Une véritable guerre médiatique par télévisons satellitaires a été engagée depuis l'éclatement de cette crise syrienne aux ramifications diverses. Et qui ne manque évidemment pas de dérives. Ainsi certains médias occidentaux et arabes ont récemment presque célébré le retour des éléments de Daech vers la cité antique de Palmyre. Il y avait dans l'annonce de l'information donnée par ces médias un brin de satisfaction de voir de nouveau le groupe armée réinvestir la cité historique après en avoir été chassé par l'armée syrienne et son allié russe. Il est paradoxal de voir des outils de communication puissants prôner la lutte contre le terrorisme et user d'un ton à la limite du triomphalisme lorsque le groupe extrémiste fait parler de lui sur le terrain syrien. L'ONG Osdh basée à Londres, dont les informations sont systématiquement reprises par les médias anti-Damas, est à l'évidence un cas symptomatique dans ce jeu de manipulation à outrance de l'opinion La récupération presque intégrale de la ville d'Alep et ses faubourgs par l'armée syrienne constitue indubitablement un tournant absolument inimaginable il y a seulement une année dans la guerre toujours en cours en Syrie. L'évolution de la situation sur le terrain tend vers une reconfiguration future et une redistribution des cartes en attendant la position de la nouvelle administration américaine sur la question. Alors que certaines zones de la Syrie restent toujours sujettes à tiraillements, l'après guerre semble déjà dans l'expectative. La question du départ du président Assad semble déjà oubliée et des possibilités de négociations avec le gouvernement en place semblent esquissées. Damas sort en tout cas renforcé d'une phase d'instabilité qui aurait pu lui être fatale. L'intervention de la Russie sur demande officielle de la Syrie aura pesé lourdement dans le bras de fer faisant capoter certains schémas. Les plans de partition de la Syrie semblent ainsi tomber à l'eau malgré les moyens considérables mis en branle dans l'objectif de ce dessein par des puissances, aidées en cela par des financements de pays de la région. Pour l'axe Damas-Téhéran il fallait absolument défendre la continuité de l'Etat syrien, dont la chute aurait constitué un véritable désastre pour la région. Israël, qui occupe les terres des Palestiniens, bafouant la légalité internationale, n'aurait pas renié ce scenario qui aurait fait tomber la dernière barrière de résistance face au colonisateur. L'autre victoire du Hezbollah Discrètement mais sûrement le Hezbollah, qui a opté vu la gravité de la situation pour le soutien à l'armée syrienne dans cette tragédie, qui a éclaté en 2011, sort encore une fois victorieux d'un bras de fer militaire périlleux. Pour de nombreux spécialistes la récupération de la ville d'Alep aujourd'hui n'aurait pas été possible sans l'intervention du mouvement libanais notamment sur les zones tampons entre le Liban et la Syrie. La bataille du contrôle de la ville de Qussayr sur la frontière semble avoir été décisive pour la suite tant elle coupe la route d'une des zones essentielles pour la logistique aux groupes armés. Le mouvement de résistance libanais avait pris un grand risque politique sur le plan interne en mettant à mal la règle de «distanciation» prônée jusque-là par le gouvernement libanais. Mais il s'était agi manifestement de l'avenir même du mouvement Hezbollah, qui n'aura finalement fait que défendre sa base arrière et ses liens stratégiques absolument vitaux avec Damas et Téhéran. Le mouvement libanais fort d'une expérience de la guérilla qui aura damé le pion même à l'armée israélienne en 2006 semble avoir mis tous ses moyens pour mettre en échec la déstabilisation de l'Etat syrien et l'avancée des «djihadistes». L'intervention du Hezbollah dans le bourbier syrien aura finalement eu un effet décisif sur le terrain en faveur de l'armée syrienne. Palmyre, l'objet de fixation Le bras de fer stratégique en cours en Syrie entre deux forces antagoniques, ceux qui ont poussé et poussent toujours vers un éclatement de la Syrie dans sa configuration initiale, à travers la chute du régime et l'axe Damas-Moscou-Téhéran, est aussi médiatique. Une véritable guerre médiatique par télévisons satellitaires a été engagée depuis l'éclatement de cette crise aux ramifications diverses. Et qui ne manque évidemment pas de dérives. Ainsi certains médias occidentaux et arabes ont récemment presque célébré le retour des éléments de Daech vers la cité antique de Palmyre. Il y avait dans l'annonce de l'information donnée par ces médias un brin de satisfaction de voir de nouveau le groupe armé réinvestir la cité historique après en avoir été chassé par l'armée syrienne et son allié russe. Il est paradoxal de voire des outils de communication puissants prôner la lutte contre le terrorisme et user d'un ton à la limite du triomphalisme lorsque le groupe extrémiste fait parler de lui sur le terrain syrien. L'ONG Osdh basée à Londres, dont les informations sont systématiquement reprises par les médias anti-Damas, est à l'évidence un cas symptomatique dans ce jeu de manipulation à outrance de l'opinion. De plus les colonnes de Daech venaient de la partie est de la Syrie, une zone relativement contrôlée par la coalition dite internationale, composée de plusieurs pays et dirigée par les Etats-Unis, et dont l'objectif annoncé était de combattre les groupe extrémistes. Un paradoxe qui laisse songeur et alimentera l'idée que les groupes armés jouent bien le jeu de certaines puissances. Sauf que ce jeu dangereux a pour théâtre des pays comme la Syrie et l'Irak dont les populations payent de leur vie ces manipulations par des puissances. M. B. style='mso-bidi-font-weight: normal'APS