La Chambre nationale d'agriculture (CNA) veut en finir une fois pour toute avec le problème de la pénurie de lait. De ce fait, 154 000 vaches laitières seront livrées aux éleveurs, à travers le pays, pour redonner à l'élevage laitier la place qui lui revient dans l'agriculture nationale. Selon le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Cherif Ould El-Hocine, la CNA a ficelé un dossier avec le ministère de l'Agriculture, pour repeupler les étables et relancer la production laitière. La CNA va travailler avec le ministère de l'Agriculture et l'ONIL, en associant les agriculteurs, la recherche et les universités pour régler le problème de la pénurie de lait d'ici 2013. Cependant, selon les déclarations de M. Ould El-Hocine, sur les ondes de la Chaîne III, "l'Etat continue de subventionner le lait et se charge des importations nécessaires, pour satisfaire la demande". "L'Algérie n'a rien fait pour relancer la filiale de l'élevage laitier durant ces trente dernières années et on a perdu beaucoup de temps", a ajouté le président de la CNA. En outre, M. Ould El-Hocine a noté que dans le cadre de la nouvelle politique agricole et de la relance de l'élevage laitier, un institut de l'élevage sera prochainement mis en place. Ce projet permettra de donner une nouvelle dimension à la production laitière nationale en promouvant une filière intégrée susceptible de réduire la facture d'importation de la poudre de lait et la dépendance de l'Algérie vis-à-vis des fluctuations des prix sur les marchés internationaux. Interrogé sur les entraves qui empêchent le développement de l'élevage laitier en Algérie, le président de la CNA estime qu'hormis le problème de la collecte du lait, il y a un autre problème de taille, à savoir la rentabilité de l'élevage. "L'alimentation des vaches laitières coûte cher, ce qui fait que les agriculteurs tournent le dos à cette filière". Par ailleurs, le président de la Chambre nationale d'agriculture, M. Cherif Ould El-Hocine, a parlé de la restructuration du marché des produits agricoles. Il a plaidé pour la mise en place d'un système de coopératives, qui garantira les intérêts des agriculteurs et permettra le contrôle des marges excessives. Le président de la CNA a déclaré qu'"il y a une semaine, la pomme de terre été achetée à 15 dinars chez l'agriculteur". "Elle doit être revendue à 30 dinars et non pas à plus de 45 dinars au consommateur". Selon lui, les spéculateurs mettent à mal les producteurs et les consommateurs. Ils font flamber les prix en exerçant certaines pratiques anticoncurrentielles. Toujours concernant la pomme de terre, M. Ould El-Hocine, a signalé que l'importation de la semence est faite d'une façon anarchique et qu'il y a une poigné d'importateurs qui tiennent le monopole de ce marché. Cependant, il a appelé le ministère du commerce à renforcer le contrôle, en soulignant que le monde agricole a beaucoup évolué depuis 2000 alors le monde du commerce n'a pas suivi pour travailler sur la qualité et la normalisation.