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Le retour de l'inflation menace le pouvoir d'achat dans la zone euro
Les prix ont augmenté de 1,1% sur un an en décembre, mais les salaires, eux, progressent peu
Publié dans La Tribune le 07 - 01 - 2017

Etonnant changement de ton. En janvier 2016, l'atonie des prix en zone euro laissait craindre le scénario du pire : celui d'une longue et douloureuse spirale déflationniste, laminant la croissance et les salaires. Douze mois plus tard, c'est désormais la possible flambée des étiquettes qui inquiète. Selon les chiffres publiés par Eurostat mercredi 4 janvier, l'inflation de la zone euro a progressé de 1,1% sur un an en décembre, contre 0,6% en novembre. Il s'agit du plus haut niveau enregistré depuis septembre 2013. Dans le détail, les prix ont augmenté de 0,8% en France, 1,4% en Espagne et même, de 1,7% en Allemagne.
Etonnant changement de ton. En janvier 2016, l'atonie des prix en zone euro laissait craindre le scénario du pire : celui d'une longue et douloureuse spirale déflationniste, laminant la croissance et les salaires. Douze mois plus tard, c'est désormais la possible flambée des étiquettes qui inquiète. Selon les chiffres publiés par Eurostat mercredi 4 janvier, l'inflation de la zone euro a progressé de 1,1% sur un an en décembre, contre 0,6% en novembre. Il s'agit du plus haut niveau enregistré depuis septembre 2013. Dans le détail, les prix ont augmenté de 0,8% en France, 1,4% en Espagne et même, de 1,7% en Allemagne.
«C'est un sacré changement de paradigme, résume James Nixon, chez Oxford Economics. La page de l'inflation faible synonyme de croissance anémique est enfin tournée, et c'est une bonne nouvelle.» Du moins, à première vue. Car derrière l'indice général des prix se cachent plusieurs phénomènes, pas tous réjouissant pour le portefeuille des ménages.
Le rebond de décembre tient en effet pour beaucoup à la remontée des cours du pétrole. Tombé à 30 dollars début 2016, le prix du baril de brent est aujourd'hui repassé au-dessus de la barre des 50 dollars. Résultat : les tarifs moyens de l'énergie ont rebondi de 2,5% en décembre dans la zone euro, alors qu'ils plongeaient encore de 1,1% en novembre.
Les prix des services sont restés stables
Si les prix de l'alimentaire ont également augmenté, les autres, notamment ceux des services, sont en revanche restés stables. «L'inflation dite “sous-jacente”, qui exclut les prix des produits les plus volatils, comme ceux de l'énergie, évolue autour de 0,8% depuis des mois», note Maxime Sbaihi, économiste chez Bloomberg Intelligence. Or, cette inflation-là est un bien meilleur baromètre de l'état de santé réel de l'économie. En effet, elle ne redémarre vraiment que lorsqu'elle est alimentée par la hausse des salaires : c'est ce que l'on observe depuis quelques mois aux Etats-Unis et, dans une moindre mesure, en Allemagne.
Dans ces deux pays, le taux de chômage est au plus bas (4,6% outre-Atlantique, 6% outre-Rhin). Les salariés allemands et américains sont donc en meilleure position pour négocier des augmentations avec leurs employeurs qui, face à la pénurie de main-d'œuvre, finissent par leur accorder. Cela soutient la consommation et regonfle les carnets de commandes des entreprises. En meilleure forme, celles-ci peuvent augmenter un peu leurs prix, regagnant ainsi des marges de manœuvre pour investir et embaucher. Quand tout se passe bien, tout le monde est gagnant.
Le taux de chômage pèse sur les salaires
Problème : si l'on excepte l'Allemagne, la zone euro enregistre toujours un taux de chômage supérieur à 10%. Autant dire que les salaires ne sont pas près de remonter. «Dans ces conditions, la hausse des prix du pétrole risque surtout de pénaliser le pouvoir d'achat des Français, des Italiens ou encore des Portugais», souligne Patrick Artus, chez Natixis.
L'Italie est entrée en déflation
Cela n'était pas arrivé depuis 1959. En 2016, les prix ont reculé de 0,1% en Italie, selon la première estimation publiée mercredi 4 janvier par l'Institut national de statistique italien (Istat). Cette déflation est le signe de l'extrême faiblesse de l'économie de la Péninsule, dont les banques, encombrées par de mauvaises dettes, peinent à financer les PME. En 2015, l'inflation était déjà très faible, de 0,1%. Les prix se sont en revanche ressaisis à la fin de 2016 (+ 0,5% sur un an en décembre), sous l'effet de la hausse des cours du pétrole et de l'augmentation des tarifs des transports (+ 2,6%). L'Istat table sur une inflation de 1% en 2017.
Dans le même temps, le recul du chômage continuera de regonfler les revenus des ménages retrouvant un emploi. D'un point de vue macroéconomique, cela suffira-t-il à compenser la baisse du pouvoir d'achat liée au baril plus cher ? «C'est toute la question et c'est très difficile à dire», résume M. Artus. Selon ses calculs, un baril remontant à 60 dollars coûtera au total 0,2 point au produit intérieur brut de la zone euro cette année. Celui-ci ne progresserait donc guère plus de 1,5%, contre 1,7% en 2016, selon les chiffres de la Commission européenne. Mais personne n'est capable de prédire à quel niveau les cours de l'or noir se stabiliseront.
Pour la Banque centrale européenne (BCE), la situation est plutôt complexe. D'un côté, elle peut se réjouir : l'inflation commence doucement à se rapprocher de la cible de 2% qu'elle s'est fixée. Selon ses prévisions, elle devrait attendre 1,3% en moyenne sur 2017 (après 0,2% en 2016), 1,5% en 2018 et 1,7% en 2019. En théorie, la BCE peut donc poursuivre comme prévu ses soutiens à l'économie (taux bas et rachats de dettes publiques) pendant plusieurs mois encore, avant de les réduire progressivement.
Hausse des taux souverains
Problème : l'indice des prix atteindra cette cible bien plus rapidement en Allemagne, où une partie des économistes est déjà vent debout contre les rachats de dettes, jugeant qu'ils encouragent les gouvernements au laxisme budgétaire. Et réclament que la BCE en réduise la voilure dès que possible. «La tension va monter entre Berlin et l'institution», pronostique M. Nixon. Et si les cours du pétrole s'emballaient plus que prévu ? Si l'inflation de la zone euro se rapprochait des 2% dès cette année, au lieu de 2019 ? La banque centrale aurait du mal à lutter contre les arguments allemands. Mais resserrer sa politique monétaire risquerait de heurter la reprise, déjà fragilisée par la hausse des cours du pétrole.
Au reste, le retour de l'inflation s'accompagne d'une hausse des taux souverains. Anticipant que leurs rendements futurs seront rognés par l'augmentation des prix, les investisseurs exigent des taux plus élevés aux Etats dont ils achètent la dette. Les taux français à dix ans sont ainsi passés de 0,67% à 0,81% entre le 1er et le 4 janvier. «Mais cette hausse reste limitée et sans grand impact sur le coût des dettes : il s'agit plutôt d'un retour à la normale», souligne M. Nixon. Pour les banques, c'est plutôt une bonne nouvelle. Depuis des mois, elles se plaignent des taux bas pesant sur leurs marges.
M. C.
In lemonde.fr


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