Les participants à cette table-ronde ont également lancé un appel pressant à «recréer un environnement propice à la vie cinématographique et à l'exploitation de toutes les infrastructures du secteur de la culture et ses canaux de promotion» Le président de l'association Project'heurts, Abdenour Hochiche, a souligné dimanche dernier, «l'absence d'un processus normal de production cinématographique formation, production et distribution, véritable obstacle à l'émergence de nouvelles créations cinématographiques» lors d'une rencontre-débats entre cinéastes et organisateurs d'événements cinématographiques, organisée en marge du 7e Festival international du cinéma d'Alger à la Cinémathèque algérienne. Abdenour Hochiche, organisateur et directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa (RCB), a également mis en exergue le fait que le mouvement associatif culturel et les ciné-clubs doivent soutenir la jeune création, en aidant à la diffusion de ses œuvres et en fournissant des espaces de rencontres et d'échanges. Dans un entretien accordé au site du Festival, le président de l'association Project'heurts souligne qu'il est «important que le monde associatif puisse participer à l'essor du cinéma et à la remise sur rail du processus du septième art, car les associations sont partout en Algérie, dans un village de 15 maisons on trouve une association. Ça peut être bénéfique pour la population en accueillant des projections, en organisant des formations, elles peuvent reconnecter le public avec le cinéma, et puis, une association c'est léger, c'est mobile, ça peut aller de village en village qui pourrait faire la naissance d'une ‘‘consommation de cinéma'' pour un premier temps». Il précisera également concernant la nouvelle génération de cinéastes que la nouvelle génération qui s'est saisie de l'outil technologique avec moins de matériel se sont mis au diapason de ce qui ce passe ailleurs. Ajoutant que «pour les thématiques abordées, cette génération a vécu le traumatisme des années 1990. Elle fait des films aujourd'hui pour en parler, mais de manière frontale, avec un regard tout à fait neuf, intelligent et artistique. Dans l'histoire du cinéma ça va être un témoignage cinématographique sur cette période trouble de l'histoire de l'Algérie». Interrogé sur le concept de l'engagement dans le cinéma algérien, le directeur des RCB précise que «le cinéma algérien est souvent engagé, il a commencé dans le maquis, c'est forcément un cinéma engagé, après dans les années 1960, c'était le cinéma de l'édification national qui est une sorte d'engagement. Maintenant on parle beaucoup des années terribles de la décennie noire et c'est un engagement, à chaque fois que quelqu'un prend la caméra en Algérie c'est pour parler d'une thématique engagée. Le cinéma algérien s'inscrit donc dans une démarche d'engagement qui remonte à sa naissance et à la diversité de sa composante.» M. Hochiche était présent à cette rencontre-débats aux côtés de la réalisatrice et productrice Sabrina Draoui, de la productrice Amina Hadad et du réalisateur Karim Traïdia. Le jeune réalisateur a pour sa part, appelé à «libérer et à soutenir les jeunes cinéastes qui, créent et produisent avec des moyens rudimentaires», rapporte l'APS. Karim Traïdia, a également insisté sur l'implication financière des télévisions, une mesure devenue obligatoire dans un grand nombre de pays où elles ont contribué à relancer le cinéma. Les participants à cette table-ronde ont également lancé un appel pressant à «recréer un environnement propice à la vie cinématographique et à l'exploitation de toutes les infrastructures du secteur de la culture et ses canaux de promotion». S. B.