Photo RIAD Par Samira Imadalou «On assiste au retour vers les bassins traditionnels de production laitière», a déclaré hier le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Mohamed Cherif Ould Hocine, lors de la conférence de presse consacrée au premier Salon international du lait et dérivés, Silait, lequel se tiendra du 27 au 29 mai à Alger, avec la participation de 40 exposants, dont une dizaine d'étrangers, selon les organisateurs de cette manifestation. Ainsi, avec la flambée des matières premières laitières sur le marché mondial, la tendance actuelle en Algérie est le recours au lait cru à travers son intégration dans le processus de production. Cette solution commence à donner des résultats dans certaines régions du pays. En effet, la production du lait a nettement augmenté, toujours selon le président du CNA, grâce à la collecte dans bon nombre de wilayas. C'est le cas, à titre illustratif, à Blida, Relizane, Sétif, Médéa, Annaba et Guelma où les stratégies des laitiers s'orientent de plus en plus vers le lait cru. Une manière de contribuer à la promotion de la filière afin de réduire la facture de l'importation du lait, estimée à 600 millions de dollars annuellement, pour combler le déficit de production en lait frais, estimé à environ 1 milliard de litres par an. A titre de rappel, cette filière qui a traversé une crise ces derniers mois connaît une croissance annuelle de 8%, avec un taux de collecte inférieur à 15% des besoins nationaux. Elle reste fortement dépendante de l'importation de poudre de lait, avec une capacité de production de l'ordre de 2,5 milliards de litres (public et privé). En 2007, l'Etat avait dégagé une enveloppe de 15 milliards de dinars pour soutenir le prix du lait et une enveloppe de 6 milliards de dinars a été attribuée au groupe public Giplait pour l'importation de 20 000 tonnes de poudre de lait afin de répondre aux besoins des transformateurs publics et privés. Car la substitution du lait cru à la poudre reste encore insuffisante en raison d'un déficit dans les structures de collecte et du coût élevé de cette dernière découlant de la dispersion des collecteurs. Selon des statistiques, la production de lait pasteurisé représente 90% de l'activité des laiteries et elle est tributaire des importations de la poudre de lait, alors que le lait de vache collecté a un taux d'intégration de 30%. Parallèlement, le nombre de vaches laitières est estimé à 900 000 pour une demande de l'ordre de 3,5 milliards de litres de lait/an et une consommation par habitant de 110 litres/an. La production nationale de lait frais couvre 57% des besoins nationaux. Concernant le Silait, son objectif est de «développer une plate-forme de contacts entre les agriculteurs, les producteurs, les transformateurs et l'ensemble des acteurs de la filière», selon le commissaire du Salon, M. Omar Zermoum. Cette première édition se déroulera dans les locaux de la CNA. L'accent sera mis sur le segment production avec un intérêt particulier pour la production fourragère et l'amélioration génétique. Des experts interviendront sur ces questions.