bafouant les textes réglementaires adoptés par le congrès extraordinaire du parti». Alors que tout le monde pensait que ce mouvement avait complètement disparu, suite au verrouillage de l'appareil du parti par Ahmed Ouyahia, les contestataires ont refait surface en surprenant plus d'un. Or, le poids politique de ce mouvement est loin d'être à l'image de celui du FLN. Parmi les signataires de la déclaration, il n'y a aucun poids lourd connu au sein du parti. Ce qui est certain, c'est qu'une dizaine de ses membres, dont notamment Nouria Hafsi, Tayeb Zitouni et Kacem Kébir, ne pourront pas dé-stabiliser la direction du parti à sa tête le secrétaire général, Ahmed Ouyahia. Ce dernier a bien pris ses précautions pour éviter un éventuel scénario que celui de 2013. Le secrétaire général a impliqué la base dans la préparation du congrès pour éviter le moindre souci. Depuis le congrès, Ouyahia s'est entouré de ses hommes de confiance en écartant les contestataires des structures du parti. Malgré ses responsabilités, Ouyahia s'emploie à fond dans la restructuration du parti. Il préside personnellement les réunions de conseils de wilayas en sillonnant trois à quatre régions chaque week-end. Pour ne laisser aucune chance à ses détracteurs, l'homme du parti riposte sur le tas et n'attend pas que les choses empirent, comme ce fut le cas au FLN.