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Industrie automobile : l'Algérie en voie de gagner le challenge Vers une importante production locale, développement de la sous-traitance et organisation du marché d'occasion
L'Etat aspire à générer des devises avec les exportations de l'automobile vers l'étranger, notamment en Afrique. D'ailleurs, lors de la cérémonie inaugurale de la 25e édition de la Foire de la production algérienne (FPA), en décembre dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été clair en annonçant que l'Algérie allait encore réduire l'importation des véhicules durant les prochaines années afin «de réduire la facture de l'importation et de requalifier la production nationale en vue d'être compétitif sur l'échelle régionale et internationale». L'automobile est une industrie phare qui a amplifié les bases de l'industrialisation, assuré le plein emploi et contribué de manière décisive à la prospérité des pays qui ont misé massivement sur elle. Aujourd'hui et face à la crise économique, l'obligation de réduire les coûts d'importations et de diversifier les recettes hors hydrocarbures, l'Algérie qui a pris conscience de ses atouts dans ce domaine (une position géostratégique favorable, au carrefour de l'Europe, l'Afrique et du Moyen-Orient, des ressources naturelles et humaines appréciables et un marché en croissance continue) tente pleinement de promouvoir l'industrie automobile sachant qu'elle aurait tout à gagner si elle réussit ce challenge. L'implantation d'usines de montage préfigure, certes, d'un bon avenir pour l'industrie automobile, encore embryonnaire. Cela va créer de l'emploi et permettre de faire croître le secteur de la sous-traitance et de développer un tissu industriel de fabrication de pièces de rechange. Mieux encore, l'Etat aspire à générer des devises avec les exportations de l'automobile vers l'étranger, notamment en Afrique. D'ailleurs, lors de la cérémonie inaugurale de la 25e édition de la Foire de la production algérienne (FPA), en décembre dernier, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a été clair en annonçant que l'Algérie allait encore réduire l'importation des véhicules durant les prochaines années afin «de réduire la facture de l'importation et de requalifier la production nationale en vue d'être compétitif sur l'échelle régionale et internationale». Dans le stand de la maison Renault qu'il a eu à visiter, Abdelmalek Sellal avait recommandé à celle-ci d'«augmenter la production des véhicules, car le contingent quantitatif des importations de véhicules sera revu à la baisse, en deçà des 80 000 véhicules». Il y a lieu de rappeler que le contingent des véhicules importés a été porté à 98 374 unités en 2016, répartis sur les 40 concessionnaires ayant bénéficié de licences d'importation. Initialement, le contingent d'importation des véhicules avait été fixé à 152 000 unités pour l'année 2016 avant d'être réduit à 83 000 unités et augmenté de 15 374 unités en réponse aux recours introduits par des opérateurs. Avec une réduction de 63% du nombre de véhicules importés, la demande étant en hausse, les prix du véhicule neuf ont flambé. Ayant conscience de cette situation, les pouvoirs publics multiplient les mesures d'accompagnement afin de permettre aux investissements locaux lancés dans le montage automobile de se concrétiser et par là de satisfaire la demande. Ces derniers restent convaincus que l'industrie automobile a un avenir prometteur en Algérie. A ce propos justement, il y a lieu de rappeler la déclaration du Premier ministre lors d'une visite de travail effectuée à la wilaya de Tiaret. Abdelmalek Sellal qui avait visité le siège de l'unité de production des véhicules de la société algérienne pour la fabrication des véhicules SAFAV-MB de Tiaret relevant de la direction des fabrications militaires où l'on produit la Mercedes du fait d'un partenariat entre Emaar des Emirats Arabes, Snvi et le FNI ainsi que le projet en partenariat conclu entre le groupe Tahkout et Hyundai prévoyant la fabrication de 30 000 véhicules/an avec un taux d'intégration de 30%, avait alors estimé que l'industrie automobile avait un avenir prometteur en Algérie. Et il n'est pas le seul. Son ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslem Bouchouareb, a rappelé, samedi dernier, les efforts déployés par l'Etat pour développer l'industrie nationale automobile. De Jijel où il s'était rendu dans le cadre d'une visite de travail, M. Bouchouareb a annoncé l'entrée en service en Algérie «d'ici à avril prochain» de l'usine de Volkswagen, indiquant que cette unité avec les deux unités similaires déjà existantes à savoir Renault et Hyundai permettront à l'Algérie de produire entre 30 000 à 40 000 véhicules par an. Et ce n'est qu'un début puisque plusieurs autres projets sont en cours à l'exemple des Italiens avec l'ouverture d'une usine de montage de camions de marque Iveco en partenariat avec le groupe Ival ou encore les Japonais, à savoir Nissan et Suzuki qui attendent le «feu vert des autorités» ainsi que Toyota Motor Corporation (TMC) qui a exprimé son intérêt de s'installer en Algérie à travers sa filiale Hino Motors, spécialisée dans la construction des camions et des bus. Ce foisonnement d'unités de montage de véhicules va permettre à l'Algérie de créer un tissu important de PME dans le domaine de la sous-traitance. D'ailleurs, M. Bouchouareb n'a pas manqué d'appeler au développement de la sous-traitance dans le domaine automobile pour renforcer le taux d'intégration nationale et permettre aux véhicules produits en Algérie de «franchir l'étape de la concurrence». Le ministre a indiqué que «2017 sera l'année de la sous-traitance», d'autant, a-t-il ajouté, que l'actuelle loi de Finances prévoit «plusieurs avantages» aux investisseurs versés dans le domaine de la sous-traitance. M. Bouchouareb qui a eu à visiter une usine de fabrication de verre aimantée à la zone industrielle Ouled Salah, dans la commune Emir Abdelkader, et qui devra participer aux efforts de consolidation du domaine de la sous-traitance à travers la production de pare-brise, vitres latérales, rétroviseurs et prochainement des verres blindés pour les véhicules militaires, a appelé les opérateurs concernés à conjuguer leurs efforts et œuvrer, en partenariat, pour un développement durable de ce marché. L'Algérie, en mettant de l'ordre dans le secteur automobile, va s'atteler enfin à la régulation du marché d'occasion estimé à plus de 3 milliards de dollars et qui obéit toujours à la concurrence sauvage. Le ministre de l'Industrie a réitéré, à ce propos, l'engagement de l'Etat à organiser le marché intérieur des véhicules d'occasion à travers un cahier des charges, actuellement en cours d'élaboration avec les différentes parties concernées. M. Bouchouareb a estimé qu'il était «aujourd'hui important de régir le marché automobile d'occasion et d'instaurer la traçabilité de ces engins pour une parfaite sécurité». H. Y.